Coutumes, tradition...



Le cornage des cocus


Cette coutume est la première  du cycle de carnaval et ses premières manifestations peuvent apparaître dès la mi-janvier, par suite de la mobilité de la fête de Pâques.

Interdite par l’Eglise et par les Pouvoirs Civils, elle se pratiquait encore quelquefois en 1983… malgré les interventions de la Gendarmerie pour « tapage nocturne » !

          Cette opprobe n’a raison d’être que si les « prévenus » sont légalement mariés.

Le fait, pour l’un des conjoints d’avoir des liaisons avec une personne célibataire n’étant pas considéré comme adultère.

D’autre part, si, malgré la « publicité » entretenue par les jeunes, les partenaires ne se fâchent pas et ne font pas de scandale – ce qui sous-entend qu’il existe un accord tacite entre eux - le chahut cesse et les jeunes cherchent d’autres victimes.

Il semblerait donc que ce qui était anciennement réprouvé n’était pas l’adultère en soi, mais le fait que celui-ci pouvait être un sujet de discorde rompant l’harmonie de la communauté villageoise.

          Les jeunes gens, équipés de trompes de bois (les « cornes de coucous » étaient généralement fabriquées par le sabotier) et de divers objets sonores (chaudrons, poèles…), se réunissaient à minuit, et en secret, auprès des domiciles des personnes incriminées.

Au signal convenu, chaque groupe faisait entendre alternativement tout le vacarme qui lui était possible, puis, silencieusement disparaissait dans la nuit. Ce tapage se reproduisait ensuite chaque soir.

          Le Lundi Gras était le jour des « gros travaux ». On confectionnait les mannequins censés représenter les prévenus et l’on préparait le costume des personnages qui joueraient la comédie du tribunal.

Selon les lieux, les « cocus » étaient traînés au bout d’une corde de pendu ou promenés, montés à rebours sur des ânes.

Il faut noter à cet égard que le terme de « cocu », couramment employé, est tout à fait impropre car l’objet de la vindicte n’est pas la personne trompée, mais la personne qui trompe !

          Le jour du Mardi-Gras le cortège parcourait les rues du village. Une chanson de circonstance dont la satire était évidente était reprise en chœur à chaque halte.

A la fin du XIX° siècle, à Vendeuvre-sur-Barse, les saintiers avaient même construit un immense lit à roues ou les « cocus » s’ébattaient dans l’hilarité générale !

En fin de journée on établissait un « tribunal » sur la place du village. Les attendus du jugement relataient, avec ironie et … verdeur, les causes du procès, puis les « cocus » étaient condamnés à être brûlés, en effigie.

La soirée se terminait par des danses autour du feu.

Il va de soi que toutes ces cérémonies ne se passaient pas sans boire et que l’allégresse y était souvent plus que débordante !

 

A Vendeuvre-sur-Barse, les familles « honorables » interdisaient d’ailleurs à leurs filles d’assister à la soirée

 

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