Pendant les Guerres



Fin de la Guerre de Cent ans


Les succès de Charles VII amènent une réconciliation entre le roi et le duc de Bourgogne (Traité d’Arras 1435), réconciliation toute favorable au puissant duc, qui reçoit Bar-sur-Seine et d’autres fiefs champenois.

Notre province est gouvernée par Artus, comte de Richemont et connétable de France. C’est un fils de Jean V, duc de Bretagne, un rude homme de guerre. Sa tâche principale est de rétablir l’ordre et la sécurité, ce qui n’est pas une mince besogne, dans la France dévastée et parcourue de bandes d’anciens soldats devenus brigands.

         En 1441, Charles VII, allant de Sens à Bar-sur-Aube, passe à Troyes. Arrivé à Bar-sur-Aube, une exécution terrifiante, ordonnée par le roi, marque la dissolution d’une des dernières bandes qui couraient la région. Alexandre, bâtard de Bourbon, est ficelé dans un sac et jeté dans la rivière, du haut du pont.

Pour la ville même de Troyes, la Guerre de Cent ans aura entraîné la fin des célèbres foires. Les courants commerciaux d’échange entre les Flandres et l’Italie passent désormais par Lyon. Néanmoins, une certaine activité renaît : la blanchisserie, la teinturerie, la papeterie sont en pleine activité, les vins rouges et gris de Champagne descendent par la voie fluviale vers Paris et Rouen.

Une délégation du Parlement de Paris vient tenir les Grands jours à Troyes, pour juger les affaires importantes. L’administration financière est réorganisée, la France partagée en généralités. Mentionnons à ce propos la famille Bureau de la Rivière, à laquelle appartenait le créateur de l’artillerie qui contribua aux victoires finales de la Guerre de Cent Ans. Cette famille était originaire de Semoine (dans l’Aube) et, après enquête, fit reconnaître sa noblesse.

         A Troyes même, nous voyons établir un règlement sur les écoles. Dame Jeanne tient celle de Croncels, Jean de Bèze celle de la Madeleine. Il y a également une école dans l’abbaye de Notre-Dame-aux-Nonnains. Maître Michau de Loches, prêtre, est chargé par le chapitre Saint-Pierre de leur inspection. L’école de la cathédrale est la mieux connue et la plus importante. Elle est dirigée par un maître et un prévôt et compte plusieurs professeurs. La discipline est sévère, et le concierge, remplit les fonctions de fouetteur.

         Avec la tranquillité revenue, les ressources plus abondantes, les quêtes sont reprises.

En 1450, les travaux de la cathédrale sont repris. Derrière la grosse tour carrée, qui s’élevait à la hauteur de la façade actuelle, on élève les dernières travées de la nef et des bas-côtés.

         D’autres travaux sont faits en ville. Mentionnons la restauration de la Porte Saint-Jacques (Avenue du 1er Mai) en 1461. Elle est munie de tourelles, les combles sont ornés de fleurons en plomb et de 9 girouettes découpées, peintes et dorées. Au dessus de la porte, on voit des sculptures figurant la scène de l’Annonciation, l’apôtre Saint-Jacques, les armes de France et de Champagne.

         Les bourgeois de Troyes, comme ceux des bonnes villes de France, sont plein d’admiration et de dévouement pour Louis XI. Ce roi laborieux, grand voyageur, est craint et obéi. Les troubles suscités par les grands féodaux ne sont pas suivis par la population. Les grands seigneurs mettent en avant l’autorité de Charles, frère de Louis XI, mais la noblesse et le clergé demeurent inertes, la bourgeoisie ne veut pas se compromettre et redoute par-dessus-tout, la guerre civile.

Néanmoins, les intrigues entre le duc de Bourgogne, le duc de Bretagne et le frère du roi réclamant un passage, étaient une cause de malaise permanent. Pour se fortifier par l’appui de l’opinion publique, le roi convoque les Etats Généraux à Tours. L’assemblée siégea du 6 au 14 avril 1468. Le bailliage de Troyes était représenté par Jacques Guyon, chanoine et chantre de Saint-Pierre, Antoine Guery des Essarts, prévôt de Troyes, Pierre Péricart, marchand, tous dévoués à Louis XI. Parlant au nom de la nation française, les Etats Généraux décidèrent à l’unanimité, que Charles, frère du roi, ne devait recevoir qu’un fief rapportant 12.000 livres de revenu, donc une terre relativement modeste et incapable de lui valoir une puissance matérielle capable de porter ombrage au roi et de renforcer la coalition toujours possible des grands féodaux (Bourbon, Bourgogne, Bretagne). Le roi pourrait en outre faire à son frère une pension de 60.000 livres, c’est-à-dire lui assurer le train de vie convenant à un prince des fleurs de lys, tout en tenant son frère à sa discrétion. Les grands féodaux coalisés avaient demandé pour Charles la Normandie (située entre la Bretagne, la Bourgogne et l’Angleterre). Les Etats Généraux décidèrent « qu’il n’était pas au roi de la bailler », c’est-à-dire qu’il n’avait pas le droit de la distraire du domaine royal.   

 

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