La vie à Troyes



Etymologie d'anciennes rues de Troyes


L’étymologie est la science qui a pour objet la recherche de l'origine des mots en suivant leur évolution à partir de l'état le plus anciennement attesté.

 

         Les rues qui composaient le réseau compris entre Croncels, Saint-Pantaléon, Saint-Nicolas et la caserne de l’Oratoire (Beurnonville), rappellent un passé, où il n’y avait aucun monument, aucun établissement à signaler.

 

         La rue du « Cheval-Rouge », comme celle du « Bois de Vincennes », doit son nom à une enseigne. Il y avait beaucoup d’auberges.

 

La rue de la « Clé de Bois », s’appelait de « Montpellier », à cause des marchands de cette ville qui y possédaient une halle, c’était aussi le quartier des marchands espagnols, qui vendaient surtout des maroquins (peau de chèvre épaisse tannée utilisée en reliure pour les livres raffinés, se prête très bien aux travaux décoratifs, dorure ou incrustations).

 

Rue des « Forces » : les anciens instruments des tondeurs de drap (ouvrier chargé de tondre les draps lainés), les forces, ont laissé leur nom à la rue demi-circulaire qui vient déboucher sur la place de Saint-Pantaléon. On y vendait ou on fabriquait les ciseaux des tondeurs, pesant jusqu'à 18 kg.

 

         Une des voies qui venait tomber dans la rue des « Forces », la rue de « Varveu » tire son nom, plusieurs fois changé comme celui des enseignes, d’une hôtellerie ou d’une habitation particulière.

 

         La rue de la « Pierre » est sous vocable industriel. Il y avait, sous les comtes et pendant le moyen-âge, un atelier banal où les fabricants devaient, à charge de redevance, faire presser les toiles de coton sous une pierre d’un gros volume, qui se manoeuvrait comme les plates-formes des pressoirs. Ce foulage avait en vue les résultats que donnent aujourd’hui l’apprêt et les cylindres.

 

         La rue des « Pigeons » devait son baptême à quelque circonstance locale : enseigne ou pigeonnier.

 

         La rue de « Bourbereau », connue sous le nom de rue « Bourdeau », était un ancien quartier jadis envahi par la prostitution. Nom d’une « maison de passe ».

 

         La rue des « Mal-Parlants » ou des « Mauvaises-Paroles », était une dépendance du quartier de Bourdereau, pour les mœurs.

 

         La rue de « l’Eau-Bénite ». Les mœurs de ce quartier avaient donné cette qualification, car on prétendait que par accident une religieuse serait tombée dans le puits. C’est la version des chroniqueurs de ce vieux quartier, où se trouvaient des tripots, un jeu de paume et des établissements de prostitution rivaux de ceux de Bourdereau.

 

          Le nom de la rue du « Temple » vient de la Commanderie de Saint-Jean-du-Temple. Elle fut, jusqu’à l’époque de la révolution, peuplée de comptoirs appartenant à des commerces de diverses natures. Elle possédait de nombreuses auberges. Avant l’installation des Templiers, c’était la rue de « Composte », corruption de « Porte du Comte ».

 

         La rue de la « Pie » portait le nom de « Masquerie », qui vient d’abattoir. Les bouchers du moyen-âge eurent jusqu’au XV° siècle la faculté d’abattre les bestiaux chez eux.

 

         Le « Cognot-aux-Boeufs » donne bien l’existence d’écorcheries.

 

         Les fameux papetiers « Le Bé » avaient leurs étendoirs dans la rue qui porte encore leur nom.

 

         La rue des « Trois Cochets » doit son nom à une indication qui décorait une taverne.

 

         La rue des « Trois têtes » tire son nom d’une hostellerie qui faisait l’angle de la rue de la Monnaie.

 

         Rue du « Cheval blanc » doit son nom à une enseigne d’hôtellerie.

 

         Cette rue conduit au « Gros Raisin ». La dénomination provenait d’une sculpture remarquable qui décorait une maison au n° 6. L’archivolte (ensemble d'ornements, sculptures ou baguettes qui encadrent une arcade) d’un arc à contrecourbes était entourée d’un cep de vigne chargé de gros raisins. Le long des rampants (plans inclinés) gravissaient 2 vendangeurs. Ce quartier se nommait la « Petite-Masquerie », ou petite boucherie.

 

         La rue des « Bons-Enfants » doit son nom à l’existence d’une école d’enfants studieux, par opposition avec la rue des « Mauvais-Garçons » ou des « Enfants-sans-souci » où s’ébattaient des vauriens. On appelait « Bons Enfants », au moyen âge, les enfants fréquentant les écoles publiques.

 

         Rue de la « Montée-des-Changes », ainsi nommée de sa direction.

 

         Rue de la « Limace », ancienne auberge, l’escargot étant sa renommée. Dans l’ouest de la France, ces deux noms sont synonymes. Elle s’appelait avant de la « Tête-Noire ».

 

         Rue « Perdue » : appelée ainsi pour la mauvaise réputation que les mémoires du temps lui ont faite : il y avait plusieurs maisons de tolérance ou maisons closes, quartier « chaud » du vieux Troyes.

 

         Rue des « Trois-Petits-Ecus », mais désignée sous le sobriquet « rue des Malheureux », parce que les condamnés, conduits au quartier haut pour être suppliciés, passaient par elle.

 

         Rue « de la Santé », parce que dans le cours du XVI° siècle, la ville de Troyes était presque périodiquement affligée par la peste, puis une nouvelle invasion en 1467, et une en 1478 qui fit périr 2.000 personnes. On construisit dans cette rue un hospice provisoire qu’on appelait par antiphrase « la Santé »

 


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