Contes, légendes et anecdotes



Anecdotes anciennes <XIX°siècle


 

 

Aux Archives de l’Aube, j’ai retrouvé ce fait : " Des loutres à Aix-en-Othe". Le lundi 20 mai 1409, vinrent d’Estissac à Aix, Bertrand de la Verne, Denisot son valet, loutriers du Roi, notre Sire, pour chasser les loutres des jardins de Monseigneur, dès le vivier des vannes jusqu’à Saint-Mard, et depuis le château d’Aix jusqu’au moulin de Cosdon et en la rivière de Villemaur. Ils avaient 8 chiens et restèrent jusqu’au dimanche suivant, soit le 26 juin, prenant 4 loutres, soit 3 mâles et une femelle. Le 30 novembre 1411, fut pris vers Paisy-Cosdon, un gros mâle qui avait 4 pieds à main de long. 

   

           Pendant la guerre de 100 ans, le samedi le Conseil de Ville de Troyes, délibère du péril qui s’en suit, que les chats tués le vendredi, sont vendus le samedi pour nourrir et ravitailler la population de la ville, et non le dimanche, et décide que l’on pourra en vendre le dimanche matin, jusqu’à 9 heures, et après 3 heures de l’après-midi, jusqu’à la nuit.  

 

     Le 15 février 1494, une plainte est déposée à la municipalité par " la bande des veuves ", qui reçoivent chez " la grande Marguerite " les hommes en manque d’affection, en leur faisant payer largement les services rendus. C’est contre un de leur client Jean de Hardemont (tailleur de pierres et clerc) qui n’a pas payé le vin qu’il a bu.

 

Lu dans le journal "  L'Aube " des 4/5 février 1854: "vendredi matin, une foule immense, composée en grande majorité de femmes, entourait la place des Charmilles, au milieu de laquelle s'élevait le lugubre appareil destiné à l'exécution de la femme Rosalie Besançon, femme Frettey, âgée de 43 ans, née aux Croûtes et condamnée le 13 décembre dernier par la Cour d'Assises de l'Aube, à la peine capitale, pour crime de parricide, sur la personne de la Veuve Besançon, sa mère, âgée de 77 ans. Vers 6 h. du matin, M. l'Abbé Quillard, aumônier des prisons, avait été annoncé à la femme Frettey que le moment était arrivé. Puis, les soeurs de la prison ont revêtu la condamnée d'une robe noire, possédant un surtout blanc et lui ont mis un voile noir sur la tête. A 7 h 30, la charrette a transporté la condamnée au lieu de supplice. Quand elle fut arrivée au pied de l'échafaud, l'huissier de service donna lecture de l'arrêt, conformément à la loi. Le prêtre exhortait la condamnée pendant cette formalité. Lecture faite, on ôta ses chaussures à la femme Frettey, afin qu'elle pût, comme le veut la loi, monter au supplice les pieds nus. Un instant plus tard, justice était faite".  

 

La fête de la Vacherie en 1599 : " les Chanoines de Saint-Pierre de Troyes, Seigneurs de la Vacherie-les-Troyes, donnent congé aux habitants de la Vacherie, de faire danses publiques et de se réjouir modestement le jour de la fête de Saint Aventin prochain, patron de leur paroisse, à charge toutefois de se retirer et cesser pendant les heures que le service divin se fera en l’église "

 

Affiche à Troyes, signée de la chambre de l’Echevinage, le 3ème jour   d’octobre 1615 : " Il est enjoint à tous habitants de cette ville de Troyes, qu’ils aient à avoir et tenir lanternes ardentes et allumées parmi les rues de ladite ville et aux coins de chacune d’icelles, de 12 maisons en 12 maisons, et ce, depuis les 6 à 7 heures du soir, jusqu’au lendemain 6 heures du matin, à peine de 10 livres d’amende. Est aussi enjoint de mettre de l’eau, en grands vaisseaux, au devant des maisons, pour subvenir aux inconvénients du feu en cette ville. Et sous plus grandes peines et punition corporelle, il est enjoint à tous vagabonds, étrangers, fainéants, bélîtres et gens sans aveu, d’incessamment vider la ville avec défense d’y rentrer, à peine de la hart  (fouet et pendaison)". 

 

Alors qu'il se promène sur un mail de la ville, M. Denis, prévôt de Troyes, est tué le 10 février 1667, par le fils du propriétaire de l'Ecu de Bourgogne. Quelques jours après, l'assassin est arrêté, jugé et rompu sur la place du Marché au Blé, juste en face de la maison de son père. Son frère qui était avec lui lors de l'assassinat, assiste à cette exécution. Il y avait également un autre témoin de ce meurtre. Ce dernier épouse la veuve du prévôt. Quelques années plus tard, il retrouve le frère du meurtrier, l'invite à souper chez lui, et, à la fin du repas, l'égorge et le met dans une voiture de fumier qu'il envoie par un de ses valets vider dans un bois du côté de Messon. Le corps est retrouvé, et dans une de ses poches, une lettre indique son identité ainsi que celle de celui qu'il a tué, mais qui a pris la fuite. La justice fait afficher que toute personne doit arrêter ce personnage, si l'occasion se présente. Un domestique de M. Gilbert, chantre de Saint-Etienne, se trouve un jour devant l'assassin, et veut l'arrêter. Mais l'autre s'enfuie. Il le tue d'un coup de fusil. 

  

            Lu dans les archives de Troyes : " La nuit du 11 au 12 mai 1682, à 5 heures et demie, se fit un tremblement de terre, non seulement en cette ville de Troyes, mais aux lieux circonvoisins et éloignés. Le quel dura l’espace d’un ave. Tout le monde s’en aperçut par le tremblement de son lit, avec grand bruit non causé par le tonnerre, ni par les vents, mais par les causes étranges qui ont accoutumé d’accompagner ces choses. Le lendemain matin qui était mardi, chacun se trouva étonné et ne savait à quoi attribuer une chose si extraordinaire en ce pays "

 

            Vers 1721, en passant à Bar-sur-Seine, un homme appelé Charles Bourguignon, entra chez une bonne vieille dame et la persuada qu’il était son fils revenu d’Amérique depuis peu. Très émue, la pauvre femme crut reconnaître son fils bien-aimé, elle le reçut à bras ouverts. Cartouche, c’était lui, fit honneur à sa réputation, il profita largement de l’hospitalité. Un très digne ecclésiastique se présenta ensuite devant le curé de Ricey-bas, le priant de bien vouloir lui faire visiter son église. Cela lui fut accordé volontiers. Le lendemain matin, toutes les richesses de l’église avaient disparu : c’était encore le célèbre briguant Cartouche qui était le prétendu ecclésiastique !

 

 Le   19 octobre 1726, des phénomènes météorologiques jettent l’effroi dans la population. Le bruit de la fin du monde se répand, et la foule épouvantée remplit les églises. Le ciel est en feu, des lueurs électriques le sillonnent, accompagnées de détonations.

 

            Lu dans les registres paroissiaux de la paroisse de Laines-aux-Bois, de l’année 1732 : "Ce 29 juillet 1732, fut enterrée au cimetière la tête, 1 bras et 1 jambe de Jeanne Lhermitte, fille d’Edme, et de Jeanne Philippon, âgée de 9 ans. Tout le reste du corps fut, hier, dévoré et mangé par un loup carnier sur les 8 heures du soir"

 

            Bourlier, maître de la Poste à Troyes, raconte que le 10 septembre 1779, la diligence de Bâle allant à Paris, arriva à Troyes à 10 heures du matin. Elle s’y arrêta pour dîner. A 11 h 30 le commis conducteur envoya chercher les chevaux pour partir. Au moment de monter dans la voiture, on constata qu’il manquait 2 personnes : savoir 1 jeune homme et M. Toilat, officier d’artillerie. Le commis conducteur et les personnes qui étaient dans la diligence eurent la complaisance d’attendre jusqu’à 1 h 30. Comme on avait cherché ces Messieurs partout sans les trouver, la diligence partit. Elle était à peine sortie des portes de la ville et gagnait le faubourg que l’on entendit crier :" Arrêtez ! " Les postillons arrêtèrent sur le champ. M. Toilat, entrant en fureur, trouva mauvais qu’on fut parti sans lui. Il jura et menaça au lieu de se rendre aux représentations du conducteur et des voyageurs. Il tira son épée et en donna 7 coups au bras du nommé Mégrot, l’un des postillons, le mettant hors d’état de conduire la diligence. Le maître de Poste ayant été instruit, se rendit sur les lieux et conduisit lui-même la diligence.

 

            La liaison ferroviaire entre Troyes et Paris occupe régulièrement les pages de nos quotidiens. A ce sujet, on peut rappeler que les premières voitures faisant le service de Troyes à Paris ont été établies vers 1780. En 1783, ce service subit une amélioration sensible, et le " Journal de Troyes et de la Champagne méridionale " du 5 novembre l'annonce ainsi: " 18 octobre Départs et arrivées de ces voitures fixés depuis le 18 octobre : 1°) La diligence de Troyes part tous les lundis à 5 heures du matin pour Paris, où elle arrive le lendemain soir, de 5 à 6 heures. Cette voiture repart de Paris le mercredi matin et arrive à Troyes le Jeudi soir. Prix des places : 30 livres 8 sous.- 2°) La diligence qui correspond avec Troyes pour la voiture de Dijon passant par Bar-sur-Seine arrive à Troyes le mardi et repart pour Paris le mercredi à 5 h du matin, où elle arrive le jeudi soir. Prix: 30 livres 68sous ". - 3°) La diligence de Langres part de Paris tous les samedis, arrive à Troyes le dimanche et repart le lendemain pour Langres à 4 heures du matin. La même voiture arrive à Troyes le vendredi soir et repart pour Paris le samedi matin à 5 heures pour arriver le le dimanche.

  

            Le Journal de l’Aube, qui le rappelle, écrit en 1848 : " Ainsi donc, pour aller de Troyes à Paris, il fallait de 36 à 40 heures, en y comprenant la nuit que les voyageurs étaient obligés de passer à moitié chemin. Le prix était de 30 livres 8 sous, tandis qu’aujourd’hui, pour 14 à 16 francs, nous faisons ce trajet. Enfin, avant 6 mois, la vapeur nous mènera de Troyes à Paris en 3 heures et demie. La révolution sera complète ! "

 

            Dans le " Journal de Troyes " du 5 juin 1782, j’ai lu : " Un négociant de Troyes peut céder des intérêts sur un armement prochain dont il est informé. Il se fera sur la côte de Guinée sous pavillon impérial duquel l’entière mise hors du navire, cargaison et vivres pour l’équipage sera de 120 à 130.000 livres, objet suffisant pour traiter de 300 à 350 nègres dont le prix à la Côte est de 160 à 200 livres tournois la pièce et peuvent se vendre, rendus aux colonies 2.000 à 2.100 livres par tête. Pour un navire expédié de cette façon sous pavillon impérial, on obtiendra la prime d’assurance de 20 à 25 % au plus pour aller à la Côte et de la Côte à Saint-Domingue. Une pareille expédition ne peut être que TRES AVANTAGEUSE. Pour la facilité des personnes qui désireront s’y intéresser, on divisera les actions en objets de 2.400 ou 3.000 livres tournois environ. On peut s’adresser au bureau du journal." 

 

            Au mois de  juillet 1783, on a découvert à Bossancourt et à Trannes 2 carrières considérables de marbre blanc lumachelle. Il est de couleur de plumage de perdrix grise et se poli à la perfection. M. le Comte de Brienne en a fait faire de fort belles cheminées.

 

             J’ai lu dans qu’en 1785, 2 esclaves troyens reviennent dans notre ville. Ils font partie de l’heureuse délivrance de 316 esclaves français, opérée à Alger par le zèle des RR. PP. de la Trinité et de la Merci. Voici l’article : Il faut bénir le zèle des chanoines de la Trinité ainsi que celui des pères de la Merci qui, au cours de cette année 1785, et après des peines incroyables, sont parvenus à racheter 316 esclaves français. Ces malheureux ont été transférés aux Infirmeries. Parmi ces 316 infortunés, citons : Pierre Besson, de Besançon, âgé de 60 ans, esclave depuis 27 ans, Jean Fillen, de Béziers, âgé de 59 ans, esclave depuis 30 ans, Thomas Nivet, de Perpignan, âgé de 68 ans, esclave depuis 35 ans".

         

            Journal de Troyes du 24 mars 1784 : " Hier, 23 mars 1784, nos concitoyens ont joui par 2 fois du plaisir de voir traverser les airs à un aérostat. Le ciel le plus serein, le jour le plus beau, le soleil clair et lumineux, tout concourait à embellir le spectacle qu’on attendait avec impatience. A midi, le 1er des 2 s’est élancé d’un jardin de la cathédrale, en planant majestueusement dans les airs. Il a traversé du sud au nord toute cette partie de la ville et est allé s’abattre sur les murailles, auprès du moulin de la Tour. Il a roulé dans les fossés d’où on l’a tiré. On estime son ascension à 100 toises (200 m environ) et le temps qu’il a mis à voyager de 6 à 7 minutes. Sa forme était celle d’une grenade, son diamètre de 12 pieds. Le second d’une forme absolument ronde, de 9 pieds de diamètre élevé suivant la méthode de MM. Montgolfier, est parti à 4 h du soir et, après avoir décrit une longue diagonale dans la direction sud-ouest, nord-est, est resté quelques secondes en station et s’est élevé ensuite rapidement pour aller se perdre dans les nuages, où il ne paraissait plus qu’environ la grosseur d’une balle de paume. Il est resté 17 minutes à la vue des spectateurs et est venu tomber à ¾ de lieue de son départ, auprès d’Argentolles, sur la route de Brienne. Il est à présumer qu’il est monté à 900 toises (1.800 m). Les différentes relations de ces expériences montrent que le passage des rivières constitue un obstacle difficile à surmonter aux aérostats. La chute des 2 ballons sur le bord de 2 rivières peut servir à éclairer les observateurs sur ce phénomène. La satisfaction de la réussite était peinte dans tous les yeux et MM. Feytou, marchand et fabricant de papier à S-Martin-les-Langres, ainsi que M. Sainton, directeur de ce journal, son coopérateur, ont reçu les félicitations de leurs concitoyens ".

 

Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.

Rechercher sur le site :