Visites importantes



Visite de Louis XIV


LOUIS XIV
LOUIS XIV

En avril 1650, le roi Louis XIV, après avoir soumis la Bourgogne et pris Bellegarde au parti de la Fronde, fait écrire de Dijon aux maire et échevins de la ville de Troyes, que son dessein est de passer par cette ville en retournant à Paris. « A la réception de ces lettres, les officiers municipaux tiennent une assemblée dans la chambre de l’échevinage, où il est résolu qu’on recevra sa majesté avec le plus d’éclat qu’il sera possible ». Mais Troyes ne fait pas une réception magnifique à Louis XIV, la famine ayant causé une émeute.

Le roi Louis XIV n’est alors âgé que de 12 ans. Il est accompagné de la reine mère, du duc d’Anjou, son frère unique, de la princesse de Carignan et du cardinal Mazarin, premier ministre. Le cérémonial est réglé par le maître des cérémonies de la Ville. Le maire et 2 échevins vont au-devant du roi jusqu’à Bar-sur-Seine. La cour arrive à Troyes le 28 avril, sur les 5 heures du soir, et ne quitte cette ville que le 30. L’honneur que sa majesté Louis XIV a daigné faire à la ville de Troyes, coûte à notre ville la somme de 2.993 livres 4 sols 6 deniers tournois, qu’il faut emprunter, car la caisse municipale est vide. Le colonel du régiment d’infanterie du Plessis-Praslin, profite du séjour de la cour pour contraindre les officiers municipaux à lui payer une somme de 600 livres qu’il prétend due à son régiment, pour diverses fournitures qui auraient dû lui être faites lorsqu’il était en garnison à Troyes. « Le maire et les échevins sont arrêtés prisonniers pour ce fait à Bar-sur-Seine, au moment où ils se rendent au devant du roi. Ils ne sont délivrés qu’à la considération de Mademoiselle, fille du duc d’Orléans, oncle du roi, et après avoir assuré le roi de la soumission et de la fidélité de tous les habitants ». La somme de 600 livres est avancée par plusieurs bourgeois notables qui furent remboursés plus tard. Cet épisode laisse supposer  que la ville a été accusée de tenir au parti de la Fronde, et que le séjour du roi est moins une faveur qu’un moyen de s’assurer de l’obéissance des habitants !

Des documents inédits nous permettent de connaître le menu détail de ce qu’il en a coûté, en 1650, à la ville de Troyes pour recevoir un roi « avec le plus d’éclat possible ». Voici quelques dépenses : 9 muids de vin cléret : 337 l. 10 s ; 110 douzaines de bouteilles 132 l. ; 100 bouteilles d’Ipocras 125 l. ; échafaudage et attache des festons 15 l. ; paver des rues 18 l. ; aux tonneliers qui ont acheté le vin à tirer en bouteilles 12 l. ; payé pour diverses corvées 45 l. 10 s. ; dons payés à divers gardes du corps, grands et petits valets de pied et autres 324 l. 10 s ; dépenses de messieurs les députés (2 échevins et 2 conseillers du corps de ville) qui ont été trouver le roi à Bar-sur-Seine 50 l. 15 s. 6 deniers… Et bien tendu, il est ordonné au receveur des deniers communs, patrimoniaux et d’octroi de la ville de Troyes, de payer : « à Jacques Angenoust  écuyer et à nobles hommes, Toussaint Camusat, Jacques de la Hupproie, Hiérémie Michelin, Louis Huez, conseillers au baillage et siège présidial de Troyes, Adam Milet, Pierre Marceau et Nicolas Gillebert, échevins de ladite ville, la somme de 300 livres qu’ils ont été contraints de payer tant par menaces à eux faites le 29 avril 1650, pendant le séjour de leurs majestés en cette ville, que par délibération consulaire tenue ledit jour à l’hôtel de ville, et lettres écrites depuis par M le maréchal du Plessis-Praslin du 15 mai de ladite année, pour les « ustancilles » qui n’avaient pas été payés au régiment d’infanterie de monsieur son fils, pendant la garnison du quartier d’hiver de l’année 1649, les dits « ustancilles » dus par les habitants de la dite ville, suivant le règlement de sa majesté ». « Je soussigné, major du régiment de monsieur le comte du Plessis-Praslin, confesse être entièrement satisfait par messieurs le maire et les échevins de la ville de Troyes, des « ustancilles » qu’ils devaient fournir au dit régiment pendant le quartier d’hiver dernier qu’il était en garnison en la dite ville. Fait le 25 mai 1650 ».

         Revenant de Franche-Comté, Louis XIV vient à Troyes le 20 février 1668 et descend rue de la Monnaie, chez le baron du Vouldy, l’un des gentilshommes de la chambre. Ce monarque ne donna audience qu’à Monseigneur l’évêque François Malier. Tous les corps se présentèrent pour lui rendre leurs soumissions, mais, comme il était épuisé de fatigue, ils n’eurent pas l’avantage de le voir. Il partit en poste le lendemain très tôt le matin, après avoir entendu la messe à l’hôpital Saint-Bernard, par M. Lardot, curé de Saint-Jean, qui lui servit d’aumônier, les chapelains n’ayant pu le suivre.

 

 

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