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Bar-sur-Aube : Le camp de Sainte-Germaine


Chapelle Ste Germaine
Chapelle Ste Germaine

La côte Sainte-Germaine, qui s’élève au sud de Bar-sur-Aube, ne pouvait manquer d’être remarquée par les généraux romains lors de l’asservissement des Gaules. Elle était éminemment propre à recevoir les fortifications de cette époque. Sa position escarpée et sa faible largeur permettaient de rendre avec facilité les défenses formidables, et sa saillie sur la vallée de l’Aube rendait la surveillance facile dans le voisinage.

 

         L’ensemble du camp de Sainte-Germaine présente la forme d’une presqu’île ou promontoire élevé de 1450 m au-dessus de la vallée de l’Aube. A l’aspect sud, on voit une première butte de 4 m de hauteur, en avant de laquelle on reconnait facilement, en quelques endroits, les traces d’un fossé de 10 m de largeur. Elle avait 260 m de longueur. A 430 m en se dirigeant au nord, on trouve une quadruple enceinte composée de fossés et de buttes. La longueur des buttes est de 150 m. A 255 m au nord, on aperçoit les vestiges d’une autre enceinte. Tout-à-fait à la pointe nord, on découvre un petit monticule, connu sous le nom de Châtelet. Les masses considérables de pierrailles sur le côté ouest, sont les indices qu’aux fortifications encore existantes, on avait ajouté des tours. Ce qui reste est conforme aux descriptions des camps romains. Ces 2 parties du camp constituent ce qu’on appelle le camp romain. Au milieu du camp, il y a une sorte de monticule autour duquel il y a des débris de maçonnerie à mortier. Sur son emplacement, il existe les bâtiments d’une ferme et une petite chapelle dédiée à sainte Germaine.

 

         On retrouve une troisième partie du camp sur le versant ouest de la côte, laquelle enferme plusieurs sources, et s’approche de la rivière l’Aube.

 

         Sur le côté de Fontaine, on voit des talus qui s’étendent depuis le fossé jusqu’en face de la pointe du Châtelet.

 

         Il est donc évident que le camp de sainte Germaine occupait tout le versant ouest de la côte.

 

         La destruction des remparts en terre s’explique d’elle-même. Le vigneron ne pouvait les respecter dans sa propriété, et le laboureur a dû les détruire vers Proverville pour cultiver le sol de très bonne qualité qu’ils occupaient.

 

         Dans une troisième partie du camp, à l’ouest, sur un point où il y a des sources, on a déterré des débris de constructions romaines, entre autres des tuileaux, des fûts de colonne. Ce sont les seuls vestiges de l’occupation des romains qu’on ait trouvés avec certaines médailles.

 

         Dans une vigne, un poinçon celtique a été découvert. Il porte le signe symbolique des monnaies arvernes (les Arvernes sont l'un des principaux peuples de la Gaule indépendante, du VIIe siècle av. J.-C. à la conquête romaine), la licorne et le serpent. Sa conservation est parfaite.

 

         Il est difficile de dire à quelle époque le camp a été établi. Il est incontestable qu’il est très ancien, sa construction remonte aux temps de la conquête des Gaules.

 

         Ce camp, qui s’avançait un peu dans la vallée, est conforme aux campements ordinaires des Romains. Ils étaient assis en grande partie sur une pente douce sur laquelle les troupes pouvaient facilement manœuvrer. Il était inattaquable parce qu’il commandait les hauteurs. L’ennemi se serait difficilement maintenu dans les environs, faute de position favorable.

 

         Le camp de Sainte-Germaine a joué un rôle important pendant la dernière campagne de César, d’autant plus que depuis ce point jusqu’à Langres et même au-delà, sur le côté sud, on ne trouve aucun camp qui puisse être comparé pour l’étendue et l’importance des retranchements.

 

         Le camp de Sainte-Germaine se divise en 3 parties, dont 2 sur le plateau et la troisième sur le versant ouest de la côte. Il doit être rangé dans la classe dite « strativa », c’est-à-dire permanent. La partie centrale aurait été constamment occupée par une garnison, elle aurait été le prétoire. Les 2 autres auraient servi à hiverner les légions.

 

         Plus tard, sur le haut de la côte, une église d’une certaine importance a été construite sur la place qu’occupait le prétoire romain avec d’autres constructions accessoires. C’était l’église paroissiale de Fontaine et de Proverville.

 

         De Fontaine à Sainte-Germaine, il y a encore le sentier de la Bière, ainsi désigné, parce que c’était le chemin des convois funèbres pour aller rendre aux morts les derniers honneurs dans l’église de Sainte-Germaine.

 

         Jadis, les jeunes filles venaient déposer des épingles au pied de la croix de la chapelle, espérant trouver un mari dans l’année.

 

         On prête aussi à cette colline certains miracles et notamment d’avoir fait tenir de l’eau dans un pot percé…

 

         La tradition (récit écrit dans le chapitre de sainte Germaine) rapporte qu'Attila, lorsqu'il s'avança en 451 au coeur de la France, comme un torrent dévastateur, s'est arrêté au camp romain de Bar-sur-Aube, et qu'à cette époque, vivait la vierge Germaine, fille du peuple, remarquable par sa beauté et sa sagesse. La légende raconte que cette jeune fille servait l'eau aux maçons qui construisaient une église sur la côte au moment de l'arrivée d'Attila. Le farouche guerrier, touché par la beauté de la vierge Germaine, déposa son sceptre et sa couronne à ses pieds, et lui proposa de l'épouser. La vierge Germaine qui, dit-on, avait fait voeu de chasteté, refusa de s'asseoir sur le trône du guerrier barbare. Celui-ci, indigné, fit trancher la tête à la jeune fille qui fut ensuite canonisée et donna son nom à la montagne. A l'ouest des retranchements de la 2° partie du camp, il existe aujourd'hui une croix, érigée à l'endroit où la tradition rapporte que sainte Germaine eut la gorge tranchée.

 


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