La révolution



Pierre de la Bastille


Au XVIII° siècle, la Bastille coûte très cher au roi. Sa destruction, après le 14 juillet 1789, est donc une sérieuse économie pour le Trésor.

         L'entrepreneur Pierre-François Palloy décide de se charger de la démolition de la forteresse et en obtient l'autorisation officielle dès le 16 juillet.

Il ne faut pas croire que la démolition se fait en un jour. Plus de 800 ouvriers seront employés à ce travail, pour un salaire de 45 sous par jour. Le chantier dure jusqu'au 21 mai 1791. Les pierres de la Bastille sont réutilisées dans plusieurs chantiers, principalement celui du pont de la Concorde.

Palloy convertit également une partie des matériaux en souvenirs et produits dérivés : pierres provenant des cachots, médailles fabriquées à partir des chaînes… lançant ainsi une mode des représentations de l’événement.

 

Après la création des départements à la fin 1789, Palloy décide de fabriquer des maquettes de la Bastille dans les pierres de la forteresse, à destination des 83 nouveaux chefs-lieux. Il monte un atelier dédié à ces modèles réduits, tout d'abord taillés en pierre, puis fabriqués en série par moulage d'un aggloméré de poudre de pierre et de mortier. Les 83 maquettes de l’édifice sont offertes aux départements à la fin de l'année 1790. La plupart ont été perdu ou détruits.

L’envoi était effectué par le citoyen Palloy, avec garantie d’authenticité. 

Troyes a bénéficié de ce cadeau.

Notre Musée a reçu une de ces pierres, volumineuse, arrachée au mur de la Bastille, lors de sa démolition. Pierre blanchâtre, mesurant 1 mètre de long sur 41 centimètres de hauteur. Une grosse tour ronde se dégage de la masse aux quatre coins, sans préjudice de deux tours semblables qui flanquent le pont-levis, soit au total six tours imposantes. Le tout se couronne d’une ceinture ininterrompue de créneaux. Ça et là, des ouvertures percent les murs. Le pont-levis, naturellement, reste relevé. Ainsi ouvrée, cette pierre représente une maquette évidée à l’intérieur pour dégager les cours.

Ce lourd bloc a longtemps figuré dans la salle des Beaux Arts, où il ne manquait pas d’intriguer les visiteurs. Il se trouve maintenant dans les réserves du Musée.

Espérons qu’il pourra à nouveau être présenté au public, par exemple à l’occasion d’un 14 juillet ! Qu’en pensez-vous très chère et excellente Conservateur des Musée Chantal Rouquet ?

Aujourd’hui, il ne reste plus rien de la forteresse construite sous Charles V, de 1370 à 1383.

 


Pierre François Palloy
Pierre François Palloy

 

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