Politique



Etats généraux 1649


Pendant la minorité de Louis XIV, notre province de Champagne fut vivement agitée par les troubles de la Fronde.

 

         La noblesse tenta, sous le pouvoir indécis de la reine Anne d’Autriche et de son ministre le cardinal Mazarin, de reprendre une autorité et une influence à jamais perdues depuis le règne du roi habile et populaire, du fondateur de la monarchie absolue, depuis le jour où Henri IV fut reconnu roi de France.

 

         Pendant ces troubles, provoqués à l’aide d’intrigues de cour, le cardinal-ministre crut, comme en 1614, pendant la minorité de Louis XIII, devoir user des Etats-généraux pour fixer le pouvoir.

 

         Sous le nom et l’autorité du roi mineur, il fit, en janvier 1649, convoquer les 3 Etats du royaume par bailliage, afin d’élire des députés à ces Etats, d’abord convoqués, à Orléans, pour le 15 mars, et un peu plus tard pour le 15 avril suivant.

 

         Mais la réunion des députés des 3 ordres fut à nouveau ajournée.

 

         Depuis 1355, année où la ville était représentée aux Etats, jusqu’au 5 mai 1789, on peut suivre sans interruption les faits qui se sont accomplis, à Troyes et dans le bailliage, à l’occasion de ces convocations des représentants de la nation.

 

         On trouve des souvenirs qui se rattachent aux événements du règne si malheureux du roi Jean, aux réunions des Etats provinciaux pendant les règnes de Charles VI et de Charles VII, aux Etats-généraux convoqués par le sombre Louis XI, à ceux de 1484, de 1510, de 1560, 1576, 1588, 1593, à l’assemblée des notables à Rouen en 1596, aux Etats-généraux de 1514, à ceux qui devaient être tenus en 1649, puis en 1651, enfin ceux dont la conséquence fut si grande, puisqu’ils amenèrent la chute de l’ancienne monarchie, à ceux de 1789.

 

         Un grand enseignement peut sortir de l’étude des cahiers de 1560, 1576, 1588, 1593, 1614, 1649 et de 1789. C’est là non seulement que résonnent encore les cris de souffrance de la nation, mais c’est là surtout que l’on découvre, dans ces documents originaux, l’administration générale de l’Etat et les faits particuliers intéressant la province, soit en ce qui touche le culte, la religion et le clergé, la noblesse et le service militaire, la justice et son administration, les besoins des populations, ceux du commerce, de l’industrie et des métiers.

 

         En 1651, les troubles continuant leur cours, Mazarin provoqua l’élection de nouveaux députés ou la continuation des pouvoirs donnés à ceux qui avaient été élus 2 ans auparavant et la rédaction des cahiers de plaintes et doléances.

 

         Les ordres du ministre furent exécutés.

 

         Pas de convocation, comme en 1576, 1593, 1614, des corporations des métiers : « Le peuple n’a pas connaissance suffisante pour dresser les cahiers destinés à renfermer ses plaintes et ses gémissements ».

 

         Aussi, ne voit-on figurer, pour représenter les 3 ordres de la ville, que l’évêque, quelques chanoines délégués, les membres de la noblesse, quelques officiers de justice, certains membres de l’échevinage et 8 bourgeois pour le tiers-Etat.

 

         Parmi les gens chargés de la rédaction des cahiers, il y avait : Jean d’Argillières, chevalier, sieur d’Aumont et de la Cour Saint-Phal, Jérôme de Mesgrigny, chevalier, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, seigneur de Villebertin et de Moussey, Louis de Villemaur, chevalier, seigneur de Crancey et de Fontvannes, Louis de Beurville, chevalier, aussi gentilhomme de la Chambre du roi, seigneur de Beurville et de Puellemontier.

 

         Sous la présidence de M. Nivelle, échevin, le tiers-Etat élut, pour ses députés, dans la Chambre du Conseil affectée aux affaires criminelles, le lieutenant-général au bailliage, M. Eustache Lenoble, et le lieutenant général de la prévôté, M. Denise ; pour dresser les cahiers, MM. Odard Perricart (1632-1636, 1640-1642, 1652-1662), Odard De La Ferté (1642-1644), Vincent Daultruy (1644-1646), anciens maires, Denise, nommé député, Gossement et Perricart, avocats et conseillers de l’échevinage.

 

         Nous ne connaissons pas les cahiers, rédigés et dressés pour le clergé et le tiers-état, mais, grâce à la générosité de M. Corrard de Breban (voir ce chapitre), président honoraire du tribunal civil de Troyes, les archives municipales de Troyes, possèdent en original, les cahiers dressés pour la noblesse en 1651.      


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