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Alexandre Lemeyrie


Le 5 octobre 1878 décède Alexandre Leymerie.

 

100 ans après, le 6 octobre 1978, la Société Académique de Troyes, se devait d’honorer la mémoire de l’un de ses plus brillants membres résidants.

 

C’est Raymond Thomasson membre résident, qui eut cet honneur.

 

Je ne vais vous donner que quelques passages de son très, très long témoignage :

 

« Alexandre, Félix, Gustave, Achille Leymerie nait le 23 Nivôse de l’an IX (13 janvier 1801). Sa mère Jeanne Sophie était la fille du pastelliste Joseph de Boze, peintre et ami de Louis XVI. On lui doit les portraits de ce roi et de Marie-Antoinette, ainsi que ceux des membres de la famille royale, et de personnages tels que Lafayette, Mirabeau, Marat, Robespierre, Bonaparte, Louis XVIII, Necker, Lavoisier… On lui doit aussi plusieurs inventions, dont le moyen de fixer le pastel, ce qui lui permit d’accéder en 1785 à l’Académie des Arts Utiles et à la Société des Inventions et Découvertes.

 

Quant au père d’Alexandre, Antoine de Leymerie, il était Commissaire des Guerres, c’est-à-dire chargé de contrôler l’administration et l’ordonnancement des dépenses des armées ainsi que la vérification des effectifs.

 

Son fils passe les premières années de son enfance au Louvre. Il achève ses études supérieures à Paris au Lycée Louis-le-Grand, où il eut Victor Hugo pour condisciple et ami.

 

En 1819, il obtient le prix de physique au Concours Général, puis à 19 ans, il est admis en Science et Beaux Arts en 1820, et à l’Ecole Royale Polytechnique. Il eut pour professeur le célèbre physicien et chimiste Gay-Lussac, le célèbre mathématicien Ampère et le chimiste Jacques Thénard (voir le chapitre La Louptière-Thenard).

 

Il professe d’abord dans une école libre pendant plusieurs années, avant d’être chargé de diriger à Troyes les cours gratuits de géométrie et de mécanique appliquées aux Arts et Métiers.

 

Par lettre du 22 novembre 1826, le Préfet de l’Aube fait connaître au maire de Troyes Charles Jacques de Fadate de Saint-Georges, que son Excellence, le Ministre de l’Intérieur manifeste un certain intérêt à ce que la ville de Troyes créée ce cours public et gratuit étant donné l’importance que prend l’industrie textile dans notre ville et dans le département.

 

Le maire de Troyes, le Conseil Municipal et la Chambre de Commerce, n’hésitent pas un seul instant à répondre favorablement aux sollicitations du Ministre de l’Intérieur et décident le 14 septembre 1826 l’établissement de ce cours…

 

« Propager la connaissance des sciences et leur application dans toutes les branches de l’industrie nationale, arracher la classe ouvrière à la routine, lui révéler les principes de la science et les règles qu’elle impose », telle sera la tâche à laquelle s’attachera pendant plusieurs années, Alexandre Lameyrie.

 

Le 24 janvier 1827, le maire de Troyes nomme Leymerie pour diriger le cours, moyennant un traitement annuel de 2.400 F.

 

Le 22 février Leymerie est accueilli solennellement par le Préfet et le Maire de Troyes dans la grande salle de l’Hôtel de Ville (aujourd’hui, salle du Conseil Municipal).

 

Les cours donnés sont suivis avec assiduité par une centaine d’élèves.

 

Leymerie est admis en tant que résidant à la Société Académique, en janvier 1828.

 

Il a la joie d’avoir sa première fille Julie le 22 avril 1828 à Troyes.

 

Au cours du second trimestre 1829, éclate entre la mairie de Troyes et Leymerie un sérieux conflit, dont les causes ne font pas honneur à la municipalité de l’époque, dont le maire est Etienne Gaudinot-Gérard. En effet, en octobre 1829, une délibération informe le professeur, sans ménagement, que son traitement annuel sera dorénavant de 2.000 F au lieu des 2.400 F fixés lors de sa nomination.

 

Les journalistes troyens, puis la presse parisienne s’emparent de l’affaire et ne ménagent pas leurs critiques et leurs sarcasmes aux conseillers municipaux (dont s’était désolidarisé le Maire).

 

La presse décide pour aider Leymerie à maintenir son cours, d’ouvrir une souscription de 1.000 F. De nombreuses lettres de sympathie affluent.

 

En 1829, se place un évènement qui devait influencer la carrière du jeune professeur. Recherchant quelques livres dans l’un des recoins les plus ignorés de la bibliothèque municipale, il découvre une petite collection de minéraux qui s’y trouvent ensevelis depuis fort longtemps. La classer et l’exposer dans une salle, est pour lui une occupation qui l’amène bientôt à rechercher dans la région, les matériaux à l’aide desquels il pourrait la compléter.

 

Il publie dans l’annuaire de l’Aube de 1830 « Note sur les pyrites des environs de Troyes ».

 

Peu à peu les minéraux de l’Aube entraînent Leymerie à s’intéresser aux terrains qui les renferment. Il publie « Coup d’œil sur les terrains du département de l’Aube ».

 

C’est à cette époque que Leymerie se marie le 27 septembre 1830, avec Henriette Joseph Delrue, légitimant à cette occasion sa fille née en 1828. Le 2 novembre 1831, naît à Troyes leur 2° fille Sophie.

 

En 1832 il publie une « Note sur le sable du grès vert de Montiéramey ».

 

En 1839, il écrit un « Mémoire sur le terrain crétacé de l’Aube », avec une carte géologique de l’Aube, une planche de coupes et 18 planches de fossiles caractéristiques.

 

En 1840, Leymerie présente 2 thèses « Sur le sens que l’on doit attacher aux expressions fondamentales de stratification, strate, couche » et « Sur les caractères distinctifs des Huîtres, des Gryphées (genre éteint de mollusques, proches des huîtres ayant vécu du Trias supérieur au Crétacés) et des Exogyres (genre de mollusques fossiles, proches des huîtres, ayant vécu en milieu marin, au Jurassique et au Crétacé), et sur la distribution des ostracées (qui a la forme d’une coquille) dans les terrains »

 

En 1846, il termine un important travail : « Statistique minéralogique et géologique de l’Aube », travail de 700 pages.

 

Devenu veuf de Henriette Joseph Delrue, il se remarie à Louise Catherine Julie Léon.

 

C’est son ami et collaborateur Ambroise Cottet (voir ce chapitre) qui lui succède, pour les cours de géométrie à la rentrée scolaire 1833/1834.

 

Nombreux furent les prix et les distinctions qui honorèrent le savant, dont la Légion d’Honneur en 1863 et la médaille d’Or des Sociétés Savantes en 1873.

 

La Société Académique de l’Aube, demande que le nom d’Alexandre Leymerie soit inscrit sur la plaque de l’une des rues de Troyes ».


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