Métiers anciens



Basaniers


En principe, le basanier est un cordonnier travaillant le cuir de mouton

 

La communauté des Basaniers a vécu à une époque trop éloignée pour avoir laissé beaucoup de traces de son existence.

 

Elle avait été formée en 1375, sur la requête de 52 maîtres basaniers, par le bailli Nicolas de Fontenay, qui, après s’être éclairé auprès des Tanneurs, des Cordonniers, des Vachiers (ouvriers travaillant le cuir de vache), et avoir pris l’avis du procureur du roi, leur donna des statuts contenus dans le Cartulaire (recueil d'actes et de documents servant d'instrument d'administration intérieure, dans la détermination des droits) des Arts et Métiers, aux Archives municipales de Troyes.

 

On y lit notamment : « Il est d’abord défendu aux basaniers de la ville et des faubourgs de travailler pendant la nuit, sous peine de 10 sous d’amende au  profit du roi, et de 6 deniers au profit du sergent.

 

Les basaniers peuvent faire des souliers de tout cuir, excepté de cuir de « cordouan », et se servir de vieux cuirs pour la garniture ».

 

La corporation a 4 maîtres-gardes chargés de veiller aux intérêts de la communauté, de visiter les ouvroirs et les marchandises, de s’assurer des malfaçons et de faire connaître celles-ci au prévôt royal chargé de prononcer la peine encourue.

 

Le lendemain de la saint Jean-Baptiste, les basaniers se réunissent au couvent des Cordeliers, en présence du procureur du roi ou de son substitut, pour procéder au renouvellement des gardes de cette corporation, qui paraît tenir, dans l’art de la chaussure, le milieu entre la corporation des cordonniers et celle des savetiers… ».

 

Une modification du statut des basaniers eut lieu en 1464 : les cordonniers et les savetiers avaient été relevés de l’interdiction qui leur était faite de travailler pendant la nuit.

 

Les ouvriers en basane se pourvoient alors devant la justice et obtiennent l’abrogation de cette interdiction.

 

Leur requête est motivée : 1) sur la permission déjà accordée aux cordonniers de travailler pendant la nuit, 2) sur la difficulté de fournir à la consommation, 3) sur la difficulté d’attirer à Troyes les ouvriers étrangers, en raison de la défense faite de travailler la nuit.

 

Ils obtinrent ainsi plusieurs abrogations : « Permission est accordée de travailler pendant la nuit… La compagnie est déchargée, pour ses assemblées, de la présence du procureur du roi, qui, dans ces occasions, est remplacé par un sergent…».

 

Les basaniers possédaient (avec les cordonniers) de temps immémorial, une salle dépendant de la grande boucherie, où ils vendaient le produit de leur industrie. Cette salle est, en 1538, vendue au roi.

 

Depuis lors, ils sont autorisés à exposer leurs marchandises sur leurs étaux, sur le pavé royal, devant et hors de leurs maisons, à la charge de payer au roi 13 sous tournois par an. Ainsi disparut la halle à la cordonnerie. 

 

Les basaniers furent représentés à l’assemblée d’élection des Etats généraux de 1560, mais pas en 1576.

 

Ils demandèrent le droit d’avoir 4 voix comme anciennement : 2 pour les Cordonniers, 2 pour les basaniers, ce qui fut accordé par le lieutenant général.

 

Jusqu’en 1581, dans les assemblées municipales d’élection et de la saint Barnabé, ils apparaissent isolément. Ce n’est que le 17 avril 1582, le mardi des fééries de Pâques, qu’on les trouve réunis en un seul et même corps avec les Cordonniers, pour l’élection de 4 échevins, les 4 maîtres gardes des Cordonniers-Basaniers, « naguère unis », escortés d’un procureur et d’un avocat. Ils se plaignirent que le greffier ne les         avait point appelés à leur tour, attendu qu’ils devaient l’être après les Tanneurs et Corroyeurs, dont leur état dépendait. Ils demandèrent aussi le droit d’avoir 4 voix comme anciennement : 2 pour les cordonniers, 2 pour les Basaniers, ce qui fut accordé par le lieutenant général.  

 

Les saints patrons des cordonniers, savetiers et basaniers sont saint Crépin et saint Crépinien, martyrs du III° siècle, qui étaient cordonniers à Soissons.

 

Ils fabriquaient des chaussures pour les pauvres, qu’ils ne faisaient pas payer.

 

Leur fête est célébrée le 25 octobre.

 

Il y a à Saint-Pantaléon une sculpture remarquable, groupe polychrome de ces deux saints, qui décorait à l’origine l’église des Cordeliers (prison de la rue Hennequin).

 




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