Places, Quartiers...



Les Vassaules


La contrée des Vassaules tire son origine d’un hameau formant la partie sud-est du finage de la Chapelle-Saint-Luc.

En avril 1222, un pelletier de Troyes, Renaud des Noës, déclare tenir de l’abbaye Saint-Loup, par droit héréditaire, 3 arpents de vigne au Val-Aubert et 7 quartiers « in Vacellis », près Troyes, le tout sur la Chapelle-Saint-Luc.

Le nom de Vassaules signifierait « gué des saules », rappelant le gué qui se trouvait à l’extrémité ouest de la rue des Vassaules ou rue du Voué, sur la rivière de Vienne.

Les formes Vassaudes ou Vassodes, qu’on trouve aux XV°, XVI° et XVII° siècles, et Vassols donnée par la carte de Cassini au XVIII°, sont des déformations.

Cette contrée s’est développée au nord de Troyes, sur l’ancien territoire de Saint-Martin-ès-Vignes, depuis 80 ans où le « Bois des Vassaules » défriché, a fait place à tout un quartier peuplé de maisonnettes et de jardins.

Avant que l’établissement du canal de la Haute-Seine et celui de la ligne de Châlons ne viennent modifier  l’ancien état de choses, la rue des Vassaules actuelle de Troyes était la « petite ruelle des Vassaules ». Elle prenait naissance au faubourg de Preize et constituait un sentier souvent bourbeux entre 2 ruisseaux qui barraient la route aux promeneurs quand des mains prévoyantes n’y avaient pas jeté quelques fagots sur lesquels on passait en chancelant. Le sentier courait ensuite à travers la brousse marécageuse, traversait les « bois du Temple », et rejoignait le chemin de la Cordelière. Il subsiste d’ailleurs encore de ce côté.

Sur La Chapelle Saint-Luc, on trouvait naguère aussi une ruelle, puis une rue des Vassaules, limitrophe des 2 finages. La voirie troyenne la nomme toujours rue du Voué, à La Chapelle-Saint-Luc, on lui a donné le nom de rue Condorcet, prenant dans la rue des Tauxelles et finissant au bord de la Vienne.

Le hameau des Vassaules était peu important, il consistait en quelques maisons de cultivateurs et de vignerons. Au XV° siècle, le chapitre de la cathédrale y possédait alors un ensemble de terres et de vignes appelées « les Vassaudes ». Jean II de Mesgrigny, qui le tenait en censive, ne l’exploitait pas lui-même.

Il y eut par exemple, « Marie la Vassaude », une fille née sur ce coin de terre et en ayant reçu le nom, par un usage constant. Il y eut également en 1429, un certain André le Vassaud qui était précepteur de l’hôpital Saint-Antoine, à Troyes.

Ces terrains tenaient à Foissy, c’est-à-dire à une propriété du prieuré de Foissy qui possédait notamment le moulin de Fouchy.

En 1516, l’« héritage appelé les Vassaudes » est donné en accencissement par le chapitre de la cathédrale à Nicolas Molé, conseiller général du roi sur le fait de la justice des Aides à Paris. En 1553, un sieur Nicolas Coiffart, seigneur de Saint-Benoît-sur-Seine possède un droit de censive sur un demi-arpent de vigne situé « en Preize, au lieu dit "ez Vassades" ». Au siècle suivant, les Hôpitaux réunis de Troyes tiennent de la collégiale Saint-Etienne, une maison, grange, vignes… le tout fermé de fossés, assis au finage des Tauxelles, proche le moulin de Foicy, tenant à la voie des « Vassaudes ».

Les Vassaules, réapparaissent peu d’années après, par un bourgeois troyen, Jean-Jacques Chastel, qui, trouvant l’endroit agréable, résolut de s’y créer une résidence champêtre. Le lieu était bien choisi pour l’été : de l’ombre, la Seine à proximité pour la pêche, les bois pour la chasse, à 2 pas de ses occupations.

Les Vassaules n’ont jamais dû constituer un fief, c’était un domaine bourgeois, une simple propriété. Dans le « Journal d’indications et annonces du département de l’Aube », du 27 janvier 1808, nous lisons : «  Belle propriété patrimoniale, située aux Tauxelles, commune de La chapelle-Saint-Luc, dans la position la plus agréable, consistant en une jolie maison et autres bâtiments et un grand clos contenant environ 7 arpents de prés, vigne de la première qualité, au même finage, à vendre par enchères en l’étude de M° Brocard, notaire à Troyes, le dimanche 14 février 1808, heure de 2 après midi ». L’acquéreur fut le sieur Jean-Louis Vérollot, fils de Edme Vérollot, marchand, qui avait pris à fermage le 18 mars 1787, le moulin de Fouchy près Troyes. Laissant le moulin à son frère Pierre, il vint habiter les Vassaules.

Après diverses transmissions, le domaine des Vassaules devint la propriété des époux Droit-Gérard, cultivateurs à Culoison. Le 17 octobre 1880, la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage en fit l’acquisition, et y établit un énorme  réservoir à gaz

La rue des Vassaules fut submergée lors de la crue de 1910.

En 1980 et 1983, est aménagé le « Parc des Vassaules », sur d’anciennes gravières, abritant une cité administrative avec de belles promenades, des pelouses, 3 plans d’eau et une aire de jeu.

En 2009, la ville de Troyes établit un Conseil de quartier aux Vassaules, pour donner la parole aux habitants, afin de participer au devenir de leur quartier.

P.S. : Madame Mariane Leblanc, du Québec nous signale du Canada le 6 janvier 2018 : " Jean-Louis Vérollot fut marié à Marguerite Lecraig, acadienne, il eut la tutelle de Pierre Lecraig, né à Cayenne. C'est au hasard du Registre des Tutelles que nous avons eu connaissance du nom de Jean-Louis Vérollot, bourgeois de Troyes. Ce serait gentil de nous donner d'autres informations sur les Vérollot si vous en aviez".       

 

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