Troyes et l'Aube précurseurs



La Sainterie de Vendeuvre



 

En 1961, disparaît la " Sainterie  "  de Vendeuvre, " surréel paradis, au rayonnement mondial… La Sainterie est entrée dans l’histoire " !

 

Fondée en 1842 par le sculpteur Léon Moynet, l’entreprise comptant 80 salariés, produisant 120.000 pièces, est reprise en 1890, par le comptable Honoré Nicot, en viager, pour une rente annuelle de 12.000 francs.

 

Le choix de Vendeuvre-sur-Barse n’est pas dû au hasard.

En effet, dès les temps préhistoriques, la céramique se développe avec la fabrication de cruches, de poteries, de faïences, de tuiles, de briques… grâce à l’argile réfractaire utilisée, propre à la fabrication de la porcelaine, ne contenant pas de calcaire, permettant de réaliser des statues solides, pour lesquelles sont mobilisés des sculpteurs de qualité.

 

En 1841, l’Aube possède 115 tuileries-briqueteries renommées.

 

Jean, Jules – dit Léon – Moynet, à 23 ans, collabore avec le sculpteur troyen Joseph-François Valtat, à la restauration des statues de la cathédrale de Troyes, endommagées pendant la Révolution. C’est ainsi que sa réputation grandit.

Cependant, lors de son décès en 1892, il est enterré civilement dans le cimetière de Bagneux.

 

Industriel inventif, homme d’affaires avisé, il fait fortune en fabriquant et diffusant sur tous les continents, des statues religieuses, crèches, dais, consoles et autres chemins de croix qui ont orné les églises de France et de nombreux pays étranger.

 

Il fait dispenser à ses employés des cours de dessin, de sculpture

 

Les ouvriers doivent extraire la terre, broyer, concasser, délayer l’argile, et la stocker 6 mois dans des bassins en fer, pour la décanter, puis sécher pendant 2 ans, éliminer l’air de la pâte… préparer l’argile, fabriquer des moules pour permettre une production en série, puis faire des retouches pour obtenir des sculptures peintes et décorées.

Il faut ensuite faire disparaître les bavures, la cuisson dure 60 heures.

Un atelier est consacré à la peinture.

 

Il y avait plus de 2.000 moules.

 

Avec la statue religieuse, la manufacture se spécialise dans la statue funéraire pour l’ornement des tombes d’enfants, seule usine française dans ce domaine.

 

La manufacture d’art chrétien alimente les commerces spécialisés proches de l’église Saint-Sulpice à Paris.

A l’époque, avec l’élan missionnaire qui se fait jour en France et dans d’autres pays, dont nos anciennes colonies, la Sainterie exporte vers les églises du monde entier.

 

Notre sculpteur aubois Désiré Briden, apparenté à Honoré Nicot, réalise plus de 80 stations de chemins de croix, ainsi qu’un ange funéraire pour les cimetières.

 

Le culte marial s’épanouit depuis 1858 avec les apparitions de la Vierge à Lourdes, suivies de l’essor des pèlerinages, ce qui donne beaucoup de travail pour la Sainterie.

Il y a aussi la piété populaire qui a recours à saint Roch, saint Antoine de Padoue…

 

Léon Moynet est décrit par le pronotaire apostolique, comme " le Raphaël contemporain de la terre cuite, le digne émule des Bernard de Palissy et des Luca della Robia ".

 

Sur les catalogues de la Sainterie, sont mises en évidence les mentions suivantes : " art chrétien, Léon Moynet statuaire, avocat de Saint-Pierre ", titre prestigieux, conféré par le pape Pie IX.

 

Les catalogues de la Sainterie proposaient des sculptures de couleur unie , polychrome ou dorées.

Mais la loi de décembre 1905, de la Séparation des Eglises et de l’Etat met fin à une situation privilégiée.

La crise se fait sentir et le personnel est réduit.

A partir de 1939, René Nicot diversifie sa production avec la fabrication de carreaux flammés de forme trapézoïdale. L’autel de l’église de Saint-Bruno de Troyes est exécuté avec ces carreaux.

 


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