Archéologie



Fouilles de la cathédrale de Troyes


Les découvertes faites en juin 1864 dans le chœur de notre cathédrale, celles qui se firent sur l’emplacement de l’ancienne abbaye de Saint-Loup, lors de la construction du Musée Simart en 1859, celles qui mirent à jour les mosaïques trouvées dans l’emplacement des anciens abattoirs, démontrent que les édifices gallo-romains disparurent sous la violence de l’incendie qui s’étendit sur toute la contrée au III° ou au V° siècle.

 

         La tradition veut que la première église qui s’éleva à Troyes, à l’origine de la prédication du christianisme, ait été édifiée sur l’emplacement même de l’habitation de l’hôte qui reçut chez lui saint Potentien, le premier qui apporta au pays des Tricasses la parole du Christ.

 

         Cette église primitive aurait été détruite au cours du IX° siècle.

 

         L’évêque Ottulphe en éleva une seconde vers l’an 870. Celle-ci ayant été ruinée par les Normands, l’évêque Milon, au siècle suivant, en fit édifier une nouvelle qui s’écroula dans le vaste incendie de 1128.

 

         En 1208, l’évêque Hervée commença la cathédrale que l’on admire aujourd’hui.

 

         Une autre tradition voudrait que l’évêché, assis au midi de la cathédrale, ait été élevé sur un terrain donné par un collège de femmes qui, après leur conversion, aurait perduré jusqu’en 1789 sous le nom de l’abbaye de Notre-Dame-aux-Nonnains.

 

         Cela prouve que l’emplacement de ces 2 édifices, les plus importants de l’ancien « Oppidum » (ville fortifiée) des Tricasses, a été occupé aux temps gallo-romains par des habitations opulentes.

 

         Pendant l’exécution des travaux de restauration de la cathédrale de 1849 à 1864, les ouvriers ont découvert de nombreux fragments de peintures murales, des débris de corniches en marbre, des objets en fer, des débris de mosaïques, ceux d’un casque admirablement ouvré et damasquiné (incrusté de petits filets d’or) en or, de belles parties d’entablements, de fûts de colonnes, parmi ceux-ci, il en est un recouvert de feuilles d’eau imbriquées, et aussi des monnaies du III° siècle, ces objets étant dans notre musée.

 

         Mais la plus importante de ces découvertes se fit au mois de juin 1864.

 

         Dans le chœur même de la cathédrale, on fouilla le sol à une profondeur de 3,50 m, sur une longueur de 14 m et une largeur de 5 m, afin d’y établir un caveau destiné à recevoir les corps de nos évêques. Les ouvriers rencontrèrent alors les corps de 3 de nos évêques : Nicolas de Brie mort en 1269, Pierre d’Arcis, décédé en 1395 et Malier, qui mourut en 1678, et celui de Pierre de Molay, doyen du chapitre, décédé en 1333.

 

         Au-dessous de ces tombeaux, les ouvriers atteignirent une première couche de cendres provenant de l’incendie de 1188. Elle recouvrait des fûts, des soubassements de colonnes ou de piliers qui ont dû appartenir à l’église construite par l’évêque Ottulphe (870-883), et qui, fut détruite par l’incendie du XII° siècle.

 

         Plus profondément, on atteignit de nombreux débris de construction, sans caractère et sans forme, qui appartenaient à l’église primitive.

 

         Une autre couche de cendres se fit voir ensuite, produite lors des invasions des barbares du Nord qui eurent lieu vers 270, ou celle de 406, et on trouva les ruines d’une construction gallo-romaine, ayant été ensevelie pendant 1.500 ans.

 

         La partie principale de cette construction était un « hypocausis » (fournaise avec des tuyaux courant sous le pavé d'un appartement, dans une maison particulière ou dans des bains qui avait pour fonction d'augmenter la température de l'air dans une pièce qui est au-dessus), dont le plafond, les parois et les piliers de carreaux de terre rouge étaient joints à l’aide de mortiers de terre, tandis que la partie supérieure était enduite d’un excellent mortier de ciment rouge. Le plafond était formé de dalles en terre cuite. Du côté opposé à l’hypocausis, on rencontra un amas considérable de vases brisés, de clous, de cendres, de charbon, de débris culinaires, le tout couvert d’une couche de fragments de tuiles.

 

         Parmi les objets mobiliers qui furent découverts dans ces fouilles : une monnaie de Valens (364 à 378), une épingle sculptée en ivoire, dont la tête représente une figure, des débris nombreux de vases de toutes sortes.

 

         Parmi les débris culinaires : des os de volailles, de lapins, des arêtes de poisson, des coquilles d’escargots et d’huîtres.

 

         L’ensemble de ces découvertes montre que la cathédrale primitive s’éleva sur l’emplacement de l’une des habitations patriciennes de la cité des Tricasses.

 


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