Archéologie


Les polissoires mégalithiques


La pierre aux dix doigts
La pierre aux dix doigts

Les polissoirs sont des blocs de grès fort durs, de différentes grosseurs, qui ont servi, à l’époque préhistorique, pour polir les instruments en silex ou en autre roche, seules armes et seuls outils de cette lointaine époque.

         Ce sont des pierres brutes, souvent de gros volumes et de formes très variées. Ils n’ont pour tout caractère, que les rainures ou sillons que le frottement des outils en pierre y a creusés. Outre les rainures qui sillonnent la surface des polissoirs, et dans lesquelles on frottait les haches en silex, on remarque de larges surfaces polies, en forme de cuvettes plates, peu profondes, sur les quelles on usait le tranchant en tenant à plat l’instrument à polir.

         Depuis 1866, on peut voir dans la cour du Musée de Troyes, un énorme bloc de ce genre, pesant plus de 6.000 kilos, provenant de Marcilly-le-Hayer.

         Dans l’Aube, nous trouvons des polissoirs de toutes grosseurs. Leur nombre a dû être considérable autrefois : la grande quantité d’instruments polis que l’on rencontre le démontre. Clairement. Malheureusement, beaucoup ont été détruits par les cultivateurs, qui se sont efforcés de débarrasser leurs champs de ces masses de pierre pour rendre la culture plus facile. Nos polissoirs sont de l’époque néolithique ou époque de la pierre polie à laquelle ils se rattachent. Les sillons qu’ils portent n’auraient pu être creusés avec aucun métal. L’acier le plus dur est sans action sur ce grès, il n’y a que le silex, ou d’autres pierres très siliceuses capables de l’attaquer.

         En 1880, une commission ministérielle, chargée de faire l’inventaire des monuments mégalithiques et des blocs erratiques de la France, publie dans le « Bulletin de la Société d’Anthropologie, un inventaire provisoire de ces monuments, et signale pour l’Aube : 56 dolmens, 25 menhirs, 3 Cromlechs (pierres plus ou moins grosses, disposées en cercle, souvent autour d’un menhir ou d’un dolmen) et 19 polissoirs. Notre département est le plus riche en polissoirs : on n’en connaît que 55 en France (Aube comprise, mais en réalité, il y en avait 27 !) :

         Avant-lès-Marcilly : 1 polissoir de 1m70 x 1m25 x 0m60, avec 7 rainures, d’environ 2.500 kilos, 1 polissoir avec 4 rainures profondes, connu sous le nom de « pierre à repasser », de 2m50 sur 1m30 (détruit) et 2 autres moins volumineux.

         Avon-la Pèze, 2 polissoirs.

         Bercenay-le-Hayer : 4 polissoirs (détruits).

         Fay-lès-Marcilly : 1 polissoir.

Marcilly-le-Hayer : 3 polissoirs, dont 1 de 2m55 sur 1m30 et 0m70 de hauteur, de plus de 6.000 kilos. 1 portant 15 rainures et 1 cuvette, de 0 m90 sur 0m80 et 0m30,  le troisième,  avec 11 rainures et 4 cuvettes, de 1m x 0m80 x 0m32, tous au Musée de Troyes. Ces 2 derniers, de belle conservation, ont été envoyés à l’Exposition des sciences anthropologiques en 1878, où ils ont été « fort remarqués ».

Marigny-le-Chatel : 1 polissoir.

Ossey-les-Trois-Maisons : 1 polissoir de 1m40 x 1m20 x 0m40, avec 12 rainures de 1 m de longueur et 4 cuvettes profondes.

Pouy : 3 polissoirs (détruits lors de la construction du chemin de fer d’Orléans à Châlons, vers 1871).

Rigny-le-Ferron, 1 polissoir.

Saint-Aubin : 1 polissoir.

Saint-Nicolas : 1 polissoir appelé la «Pierre-à-repasser-les-Sabres », cassé en 1879, de 1m80 x 1m30.

Villadin : 2 polissoirs.

Villemaur : 3 polissoirs, dont 1 appelé la « Pierre-aux-dix-doigts », avec 22 rainures et plusieurs cuvettes. Dimension : 1m96 x 1m50 x 1m. Un autre de 1m10 x 1m10, avec 8 rainures et 1 cuvette.

 

En définitive, nous avons dans le département de l’Aube, 27 polissoirs existants ou détruits.

 

Quelques mots sur les polissoirs portatifs : ils sont le plus souvent en grès dur, et enfouis dans les terres. Le Musée de Troyes en possède. Ce sont des morceaux de grès de forme très allongée, dont une surface est polie, et de dimension d’environ 12 à 20 centimètres.

Les polissoirs portatifs sont d’une époque moins éloignée, surtout ceux qui sont en grès tendre, qui ne doivent pas remonter au-delà de l’âge de bronze, car ils n’auraient pu user les instruments en pierre dure, telles que le silex ou d’autres roches d’égale dureté. Notre département a dû être un grand centre de fabrication, à l'époque préhistorique.

Le silex existe en quantité, les blocs propres à polir

les outils y sont abondants et les silex trouvés de toutes les époques de l'âge de la pierre y sont très nombreux.

Toutes les contrées de notre département ont été habitées à l’époque préhistorique. En effet, on trouve des silex taillés, des diverses périodes de l’âge de pierre, dans presque toutes les communes, même les plus éloignées des gisements de silex. 

 

 

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