La Révolution



Fouché à Troyes

Guerre de vendée
Guerre de vendée


Joseph Fouché
Joseph Fouché

Le 23 mars 1793,  les Commissaires de la Convention nationale s’adressent aux citoyens du département de l’Aube : « Citoyens, la patrie vous appelle, elle est en danger. Si les hommes dont elle a besoin ne partent pas à l’instant, si les Légions de la Liberté ne précipitent pas dans le néant de la mort, et les brigands couronnés, et leurs bandes d’esclaves… Entendez citoyens la vérité ! Nous vous la devons, nous allons vous la dire. Plus de liberté, plus d’égalité. Plus de patrie. L’esclavage, l’affreux esclavage reparaît. Un clergé impitoyable décimera vos moissons, le noble vous écrasera de ses droits féodaux, de ses banalités, de ses chasses… De nouveaux tyrans, précédés du meurtre et de l’incendie, établiront encore parmi vous les AIDES, la GABELLE, les CORVEES   

 

Citoyens, hommes libres, vous frémissez à ce tableau !... Plutôt 1.000 morts.  Eh bien ! Couvrez-vous de vos armes, volez aux frontières, et LA PATRIE EST SAUVEE. Citoyens indigents, ne craignez point d’abandonner vos familles, nous en aurons soin, nous ferons verser dans leur sein les trésors des riches. Vos mères, vos sœurs, vos femmes, vos enfants ne seront point en proie à l’indigence, aux besoins. Pauvre, tu donnes ton sang pour la patrie. Riche, tu donneras ton or ! ».

 

Les administrateurs de l’Aube accompagnaient cette proclamation d’un appel non moins pressant, mais excitant davantage à la haine contre les riches.

 

Le recrutement se fit plus rapidement : 855 volontaires de Troyes, 400 recrues de Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine.

 

Les jeunes soldats de Troyes furent habillés aux frais de la municipalité, qui leur fournit des culottes, des vestes et des habits de drap bleu, avec des revers écarlates et des guêtres noires.

 

La plupart d’entre eux arrivent à Metz sans armes. Sur la foi de promesses ministérielles, ils comptaient y trouver des fusils.

 

On prescrivit aux municipalités d’exiger la remise de tous les fusils qui se trouvaient entre les mains des citoyens. Les serruriers et taillandiers furent mis en réquisition pour fabriquer des piques

 

Le désarmement complet des suspects fut ordonné.

 

200 prisonniers prussiens se trouvaient à Troyes en mai 1793.

 

Le maire fit appel aux patriotes pour avoir des volontaires pour marcher contre les insurgés de la Vendée. Il demanda pour eux les armes, les gibernes, les habits militaires et les guêtres dont ils pourraient disposer, leur promettant d’en rembourser la valeur sur estimation d’experts.

 

Chaque volontaire devait toucher une prime d’engagement de 300 livres, et recevoir, outre son habillement et son équipement, une solde de 20 sous par jour. Un fonds de 200.000 livres pourvoirait aux secours à donner à leurs parents et à leurs enfants. Pour subvenir à ces dépenses, il fut décidé d’un emprunt forcé d’un million sur les riches du département.  

 

Le 11 juin, 2 compagnies sont constituées, chaque officier reçoit 1 épée et 1 hausse-col. Le bataillon reçoit 1 oriflamme sur laquelle on lit : « Maintien de la République une et indivisible. Guerre aux tyrans, aux anarchistes et aux brigands ».

 

La formation de ces 2 compagnies ne satisfait pas le parti révolutionnaire. La tiédeur de l’administration est signalée à la Constitution qui envoie à Troyes l’ancien oratorien Fouché, qui fut plus tard ministre de la police, et a laissé un nom fameux dans notre histoire.

 

Il arrive à Troyes le 28 juin, envoyé pour surexciter l’ardeur révolutionnaire. Dans une proclamation énergique, il cite l’exemple de Paris : « Le tocsin et le canon d’alarme ont éveillé le patriotisme en annonçant que la Liberté était en péril… Soudain, les 48 sections ont été couvertes de fer et transformées en une armée », et il appelle les habitants du département à voler à la défense des Nantais menacés par les brigands de la Vendée.

 

300 volontaires se font inscrire : « Des pères, des femmes pressaient de partir leurs fils, leurs maris. Le représentant vit alors que l’esprit du peuple troyen était bon ».

 

Le soir, Fouché, accompagné des administrateurs de la ville, parcourut toutes les rues, au son de la musique, pour « pour exciter le zèle et le patriotisme des citoyens ».

 

L’argent manquant pour subvenir aux frais du recrutement, Fouché autorisa le receveur à s’indemniser des avances sur les traitements du clergé, et ainsi, dans le courant de juillet, 6 compagnies formant le 6° bataillon, furent dirigées sur Caen, marcher contre la Vendée.

 

Fouché resta à Troyes jusqu’au 15 juillet, et rendit à la Convention, un compte favorable de la « conduite vraiment patriotique » des administrateurs et des administrés du département de l’Aube.              

 

 

 

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