La Politique



Le socialisme dans l’Aube



C’est en 1880, suite à une conférence faite à Troyes, par Jules Guesde et Blanqui, qu’un groupe de travailleurs se constitue, sous le nom de « Travailleurs Troyens ».

         Ce groupe ne tarde pas à disparaître, par suite de la défection de ses fondateurs qui s’allient à la fraction de la bourgeoisie, dite radicale, pour pénétrer en minorité au Conseil municipal de Troyes. Ces travailleurs pensent, avec Paul Brousse, qu’il est possible d’obtenir des transformations sociales en se compromettant avec la classe adverse.

         A ce premier essai de groupement succède, quelques années plus tard, la constitution d’un mouvement à tendance anarchique appelé « Les Egaux Troyens ». Chez ces derniers, on s’attache surtout à l’étude sociale, négligeant l’action électorale et inculquant aux adhérents l’action individuelle.

         Ni l’un ni l’autre de ces groupes ne peut donner satisfaction aux travailleurs qui désirent s’unir en un parti ouvrier distinct de tous les partis politiques, c’est-à-dire devenir un parti de classe, luttant pour lui-même, sans compromissions, et cherchant à pénétrer dans les Assemblées délibérantes pour y défendre les intérêts des travailleurs. Cette conception simple et claire de la véritable action socialiste, propagée à travers la France par Jules Guesde, Blanqui…groupe effectivement quelques travailleurs troyens. Parmi ces pionniers, nous trouvons Hébert Corgeron, coiffeur rue Turenne, qui, avec ses camarades, fonde, en 1887, le « Comité d’action et de vigilance ». Ce Comité organise le 8ème Congrès du parti ouvrier socialiste de France, qui se tient à Troyes en 1888.

         En septembre 1889, en pleine échauffourée boulangiste, le Comité prend part aux élections législatives, qui obtiennent un bien maigre succès avec 85 voix dans la 1ère circonscription de Troyes.

         C’est en 1889 qu’Etienne Pédron vient dans l’Aube, envoyé par Jules Guesde comme propagandiste. Il fonde le 1er groupe du « Parti Ouvrier Français », auquel il donne le nom de « Les Travailleurs Troyens ».

         En raison des échauffourées qui ont lieu à Troyes, le 1er Mai 1890, le Préfet dissout le « Comité d’action et de vigilance ».

         Pédron et Corgeron constituent un nouveau groupe du parti ouvrier, intitulé « Le Réveil Social de Troyes ».

         En 1891, Pedron publie un journal, « Le Socialiste Troyen », qui dure peu de temps et est remplacé par le « Réveil des Travailleurs ».

Quand Pédron quitte notre département pour Yvry-sur-Seine, un grand meeting est organisé en son honneur, en présence de 1.200 personnes. Corgeron, Pédron et Gateau, pendant cette période, organisent des réunions et forment des sections à Romilly et à Aix-en-Othe. Ils profitent de cette propagande pour constituer des syndicats ouvriers et fortifier ceux qui existent déjà. Tous ces groupements politiques et économiques forment « La Fédération des Organisations Ouvrières de l’Aube », laquelle tient son 1er congrès à Troyes, en 1892.

Le premier Congrès départemental se tient à Troyes en 1892. Des sections sont constituées à Bernon, Bar-sur-Aube, Pâlis et Marigny-le-Châtel.    

Aux élections législatives d’août 1893, Pedron, candidat dans la 2ème circonscription de Troyes, obtient 6 % des suffrages. Le résultat des élections législatives de 1898 sont encourageants pour le Parti Socialiste : 1ère circonscription de Troyes : 10,50%, dans la 2ème 9% (dont 15.60% à Troyes).

La propagande d’Etienne Pédron commence à produire des résultats appréciables pour les Socialistes de notre département. Aux élections de 1900, Etienne Pédron (3.975 suffrages) est battu par le radical Gaston Arbouin (4.440 voix).

Toutes les crises qui divisent le mouvement ouvrier, sur le plan national, trouvent leur écho et leurs répercussions au sein du mouvement aubois. Au Congrès National de 1900, on trouve la première manifestation d’une scission entre 2 tendances : celle de Jules Guesde et celle de Jean Jaurès. Leur différence porte sur l’éventualité de l’entrée des socialistes dans un gouvernement non socialiste. Ce congrès houleux est néfaste pour l’unité du parti et marque, sur le plan départemental, une évolution de l’action socialiste. En 1900, au Congrès fédéral de Bar-sur-Seine, est réalisée l’unité de 3 organisations : le Parti Ouvrier Français (P.O.F.), l’Unité Socialiste révolutionnaire (U.S.R.) et l’Alliance communiste (AC). En 1901, la Fédération de l’Aube rejette les thèses de Jaurès (qui est pourtant venu à la maison du peuple en 1899). Ce dernier, avec la majorité des socialistes du parti unifié, se soumet à la discipline du parti unifié qui prend le nom de « Parti Socialiste – Section française de l’Internationale Ouvrière » (S.F.I.O.) ».

A cette date, on dénombre dans l’Aube, 1.050 socialistes cotisants, la Fédération de l’Aube étant la 14ème Fédération française par son importance numérique.

L’action socialiste, jusqu’en 1906, se solde par de nombreux succès et la Fédération, bien structurée, prend de l’importance sur l’éventail politique du département : 50 conseillers municipaux socialistes siègent dans les mairies. La Fédération de l’Aube compte alors 800 adhérents cotisants, répartis en 40 sections. Elle a son service de propagande qui comprend plus de 20 orateurs, lesquels sont presque tous des travailleurs manuels. Enfin, la Fédération a pour organe hebdomadaire : « La Défense des Travailleurs ».

En 1910 est élu député Léandre Nicolas, Célestin Philbois en 1914, qui est réélu en 1919.

Le parti se trouve à nouveau divisé lors de la Révolution russe et le régime léniniste. C’est la scission : 110.000 adhérents quittent le Parti Socialiste et fondent le Parti Communiste français. Dans l’Aube, Plard, Planson, Doré et Cuny rejoignent le Parti Communiste.

 

Par décision du Conseil municipal en 1919, la Place de la Bonneterie devient Place Jean-Jaurès, du 22 juillet 1936, le Cours Saint-Jacques devient Boulevard Henri Barbusse, du  28 juillet 1928 est dénommé le Boulevard Jules Guesde, du 12 mai 1938 la rue des Tauxelles devient la rue Etienne Pédron, et le 11 février 1922, est dénommée  le Boulevard Blanqui.

 

 

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