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Adrien Le Tartier


Adrien Le Tartier est né à Troyes en 1550, et décédé à Troyes en 1597.

 

         C’est le fils de Jean Le Tartier, avocat à Troyes, et l’arrière petit fils d’un lieutenant du Bailli de Troyes.

 

         C’était le frère du ligueur Yves, chanoine et grand doyen de la collégiale Saint-Etienne de Troyes, qui mourut les armes à la main, face aux troupes d’Henri IV, le 3 novembre 1590.

 

         Adrien Le Tartier, aîné de 6 enfants, était, par sa mère, seigneur de Marnay, dont il vend ses droits, lorsqu’il épouse Claudette Felois.

 

         Adrien entre à l’université de Montpellier en 1564, puis vient s’établir à Troyes, dans le quartier du Beffroi où il est imposé de 6 livres. Ligueur en 1595, il habite dans un autre quartier de Troyes, celui de Comporté, puis celui de Croncels.

 

         Il n’est qualifié médecin qu’en 1572.

 

         Il fut un des députés du Bailliage de Troyes aux seconds Etats généraux de Blois en 1588 (voir ce chapitre), où il tint la plume que le cardinal de Guise « ne pouvait mettre en de meilleures mains ». Il aurait préparé son entrée à Troyes.

 

         De ses œuvres subsistent principalement « Les promenades printanières », écrites après 1581, livre qui nous renseigne sur les milieux qu’il fréquentait, sur sa culture et sa pensée.

 

         Ce sont plus de 200 feuillets publiés en 1586 qui comprennent, outre une « Epitre au lecteur » de 70 chapitres de 4 à 10 pages, les « discours printaniers du printemps de mon âge », dédiés chacun à un personnage différent.

 

         « Les promenades printanières », écrites sur des sujets de médecine, forment un ouvrage fort original.

 

         A partir d’un cas médical, d’une opinion ou d’un fait précis, Le Tartier rédige une courte leçon.

 

         Ces « consultations » sont parfois présentées comme des réponses à des questions posées dans un passé assez lointain, pour justifier la fiction de la lettre ou au contraire suffisamment proche pour que la promenade puisse servir de cadre.

 

         Les « lettres » se terminent sans formule ou par un bref « adieu » donné en français, en italien ou en espagnol.

 

         Il est possible que Le Tartier ait quelques connaissances de récits de voyages. Il parle en effet de « cannibales » et des « Margaiatz », ce peuple du Brésil.

 

         Le Tartier achève son « Epitre au lecteur » en évoquant sa volonté de contribuer à la gloire de Dieu « qui nous a naturellement empreint un saint désir de savoir le vrai et avoir le bien ». Il précise plus loin que sa pratique médicale a pour but de « connaître, reconnaître, et corriger les erreurs populaires. Dieu n’a pas pu déshériter la terre de France au point de ne lui donner la possibilité de guérir ses enfants ».

 

         L’observation occupe une place de premier plan dans « Les promenades printanières », qu’il s’agisse par exemple de vérifier la qualité d’une eau.

 

         Voici les titres pittoresques de quelques promenades :

 

         « Que la médecine est science parfaite, encore que beaucoup de personnes ne la reconnaissent telle, et que la partie d’icelle, appelée chirurgie, est plus recommandable pour l’apparence de ses effets consécutifs à l’opération manuelle ; mais la médecine, pour ses discours philosophiques et cures, par tous autres désespérés, a la préséance », « Que le vin est proprement et promptement converti en sang », « D’où vient qu’on hérisse et frissonne en pissant », « Que la puantise et horrible fœteur qui part de la bouche et des aisselles d’une nourrice peuvent faire mourir les nourrissons », « Que se trompent ceux qui pensent les drogues être meilleures pour être plus rares, précieuses et apportées de fort lointain pays », « D’où vient qu’il s’entend plus grand sifflet au pisser des femmes que des hommes ; et pourquoi le vulgaire voulant faire paraître qu’une fille est déjà grandelette et mariable, dit, elle s’écoute pisser », « Avis aux jeunes chirurgiens de proprement émonder et curieusement nettoyer leurs instruments chirurgicaux », « Avis sur une demande faite par un chirurgien, savoir quelle veine on doit ouvrir à un homme pleurétique, lorsqu’il lui manque ses deux bras », « Que les femmes, comme elles son sujettes à certaines infirmités consécutives à leur sexe, aussi d’autres sont elles garanties, lesquelles souvent tombent les hommes », « La femme possède une anatomie qui justifie qu’on aborde le problème de la différence de sexes en termes de complémentarité et non de hiérarchie »    

 

         Si les mots risquent, cependant, de choquer, le latin est alors utilisé, à charge pour un homme de les traduire aux lectrices « tant honnêtement que faire se peut »…

 

         Le Tartier donne une leçon de sagesse, d’un « savoir vivre » : « suivre la Nature pour maintenir en soi un accord des parties entre elles, et du tout ainsi formé avec ce qui l’environne ».

 


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