Religion


Pélerinage

Pélerinage à Notre-Dame du Chêne


A quelle époque faut-il faire remonter la dévotion à Notre-Dame du Chêne, près de Bar-sur-Seine ? Saint Bernard a visité le vieux chêne et prié aux pieds de la statue miraculeuse. Or, il est mort en 1153. Ce lieu se trouve sur son passage quand, de Clairvaux, il se rend à Troyes.

 

Ce pèlerinage aubois est un des premiers de France consacré à la mère de Dieu.

 

Un jeune pâtre de Bar-sur-Seine garde ses génisses dans la Garenne des Comtes, appelée depuis le bois de Notre-Dame. Chaque fois qu’il vient dans cette forêt, il a coutume d’aller se reposer sous le plus gros chêne, âgé d’au moins 500 ans ! Un jour, il s’élance sur le chêne rampant sur son tronc. A quelques mètres, il trouve dans une niche, une petite statue de la Vierge Marie, contemplant sur ses genoux son fils. Il prend la sainte, quitte la forêt, et remet à sa mère la statue. Elle la place dans le lieu qu’elle croit être le plus décent de sa chaumière. Le lendemain matin, alors qu’elle s’apprête à appeler ses pieuses voisines et ses religieuses amies pour leur faire part de son bonheur, surprise, la petite statue a disparu !

 

L’enfant retourne à la forêt, court droit au chêne et oh merveille, la statue est retournée dans la niche ! Il revient à la maison, et la met dans le coffre en bois qui renferme les habits de noce et que l’on ferme à double tour. Le lendemain, plus de statue ! Elle a encore regagné son chêne.

 

Ces faits parviennent bientôt aux oreilles de l’autorité religieuse. Le clergé de la ville va en procession chercher la pieuse statue pour lui donner une place d’honneur dans une chapelle de la paroisse. Mais elle ne veut pas plus de l’église paroissiale que de la chaumière : plusieurs fois emportée, elle se retrouve toujours au même lieu.

 

Cet événement fait du bruit. On vient s’agenouiller au pied du chêne. Il y a des prodiges avérés, des guérisons retentissantes. Le roi Louis XI, dont on connaît la dévotion envers les madones, vient la visiter.

 

Il est donc décidé de bâtir une chapelle, et voilà l’origine du pèlerinage.

 

C’est en 1669 que les échevins de Bar-sur-Seine prennent cette résolution. Mais il leur faut une autorisation de la duchesse de Montpensier, comtesse de Bar-sur-Seine, et propriétaire du bois de Notre-Dame, qui porte le nom de Garenne des Comtes. Le maire et les échevins lui présentent une requête. La permission est immédiatement accordée. En septembre, la première messe est célébrée dans la nouvelle chapelle, en présence de plus de 6.000 personnes. Cependant, il faut faire des réparations.

 

En 1724, la mairie de Bar-sur-Seine fait ériger le nouvel édifice. La statuette miraculeuse n’apparaît que par une petite ouverture grillagée. L’édifice est en bois, son toit est surmonté d’un petit clocher.

  

En juillet 1756, " il pleuvait depuis 6 semaines, les blés germaient sur pied, l’on projeta d’aller en procession à la chapelle. Le bailliage, la maîtrise, la mairie, l’élection, les corps de métiers… tous les habitants sortirent en procession. La pluie tombait abondamment, le ciel paraissait tout noir... quand on arriva à la chapelle, tout le monde était mouillé jusqu’à la peau. Le chanoine, monta sur l’autel pour ouvrir la petite grille et descendre la Vierge sur l’autel. Au même instant, les nuages se séparèrent...Alors, 2.000 personnes s’écrièrent Miracle . Le beau temps est resté, la récolte s’est bien faite ". Une semblable cérémonie a lieu avec une affluence prodigieuse en 1789, pour obtenir encore la cessation des pluies. Toutes les paroisses du voisinage, bannières en tête, font partie de la procession : les pluies cessent !

 

En 1813,  avec l’autorisation épiscopale de monseigneur de Boulogne, on se rend le 24 juillet au matin dans le sanctuaire de Notre-Dame. On transporte pieusement la statuette bien-aimée sur un des autels de l’église de Bar-sur-Seine, où elle demeure 9 jours au milieu des fleurs, des flambeaux, des prières et des cantiques. Toute la contrée s’associe à cet hommage. Ce n’est pas en vain : au bout de quelques jours, le temps redevient très beau, et la moisson, qui, cette année-là, est abondante, peut facilement mûrir et être recueillie dans les meilleures conditions. C’est le dimanche 1er août que se clôture cette neuvaine par une procession brillante et triomphale dont le souvenir est resté gravé dans les mémoires.

 

On peut en dire autant de la procession de 1816. Après 2 années de guerres et d’invasions, avec de longues et froides pluies, un nouveau désastre s’annonce. La procession se met en marche par un temps exécrable : "… dès que le curé de la ville sortit du sanctuaire entouré de la multitude, tenant entre ses mains la miraculeuse Marie, un magnifique soleil, auquel on n’était plus habitué, darda ses rayons de feu sur la longue file qui serpentait sur les flancs de la sainte montagne ". 

 

En 1867, l’évêque de Troyes, vient consacrer le nouveau sanctuaire de Notre-Dame du Chêne, tel qu’il est aujourd’hui. En 1873, il organise un triduum, où l’on voit le dernier jour, 150 ecclésiastiques et 8.000 pèlerins, venus avec des trains spéciaux. Il fonde ainsi le pèlerinage diocésain. Plusieurs prélats sont venus se joindre à notre évêque, ceux de Nancy, Strasbourg, Salem (aux Indes Anglaises), Illion…

 

La statue est haute de 12 centimètres et taillée dans un morceau de buis.

Les ex-voto tapissent les murs de cette chapelle. 

Au sortir de la chapelle, il y a une grotte rustique, avec une source qui ne tarit jamais. On ne manque pas d’attribuer une vertu à cette eau sanctifiée par le voisinage de Notre-Dame. En 1668, a été encastré dans la grotte, le bénitier en pierre de l’ancienne chapelle. Sur le frontispice, ou peut lire : "  Allez à la piscine de Siloé, votre foi vous a sauvé ". C’est une allusion à la guérison d’un aveugle de l’Evangile.

 

 

 

 

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