Aubois très célèbres



L’Amiral-Comte Frochot



Joseph-Emmanuel-Henri Frochot vient au monde le 25 décembre 1871, 14, rue Gautherin à Troyes, où habitent ses parents.

Il est le fils d’Alexis-Thérèse Frochot, sous-inspecteur des Forêts à Troyes, et de Mathilde Dufour d’Astafort. 

         Son grand oncle le comte Frochot, Conseiller d’Etat, préfet de la Seine, titré et richement doté par Napoléon pour les éminents services rendus dans ses fonctions, est disgracié lors de la conjuration Malet et vit dès lors dans sa retraite, sauf un passage à la préfecture des Bouches-du-Rhône pendant les Cent jours. Son fils n’ayant eu qu’une fille, avec lui s’éteint donc le titre impérial dont s’honorait sa famille. Mais les descendants de son oncle se crurent en droit de le relever et c’est pourquoi l’amiral Frochot fut connu, lui aussi, sous le titre de comte Frochot. 

         En 1888, notre jeune troyen entre à l’Ecole navale où il se classe le premier de sa promotion.

Sorti également premier de l’Ecole d’application, il s’embarque sur « La Triomphante » de la division d’Extrême Orient et commence une carrière marquée par une activité extrême soit dans les commandements de torpilleurs parmi lesquels l’Ecole des patrons-pilotes de la Manche, soit dans commandements de sous-marins, soit à l’Ecole supérieure de la Marine.

         Capitaine de frégate à 42 ans, le commandant Frochot reçoit en décembre 1915 le commandement de la sixième escadrille de torpilleurs détachée en Adriatique et s’y distingue de telle façon, qu’il ne tarde pas à être nommé capitaine de vaisseau et prend, à bord du « Marceau », le commandement de la division française de l’Adriatique.

Sa collaboration cordiale avec la marine italienne le désigne tout naturellement pour l’emploi d’attaché à Rome. De là, il est envoyé à la conférence navale de Washington comme adjoint à l’amiral de Bon, puis est, en 1922, nommé professeur au Centre des Hautes Etudes et y crée le cours d’organisation et de commandement qu’il professe « avec distinction ».

         Nommé contre-amiral le 9 avril 1923, il est appelé peu après au commandement de la division navale de Chine, où il sait montrer autant d’activité que de sagacité.

         Le 25 juin 1926,  il est désigné pour l’emploi de directeur du service central de l’aéronautique à la tête duquel il se trouve encore lorsque l’aviation navale est retirée à la marine lors de la création du Ministère de l’Air. Pour des raisons toutes militaires et désintéressées, il fait valoir un avis opposé à cette création, mais il le fait avec la plus grande réserve, avec la dignité dont il ne s’est jamais départi.

L’amiral Frochot reçoit sa troisième étoile le 4 janvier 1927, ce qui fait de lui le plus jeune des vice-amiraux et, nommé par la suite membre du Conseil supérieur de la Marine, grand-officier de la Légion d’honneur, il est appelé à remplacer le 1er octobre, le vice-amiral Docteur à la tête de l’escadre de la Méditerranée.

On peut compter que sa haute autorité et sa droiture lui permettraient d’atteindre au plus haut sommet d’une carrière qu’il a honorée par son caractère, par ses services et par la culture scientifique qu’il possédait à un degré éminent. Il est mort trop tôt pour la Marine, sans avoir pu donner, dans les postes où on l’attendait, toute la mesure de sa valeur.

D’apparence froide et réservée, l’amiral Frochot avait le cœur le plus chaleureux et toutes les qualités qui font d’un officier un chef aimé, respecté et suivi.

Il avait épousé le 11 février 1906 une fille de l’amiral Berryer, sous les ordres duquel il avait servi.

Les armes du comte Frochot sont : « d’azur à la navette d’or, au franc quartier des comtes Conseillers d’Etat ».

 

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