Religion



Pèlerinages du diocèse de Troyes


Notre Dame du Chêne
Notre Dame du Chêne

Le pèlerinage est une démarche universelle, présente dans toutes les civilisations, dans toutes les cultures, les plus différentes et les plus opposées. Le cardinal Poupard, président du Conseil pontifical de la culture a dit : « Puisse l’histoire des pèlerinages faire naître en notre cœur, le désir de se mettre en marche sur les routes de pèlerinage pour, un jour, arriver au sanctuaire du cœur de Dieu, dans le ciel qui nous attend pour une éternité de paix, d’amour et de joie ».

 

Voici les pèlerinages de l’Aube, dont la plupart datent de plusieurs siècles :

 

Sainte Germaine, patronne de Bar-sur-Aube, a sur la montagne qui porte son nom, une petite chapelle qui lui est dédiée. Elle y fut martyrisée par ordre d’Attila en 451. La chapelle ancienne a été reconstruite par le général Vouillemont originaire de Bar. Le pèlerinage a lieu le 1er mai.

 

En 637, sainte Tanche, âgée de 16 ans, a la tête tranchée par un serviteur qui a cherché en vain à la séduire, à Lhuitre. A cet emplacement est construite une chapelle. La tête de la sainte repose dans l’église voisine. Cette relique est transportée en procession le dimanche qui suit le 15 août, de l’église à la chapelle.

 

En 1076, Simon de Valois, comte de Bar-sur-Aube, fonde à Cunfin, au milieu des bois, une chapelle dédiée à Sainte-Anne. Le pèlerinage se célèbre le 27 juillet. Elle est, pendant cinq cents ans, un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle a été supprimée depuis par le propriétaire du terrain où elle était située.

 

Du X° siècle, date le pèlerinage à Notre-Dame du Chêne à Bar-sur-Seine. Le roi Louis XI, dont on connaît la dévotion envers les madones, y vient vers 1470. En 1669, une chapelle en pierre a remplacé le vieil édifice en bois, et est inaugurée en présence de plus de 6.000 personnes. L’église actuelle a été érigée en 1865. Ce pèlerinage est institué, dans sa forme solennelle et non plus locale, le 1er août 1873 par Monseigneur Ravinet, devant plusieurs prélats (de Nancy, de Strasbourg, de Salem, d’Illion), 150 ecclésiastiques et 8.000 pèlerins venus avec des trains spéciaux.

 

Près de Landreville, en 1380, sainte Béline a la tête tranchée par le seigneur du lieu, pour avoir résisté à ses avances. Une chapelle lui est dédiée à cet emplacement, et restaurée en 1913. Les ossements de la sainte reposent dans l’église paroissiale Le pèlerinage est fixé au lundi de Pentecôte.

 

Au XVI° siècle, la famille des Bérulles fait édifier à Céans-en-Othe une chapelle en l’honneur de sainte Reine, morte en martyre en 253. En reconnaissance, la commune change son nom en Bérulle. Le pèlerinage a lieu le 7 septembre, où l’on honore un fragment d’os.

 

Saint Bernard fonde l’abbaye de Clairvaux. 700 religieux vivaient sous sa règle, de qui dépendaient 76 monastères. Il faut attendre 800 ans, en 1860, pour qu’un pèlerinage soit organisé le dimanche qui suit le 20 août. En 2012, il a eu lieu le 2ème dimanche de juin.

 

En 1869, l’évêque de Troyes crée le pèlerinage des 5 plaies d’Allibaudières. En 1902, le curé érige au fond de son église un calvaire monumental avec 10 marches. Tous les ans, le lundi de Pentecôte a lieu le pèlerinage.   

 

Pèlerinage à Notre-Dame du Buisson (Cussangy) le 25 mars et le 8 septembre. On pouvait espérer la guérison de n’importe quelle maladie.  

 

Le village de Mesnil-Saint-Loup ne possédait qu’une pauvre église bâtie par les Templiers au XII° siècle. Le 5 juillet 1852, le curé, l’abbé Ernest André, cherche à réveiller la foi parmi ses paroissiens. Sous son nom religieux de Père Emmanuel, il est reçu à l’audience du pape Pie IX. À genoux devant le pape, il demande la faveur que ce nom de Notre-Dame de la Sainte-Espérance soit donné à la statue de la Vierge Marie qui se trouve dans son église paroissiale et qu’une fête de Marie, Mère de la Sainte-Espérance y soit célébrée chaque année, le quatrième dimanche d’octobre. Après un instant de réflexion, Pie IX accueille favorablement ces demandes. Le 8 juillet, un décret de la Congrégation des rites les enregistre officiellement. De retour dans sa paroisse, le Père Emmanuel lance cette invocation à ses fidèles lors de la fête de l’Assomption 1852 : « Sainte Espérance, convertissez-nous ». Les paroissiens, l’adoptent d’emblée. Ce pèlerinage a lieu l’avant dernier dimanche d’octobre, et commence par l’Eucharistie, puis un repas convivial, un chapelet médité, une conférence débat avec notre évêque et un témoin, les Vêpres et la bénédiction du Saint Sacrement. La première fête est célébrée le dimanche 24 octobre 1852. Le Père Emmanuel, donne à l’image de Marie, le nom de Notre-Dame de la Sainte Espérance, et en 1864 édifie une nouvelle église. Le 23 octobre 1873, Monseigneur Ravinet l’inaugure. La fête se célèbre le 4° dimanche d’octobre.

 

Pèlerinage de Saint Joseph à La Villeneuve au Chemin organisé par M. Cardot alors vicaire de Saint-Nicolas, avant de devenir curé. La chapelle s’appelle Saint-Joseph-des-Anges.

 

 En 1844, le curé de Neuville-sur-Seine fait élever une chapelle à Sainte Philomène, où il place ses reliques, qui sont vénérées le 11 août.

 

Construite au XII° siècle, réhabilitée au XVIII°, la chapelle Saint-Christophe à 35 km de Troyes devient un lieu de pèlerinage, il y a moins d’un siècle, à la suite d’une protection accordée à un automobiliste lors d’un grave accident, non loin de la chapelle. Encore aujourd’hui, des milliers de pèlerins, avec des moyens de locomotion les plus divers, sont bénis le dimanche qui suit le 25 juillet.

 

La dame de Valsuzenay à Vendeuvre-sur-Barse : l’emplacement de la Fontaine de Valsuzenay n’était autrefois qu’un bourbier. Il advint qu’un pauvre homme manqua de s’y enliser avec son char et ses chevaux. Sa foi le fit invoquer la Vierge Marie. L’image de celle-ci lui apparut miraculeusement, et il fut sauvé. En reconnaissance il fit édifier une chapelle. Jusqu’au début du XX° siècle, le pèlerinage se déroulait le 8 septembre. Le prêtre disait la messe sous un chêne situé près de la chapelle, puis tous les pieux visiteurs se préparaient à un goûter champêtre qui se prolongeait jusqu’au soir.

 

Le 8 septembre, au pèlerinage de Notre-Dame des Bornes de la Louptière-Thénard, la foule assiste à la cérémonie sur la route qui passe entre la chapelle et la borne. Les malades liaient leur « fièvre » à l’aide d’un ruban et… s’en retournaient guéris ! Bien que fréquemment refusé par les prêtres qui jugeaient ce rituel hors de propos, ce geste a persisté, car il était exigé par les fidèles. Autrefois, on y distribuait plus de 60 pains bénis.

 

A Vendeuvre-sur-Barse, 3 à 4.000 personnes venaient s’agenouiller dans l’antique chapelle devant l’image miraculeuse et s’en allaient boire à la fontaine, avant de « goûter » sur le pré.

 

Les pèlerinages du 15 août et de la Fête-Dieu rassemblaient un concours important de fidèles à Notre-Dame de Langueur de Vitry-le-Croisé, qui était réputée soulager les enfants, principalement poitrinaires. Chaque jour il en arrivait, qui entraient à la chapelle le temps d’une prière, puis s’en allaient s’allonger dans le pré de la « Côte-aux-Malades ». Il fallait ainsi faire et recommencer, tant que l’on n’était pas guéri.

 

Les pèlerinages dans les chapelles dédiées à la Vierge Marie (ou devant sa statue) étaient autrefois les plus fréquentés, en général soit le 25 mars, à la fête de l’Annonciation (comme à Champignol et à Chennegy), soit au 15 août pour l’Assomption, soit plus communément à la fête de la Nativité le 8 septembre. Cette dernière date fut souvent préférée à celle de la mi-août parce qu’à ce moment là de l’année, les moissons sont terminées et il n’est pas encore question de vendanges. Chacun peut ainsi prendre le temps d’un pèlerinage.

 

A Villeret, avant que la statue de Notre-Dame de Villiers fût transportée en l’église de Montmorency à la suite de la ruine du couvent des Minimes incendié en 1719, d’extraordinaires guérisons furent enregistrées lors des pèlerinages : en 1646, un laboureur recouvre l’usage de ses jambes, Edmée Jacquin de Chavanges, infirme et incapable de sortir de sa maison, se transporte en esprit près de la sainte, s’y fait conduire ensuite, s’évanouit pendant le voyage et revient à elle… guérie, un muet parla, des convulsions cessèrent… Mais la ferveur populaire l’implorait aussi parfois pour que cesse un longue période de sécheresses préjudiciable aux récoltes.

 

A Nogent-sur-Seine, la tradition rapporte que le 19 mai 1556, de nombreux pèlerins sont accourus de toute la région afin de demander à la « Belle-Dame » la pluie qui depuis longtemps faisait défaut…

 

Saint Gengoult, patron des maris trompés, est prié dans plusieurs communes de l’Aube. Lors de sa fête, se fait un pèlerinage où les pèlerins font provision d’eau de la fontaine qui guérit les fièvres et les maux d’yeux des enfants. Les mères trempent leurs enfants dans la fontaine pour les prévenir des fièvres. 

 

 

On ne croit plus de nos jours à de telles guérisons, à de tels miracles et c’est probablement la raison pour laquelle nos sanctuaires locaux dédiés à la Vierge sont abandonnés. 

 


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