C'est notre histoire...



Jean Damian imprimeur troyen apocryphe


Il ne doit en exister que 2 exemplaires, dont un à la Bibliothèque Nationale (portefeuilles de fond ancien 3051, fol. 264), donc excessivement très rares, d’un petit livret, in-8 de 12 feuillets, mesurant 155 x 103 mm, daté de 1568.

Il a été édité à Troyes, par Jean Damian.

Or notre historien local Louis Morin écrit dans le « Bibliographe moderne » de 1908 qu’il n’a jamais entendu parler de cet éditeur en tant qu’imprimeur ou libraire troyen au XVI° siècle, qu’il n’a pas noté ce nom dans l’onomastique (relatif aux noms propres, à leur étude) de l’imprimerie française, et c’est la raison pour laquelle il le traite d’Apocryphe, en essayant de se justifier.

Ce terme d’Apocryphe qualifie en effet des écrits dont l’autorité est suspecte, des livres, des histoires dont l’authenticité n’est pas établie.

Pourquoi cette suspicion pour un nom supposé ?

Comme vous pourrez le voir d’après les reproductions ci-dessous, les textes, écriture, fleurons, dessins et disposition typographique datent bien de cette poque, avec les habituels caractères d’imprimerie, avec au verso l’écusson de France surmonté de la couronne royale et entourée du collier de l’ordre de Saint-Michel.

A «  Troys » signifie que la brochure a bien été imprimée à Troyes, car pour la typographie troyenne du XVI° siècle, l’« E » manquant, peut dénoter pour un ouvrier local, un singulier manque de savoir ou d’attention, et Louis Morin reconnait qu’il n’y a pas d’autre localité dont le nom soit susceptible d’être ainsi confondu avec celui de Troyes.

Quant au texte, ce Jean Damian donne la déclaration faite à cette à cette époque, par le roi Charles IX, sur la pacification des troubles de notre royaume, en date du 19 mars 1568.

Or, la date de 1568 semble très exacte, puisque le 25 mars 1568, il y a bien eu une déclaration pour la pacification, qui suspendit les hostilités, ces dernières ayant été reprises au mois de septembre et finalement arrêtées par l’édit d’août 1570.

Le texte rappelle l’événement survenu le dimanche 1er mars 1562 à Wassy, dont le seigneur est François de Lorraine, duc de Guise et prince de Joinville, chef charismatique des catholiques.

Ce dernier se rend à Paris, accompagné de son épouse Anne et de leur fils Henri et de son frère le Cardinal de Lorraine. Il passe avec son escorte sur ses terres de Wassy.

Il apprend qu’une assemblée de protestants (2 à 3.000) se tient dans une grange située à l’intérieur de la ville, ce qui constitue une entorse à l'édit de janvier.

Envoyés sur place, ses émissaires reçoivent de la part des protestants un mauvais accueil. L’altercation dégénère en violence, les insultes et les pierres pleuvent sur les troupes de Guise.

Arrivé entretemps sur les lieux, le duc est lui-même touché.

 L’assaut de la grange par ses troupes dégénère en massacre.

Il fait chez les protestants une cinquantaine de morts, dont des femmes et des enfants, et environ cent-cinquante blessés.

Cette affaire avait ouvert l’ère des guerres de Religion en France.

Le massacre de Wassy intervient six semaines après la signature de l'édit de janvier 1562, par lequel le roi autorisait les protestants à se rassembler publiquement à l'extérieur des villes pour célébrer leur culte.

Comme elle implique la responsabilité personnelle du duc François de Guise, ennemi du parti protestant, la nouvelle du massacre suscite aussitôt une immense émotion.

Si François de Guise parle dans ses lettres d’un accident, dans chaque camp, les partisans de la guerre se persuadent au contraire d'une préméditation de sa part et se croient autorisés à lancer la lutte ouverte.

          La question que pose ce chapitre, est où et par qui l’« Edict » (décret, édit) fut-il mis au jour ?

Peut-être un de nos excellents académiciens troyens y répondra un jour, pourquoi pas mon ami Robert Poisson !

 


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