Archéologie



Voies Romaines


 Ce chapitre est peut-être fastidieux, et ne sera regardé que par quelques uns, mais il m’a été demandé par des étudiants !

          La table de Peutinger, également connue sous le nom de table théodisienne (qui fait référence à l’empereur Théodose), est une copie du XIII° siècle, d’une ancienne carte romaine où figurent les routes et les villes principales de l’Empire romain. Prenant la ville de Troyes pour centre, on trouve les indications suivantes dans les itinéraires :

1) Une route se dirigeant sur Reims, passant par Arcis et Châlons, et conduisant à Boulogne-sur-Mer.

2) Une route se dirigeant sur Beauvais, prenant, en quittant Troyes, la direction du Pavillon, traversant le territoire d’Echemines, de Pont-sur-Seine, de Villeneuve-au-Châtelot.

3) Une route sur Lillebonne, en suivant les plaines de Champagne, pour prendre les bords de la Seine, au-delà de Nogent, et se diriger par Montereau sur Paris et de là à Lillebonne.

4) Une route sur Honfleur, en passant par la vallée de la Vanne et par Sens.

5) Une route sur Autun, en tournant au midi de la contrée d’Othe, par les territoires de Villery, d’Auxon, de Villeneuve-au-Chemin, puis par Avrolles, Auxerre… cette ligne est celle qui, sortant de Rome passe par Milan, à Lyon, à Autun, à Troyes, et de là à Châlons, pour s’arrêter sur les rives de la Manche, à Boulogne-sur-Mer. Les découvertes faites dans la plaine d’Auxon prouvent qu’il a existé à cet endroit, un centre de population et de civilisation assez avancée, qu’un incendie général a dévoré les habitations toutes construites en bois. Au XVIII° siècle, de nombreux tombeaux antiques sont exhumés le long de cette voie, plusieurs médailles du second empire et une tête de bacchante en bronze (au Musée). C’est aussi à Villery qu’eut lieu en 493, la première entrevue de Clotilde, fille du roi de Bourgogne, et de Clovis.

En outre de ces grandes lignes, Troyes était un centre où aboutissaient :

1) Une voie se dirigeant sur Soissons, en suivant le point de partage des vallées de la Seine et de la Barbuise, et traversant la rivière d’Aube au village de Rhèges.

2) Une voie conduisant vers Nancy, touchant les villages de Creney et de Lesmont, suivant en partie la rivière de Voire, et quittant le département de l’Aube au-delà de Hampigny.

3) Une voie dans la direction de Vitry-le-François, par Luyères, le territoire de Coclois et le sommet des 2 vallées du Ravet et du Meldançon.

4) Une voie traversant les territoires de Torvilliers, de Prugny, de Saint-Mards, et se dirigeant vers Joigny.

5) Une voie venant de la vallée de la Seine jusqu’à Virey-sous-Bar, se dirigeant de ce point vers Magnant, le territoire de Beurey, les hauteurs d’Aiguilly, de ce lieu à Vitry, à Saint-Usage, puis à Villars-en-Azois. C’est ce chemin, dont il reste encore des fragments importants, qui a été suivi par Charles-le-Chauve, en 842, lorsqu’il se rendit de Troyes à Toul.

A ces voies, il faut en ajouter d’autres qui doivent être mises au rang des grandes voies de communication sillonnant les contrées dont notre département a été formé :

1) La route de Langres à Reims, par Bar-sur-Aube et Brienne, traversant la Voire à Bétignicourt, et passant par Corbeil, pour atteindre Châlons et Reims.

2) Une autre voie des bords de l’Aube près de Ramerupt, se dirige vers Paris en passant par Sézanne, que la tradition nomme « chemin romain » ou route de Paris.

3) Une voie dans la vallée de la Sarce, partant de Virey-sous-Bar et se dirigeant sur Lans ou Lansuine.

4) Une voie d’Essoyes à Bar-sur-Aube, puis à Sommevoire.

5) Une voie partant de Sens, aboutissant à Pont, et qui dans la contrée porte le nom de route d’Orléans.

6) Une voie sortant de Sens, touchant à Marcilly-le-Hayer, et traversant la Seine à Saint-Oulph et l’Aube à Etrelles.

7) Les voies en faisceau au passage de Pont-Belin sur l’Armance, se dirigeant l’une par Chaource et le territoire de Pargues, sur Lansuines, l’autre conduisant vers le même lieu par Etourvy et la troisième par Turgy et Coussegrey, vers Tonnerre.

8) Une voie de Pont-Belin qui, après avoir traversé les territoires de Jeugny et de Crésantignes, emprunte la route d’Autun à Troyes jusque vers Chevillelle, quitte cette route pour se diriger sur Payns, traverse la Seine, et va rejoindre la grande voie située entre la Seine et la Barbuise. C’est cette voie que la reine Louise, femme de Henri III, parcourut, en juillet 1583, pour se rendre de Mézières à Bourbon-l’Archambault, passant par Saint-Lyé, la Mothe, près Torvilliers, Saint-Phal et Tonnerre. A cause de la peste, elle n’entra pas dans Troyes. De Pont-Belin, une autre voie traverse Saint-Phal, Forêt-Chenu, descend la vallée de l’Ancre jusqu’à Estissac, remonte le petit ruisseau du Bétro, pour rejoindre celui de l’Ardusson et se diriger sur Pont-sur-Seine.

Une section de la chaussée d’Agrippa traversait l’antique Augustobona par son centre, c’est-à-dire, par la rue de la Cité. C’est par elle, qu’en 356, le César Julien « se portait sur Troyes », refoulant devant lui une armée de Barbares qui s’était avancée jusqu’à Autun. C’est elle que suivit saint Germain d’Auxerre, dans la première moitié du V° siècle, quand il allait visiter saint Loup. L’église de Saint-Germain doit son origine à une circonstance de son passage.

 

 


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