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Louis Hariot



Dans l’Almanach du Petit Troyen de 1907, nous lisons : « Pendant l’année qui vient de s’écouler, la ville de Méry-sur-Seine a vu disparaître un de ses bienfaiteurs, en même temps qu’un savant, M. Hariot, ancien pharmacien, si avantageusement connu dans tout le canton, et dont la vie constitue le plus bel exemple que l’on puisse donner aux jeunes générations. Il est des gens à qui l’on succède, mais il en est que l’on ne remplace pas. M. Hariot fait partie de ces derniers ».

 

         Louis Hariot nait à Arcis-sur-Aube, le 3 avril 1817, et il décède à Méry-sur-Seine le 14 avril 1906.

 

C’est dans sa ville natale qu’il fait ses premières études, à l’institut Béon, puis il fait un stage à Châlons-sur-Marne, où il commence ses études pharmaceutiques, qu’il termine à Paris, où il obtient son diplôme de pharmacien. Il s’établit alors à Méry-sur-Seine, où il fonde une pharmacie en 1843. Il y reste jusqu’en 1895, soit pendant 52 ans. La botanique a pour lui un attrait tout particulier, aussi ses chers loisirs sont-ils réservés à cette étude, à laquelle il s’adonne jusqu’à sa mort. Il n’est pas un seul coin du canton de Méry-sur-Seine, si petit soit-il, qu’il n’ait visité pour en décrire la flore. Les travaux qu’il a laissés sont consignés dans les « Mémoires de la Société Académique de l’Aube », dans les journaux et autres publications qui en font foi.

 

M. Hariot fut délégué cantonal, et s’acquitta de ces fonctions avec un zèle digne d’éloges. Il créa les « leçons de choses », bien avant qu’il en fut question dans les programmes scolaires. Cette heureuse innovation « permit à la classe ouvrière de pouvoir étendre ses connaissances sur les sujets les plus variés. Aussi, grâce à lui, la ville de Méry-sur-Seine put voir sortir de son école primaire de nombreux sujets qui occupent actuellement (en 1807) de brillantes situations et dont elle s’honore à juste titre ». Les amateurs d’horticultures ont su profiter aussi des excellents conseils qu’il leur donne, en fournissant au bulletin de la « Société Horticole, Vigneronne et Forestière de l’Aube », ses précieuses communications toujours approuvées, ainsi que les moyens de pouvoir tirer des végétaux le plus de profit possible, tant au point de vue industriel que privé.

 

M. Hariot était membre de la Société Académique depuis 1859. Il publie en 1863, dans les « Mémoires » de cette Société, un très remarquable travail, ayant pour titre : « Recherches sur le canton de Méry-sur-Seine ». Dans ce précieux ouvrage, les 26 communes du canton de Méry sont passées en revue. Rien n’est omis de ce qui peut intéresser en première ligne, tant au point de vue de l’histoire ancienne que moderne, histoire des seigneuries, guerre, légendes, productions locales, flore… Aussi, toutes les personnes compétentes, lors de son apparition lui ont prodigué des éloges justement mérités. Ce travail a été récompensé du prix Monthyon. Il publie ensuite, dans le même recueil, une étude sur J.J. Rousseau : « Philosophie de la Nature », qu’il apprécie comme amant de la nature et botaniste, et « La culture de la vigne dans le canton de Méry ». Cette publication eut comme excellent résultat d’appeler l’attention des cultivateurs sur cette culture. Ainsi, à partir de cette époque, vit-on en de nombreux endroits, la vigne devenir « l’ornement de terrains qui jusque là n’avaient jamais produit de cépages ». Un de ses ouvrages devrait être entre toutes les mains : « 70 plantes utiles aux gens du monde », dont il énumère les services qu’elles peuvent rendre.

 

Pendant de nombreuses années, M. Hariot a publié dans les journaux l’histoire de plusieurs villages de la vallée de l’Aube. Il fut un collaborateur assidu du « Nord-est, journal d’horticulture et d’agriculture », donnant notamment l’utilisation des fruits dans les ménages. Il encouragea la culture des abeilles, énumérant les bienfaits du miel. Grand amateur de fleurs, il en avait beaucoup dans son jardin.

 

Il n’avait guère d’estime pour les sectaires. Avec sa tolérance et son esprit large, il savait gagner l’estime de tout le monde. Sa participation à la fondation de l’hôpital-hospice de Méry, fut très active. Il fut Vice-président de la Commission administrative jusqu’à sa mort. Il encouragea les Sociétés musicales, étant convaincu que la musique adoucit les mœurs. Il fut Conseiller municipal de Méry pendant de nombreuses années, ses bons conseils étant toujours très appréciés. Il fit aussi partie du Comité d’hygiène de l’arrondissement d’Arcis. Il fut décoré des Palmes académiques, et nommé Officier de l’Instruction publique.

 

         L’article du Petit Troyen sur M. Hariot terminait ainsi : « Puisse l’exemple du regretté Louis Hariot, être des plus contagieux ! Imiter un homme aussi méritant, c’est le plus bel hommage que l’on puisse rendre à sa mémoire ».

 

La commune de Saint-Oulph, à 2 km à l’ouest de Méry-sur-Seine, a donné le nom de Louis Hariot à l’une de ses rues.

 

         L. Harriot avait un fils Paul (1854-1917), pharmacien à Méry-sur-Seine, qui avait la même passion que son père pour la botanique.

 

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