Département



Crancey


La région devait déjà être occupée à la période mégalithique, car des monuments de pierres, dolmens et menhirs y ont été trouvés.

 

Il y en avait 3 à Crancey.

 

L’un portait le nom de « pierre écouverclée » (pierre couvre chef) et se trouvait à la limite du finage de Pont à Crancey. Il disparut pendant la période révolutionnaire.

 

Un deuxième dolmen, mentionné au même endroit, n’a jamais été retrouvé.

 

Heureusement, il existe un extraordinaire dolmen, appelé « la pierre d’Attila », car, selon la tradition, il aurait servi de table de sacrifice à ce farouche chef des Huns.

 

Il y avait aussi un menhir, « la pierre Citat ».

 

Ce sont des témoins, imposants et étranges, d’une race aux fortes croyances religieuses.

 

On mentionne Crancey pour la première fois, sous le nom de « Bac à Crescentius », ce qui indique que les habitations du village étaient groupées autour d’un gué que faisait franchir un « passeur ».

 

Il est encore possible de détecter quelques tronçons de routes de cette époque, qui étaient admirablement construites : un fond de pierres, du sable, un empierrement de grosses dalles. Le gel n’avait pas de prise sur ces chaussées pratiquement indestructibles.

 

La tradition raconte que l’armée d’Attila offrit un sacrifice sur le dolmen « la pierre d’Attila », et que le lendemain eut lieu la fameuse bataille des Champs Catalauniques.

 

Sous les mérovingiens, Crancey fait partie du royaume de Neustrie. C’est à cette époque que son ancien nom de « Créscentius » se transforme en  Créency, puis Crancey.

 

En 890, de nouveaux envahisseurs, tout aussi cruels que les précédents, les Vickings ou Normands, passèrent en allant dévaster Troyes.

 

Ces invasions successives amenèrent la féodalité, qui a régi tout le Moyen Âge. Les habitants des campagnes se groupèrent autour d’un seigneur qui leur accorda sa protection et son aide.

 

Au XII° siècle, Crancey dépendait de Pont-sur-Seine. Au XIII°, Crancey dépendait du fief de La Grève.

 

En 1279, la Châtellenie de La Grève avait pour châtelaine Marie de Marigny.

 

En 1312, Guillaume de Thil en Auxois vendit La Grève à Jeanne de France, fille de Louis X le Hutin.

 

Peu de temps après commença l’effroyable guerre de Cent ans.

 

En 1359, Crancey était au pouvoir du Chevalier anglais Eustache d’Auberthicourt qui, à la tête de 700 à 1000 combattants, pillait et rançonnait tout le pays, allant jusqu’à Troyes. Le 23 juin, Eustache fut vaincu et fait prisonnier. Les Anglais, battus, se retirèrent de la région, mais en 1420, après la bataille d’Azincourt, ils étaient à nouveau maîtres de la Champagne. Philippe de Nevers, seigneur de La Grève, dont dépendait Crancey fut tué.

 

En 1422, les Armagnacs reprirent le village, qui resta sous l’autorité du Roi de France.

 

Les fortifications de Crancey datent de 1524, lorsque Charles Quint traversa la Champagne.

 

En 1549, le Seigneur de Crancey était François de Clèves, auquel succéda, en 1564, son fils Jacques.

 

Bientôt, les guerres de religion décimèrent la France.

 

En 1567, les Huguenots ont pillé, rançonné, massacré à Crancey. Les malheureux Cranceyons prirent de nouveau le chemin des bois.

 

En 1634, Crancey se plaignit au Roi d’être trop éloignée de Troyes pour obtenir sa protection. C’est pour cette raison qu’il fut rattaché à Nogent.

 

En 1658, la châtelaine Marie de Bragelogne fit don à son fils aîné Léon Bouthillier des terres de Crancey.

 

Le 4 juillet 1739, un de ses descendants, Armand Bouthillier, vit saisir ses fiefs par le roi, pour défaut d’hommage, saisie levée le 28 septembre, mais à nouveau saisie en 1747. C’est à cette date que fut creusé le canal de Crancey à Pont.

 

Le marquis vendit son domaine en 1773 à Ferdinand de Rohan, mais le 3 mai 1775, celui-ci le revendit au Prince Xavier de Saxe, 2° fils de Frédéric de Saxe, roi de Pologne depuis 1734.

 

Au début de la Révolution, le Prince quitta le château avec  sa famille, emportant la majeure partie de ses biens : bijoux, bibliothèque, meubles…

 

Le château fut confisqué en 1793 et les terres de Crancey converties en biens nationaux.

 

Le village connaîtra encore des heures tragiques, en 1814 lors de la campagne de France, où les habitants eurent beaucoup à souffrir de l’invasion alliée : les Cosaques détruisirent plusieurs maisons, des scènes ignobles de pillage et de viol s’y déroulèrent.

 

Le 3 juin 1848, Crancey reçut en grand pompe monseigneur Jean-Marie Mathias Debelay, évêque de Troyes (1844-1848).

 

Par la suite, Crancey subit à son tour l’évolution moderne : bâtiments communaux neufs, routes, H.L.M., château d’eau…

 

L’ancien village est cependant toujours serré autour de sa vieille église : toits rouges, toits bruns, toute une gamme de tons sur le fond vert de la vallée…

 


Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.


Rechercher sur le site :