Lu dans la Presse




les causeries de Jacques


Est-Eclair le 12/01/2017

Papy Jacques raconte des histoires
Jacques Schweitzer a récidivé, dimanche, à la médiathèque de Troyes, à l’occasion de l’ouverture dominicale mensuelle de l’établissement, avec un nouveau concept qui veut intéresser à la fois le jeune public et les adultes. Devant plusieurs dizaines d’adultes et d’enfants, il a raconté l’histoire de l’eau à Troyes. L’eau joue un rôle essentiel dans l’histoire de la cité. Protectrice, elle a facilité son établissement. Motrice, elle a permis l’installation d’une quarantaine de moulins au Moyen Âge. Vitale aux hommes et aux bêtes, elle a longtemps posé des problèmes sanitaires aigus. Les centaines de puits publics et privés installés dès l’époque médiévale ont souffert de la pollution des activités industrielles comme de la vie domestique. En 1896, Le Figaro déconseille à ses lecteurs de séjourner à Troyes. Et pourtant, la ville a mesuré le problème et commencé à envisager des solutions.
La donation Jaillant-Deschaînets permet, dès 1851, l’installation de 138 bornes-fontaines alimentées par le réservoir du Ravelin dès 1856. En 1864, la Ville acquiert le domaine de Servigny pour y puiser à des sources d’eau pure. Une canalisation de 76 km est réalisée pour amener l’eau au cœur de la ville. Ce n’est qu’avec la création d’un réseau d’égouts, dans la première décennie du XX e siècle, qu’un progrès sensible est enregistré.
Il n’empêche que, dans le Quartier bas, dans les années cinquante, les taudis ne bénéficient toujours pas de ces réseaux d’alimentation en eau potable et d’évacuation des eaux usées. Comme au Moyen Âge, les rus Cordé, de Jaillard ou aux Cailles servent d’égout à ciel ouvert. La formule, interactive et illustrée, a intéressé une cinquantaine d’auditeurs.







J.Schweitzer : "Troyes est ma maîtresse"


(Publié le jeudi 23 août 2012 dans l'Est-Eclair)

Toujours avide de connaissances et heureux de les faire partager, Jacques Schweitzer a créé un site dédié à la ville de Troyes.

Le repos l'épuise. Son moteur, c'est créer, améliorer, innover. Alors, depuis toujours, Jacques Schweitzer, boulimique d'activités, s'en donne à cœur joie et la ville de Troyes en profite… Le site qu'il vient de réaliser illustre cette ferveur qui ne le lâche pas. Et si on ne présente plus l'homme qui sait tout, tellement son parcours est lié aux animations et responsabilités de la cité tricasse, ce nouvel outil extraordinaire dédié à notre ville, est une mine à exploiter sans modération.
L'homme fidèle à la devise " bien faire et laisser braire ", a coiffé tellement de casquettes différentes durant sa vie (très) dynamique, qu'un journal entier ne suffirait pas à relater toutes ses activités.
Jacques Schweitzer, outre la création de plusieurs entreprises et sociétés (dont le magasin Surgerm, les sociétés Armor et Armor et Canox, etc.) a assumé de nombreuses responsabilités dans la cité qu'il aime, toujours animé du même enthousiasme fertile. Maire adjoint pendant trente-cinq ans, dont vingt-trois aux côtés de Robert Galley, fondateur de l'Office municipal des sports et de la jeunesse, créateur de la 1re Expo jeunesse, président, secrétaire de nombreuses associations, sans oublier les animations radio et autres conférences… la liste de ses engagements est impressionnante. Des actions multiples qui ne l'ont pas empêché d'écrire des livres, et autres œuvres diverses, dont certaines sont éditées tandis que d'autres dorment encore dans ses tiroirs.
Toujours sur le pont dès 5 h du matin, le délégué de ceci, trésorier de cela ou membre d'autre chose, illustre l'adage " l'avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt ".

Un site vivant Mais si cet hyperactif prolifique voit, hélas, l'avenir rétrécir en raison de son âge (qu'il porte allègrement, certes), il peut en revanche se targuer d'avoir eu une vie bien remplie et ce n'est pas fini. À 88 ans et des broutilles, il serait en droit de se reposer sur le tapis de ses lauriers, mais non. Car s'il s'accorde désormais une grasse matinée… jusqu'à 5 h 30 (quand même), il a toujours l'esprit en alerte, prêt à glaner des informations ou des anecdotes qui viennent grossir ce site déjà fort bien documenté et " régulièrement mis à jour ".
Collectionneur de livres anciens qu'il parcourt avec gourmandise, mémoire vivante de Troyes, Jacques Schweitzer " entend faire partager ses connaissances, et rétablir parfois certaines vérités dans le cas où il y a prescription ", ainsi qu'il l'explique en donnant pour exemple les origines du musée d'Art moderne, pour lequel on " a raconté n'importe quoi… " et qu'il relate avec sa vérité, lettre de Robert Galley à l'appui.
Bref, l'homme qui entre autres activités insolites " a fait chanter les oiseaux " en créant un disque pour les stimuler…, se lâche et se fait plaisir, révèle des petits secrets, ravive des faits oubliés, et remet, quand il peut, les choses à leur place. Son œil malicieux en dit long sur cette jubilation… Cette nouvelle création le rajeunit assurément, le passionne, l'amuse et lui procure bien des satisfactions. Car depuis mars 2011, le site a été visité près de 88 000 fois ! Belle récompense !
Étudiants français ou étrangers, professeurs d'universités, écrivains, historiens… ou personnes en quête d'un renseignement sur Troyes, tous ont trouvé réponses à leurs questions.
Des années de lecture et de recherches, de rencontres riches et variées pour aboutir à cette sorte d'encyclopédie sur la ville de Troyes " ville qui tient une place considérable dans le passé de la France " se déclinant en 262 chapitres à ce jour, faits de pages attractives et bien renseignées, avec photos, illustrations et anecdotes souvent savoureuses.
Troyens et Aubois célèbres, religion, franc-maçonnerie, le sport à Troyes, l'eau, les crimes, les champions méconnus, la vie à Troyes etc., le site créé par Jacques Schweitzer et joliment bien mis en forme et en musique par Gérard Bourgoin, vit et s'enrichit chaque jour, colle à l'actualité car " rien n'est figé " et son auteur se réjouit " de ses retombées incroyablement nombreuses ". Il peut!
Aux dernières nouvelles, un nouveau chapitre sur les comtes de Champagne, " l'un des plus intéressants ", est en cours d'élaboration..

 

Petits et gros scandales. Au cours de ses différents engagements, Jacques Schweitzer a connu (ou créé) quelques scandales, ce qui vient de lui inspirer un nouveau chapitre. Et s'il ne "peut vraiment pas tout dire", il relate certains événements avec humour et réalisme, déplorant certains agissements et s'amusant de quelques situations et autres quiproquos. Ainsi, le scandale du "Magic Circus" ne manque pas de piquant. Un spectacle de qualité ayant fait l'unanimité... sauf parmi quelques âmes choquées par l'apparition sur scène, d'une femme nue. C'était en 1973... Quand au paragraphe sur le pseudo outrage au président François Mitterrand, il est irrésistible... D'autres souvenirs moins drôles n'en sont pas pour autant moin intéressants. Le mariage en blanc, la dame et l'héritage, l'histoire des rats... (lamentable), émeute au stade et autres aventures des punks, autant de récits qui prouvent que la réalité dépasse souvent la fiction. Et on ne sait pas tout ! A consulter dans Nouveaux chapitres ou Scandales, ces témoignages sont tous aussi croustillants, insolites ou navrants.

 

  Lyliane Mosca

 

Du 30 mars 2011



OMNISPORTS / Ces hommes qui ont fait le sport à Troyes


À l'initiative de Claude Gamot, la commission des " sages " de l'ex-OMS de Troyes (aujourd'hui l'Office des sports), regroupe quelques-uns des personnages emblématiques du sport troyen. D'anciens sportifs mais surtout des dirigeants, dont l'expérience et la parole gardent un certain poids dans les échanges que la commission s'autorise deux ou trois fois par an. À la demande de la Ville de Troyes, les " sages " ont récemment proposé des noms à attribuer aux différents équipements municipaux. La commission a en outre été à l'origine de la création d'un fonds d'archives du sport troyen, en partenariat avec les Archives départementales de l'Aube. C'est une première en France.
Enfin, les membres de cette amicale ont initié plus récemment la création d'un Musée du sport troyen. Parmi les " sages " figurent trois anciens maires adjoints chargés des sports, réunis pour la première fois en compagnie de leur successeur, Valéry Denis. Un moment unique pour immortaliser la rencontre des hommes qui ont fait le sport à Troyes, ces cinquante dernières années.


Jacques Schweitzer


87 ans, le doyen. Une mémoire vivante. L'homme qui a tout créé ou presque : le service des sports, l'OMS, le TOS, la Maison des associations, Expo Jeunesse… Il fut également au cours de ses quatre mandats (1959-1965 à la Jeunesse, 1965 à 1983 aux Sports aux côtés de Henri Terré puis Robert Galley), un grand bâtisseur. On lui doit une grande partie du patrimoine qui a permis à Troyes d'être élue " ville la plus sportive de France " (1981 et 2005).


Gilbert Mourier


77 ans, deux mandats (83-95), porteur de nombreux projets, notamment liés aux loisirs (Intervilles, Jeux des écoliers, Jeux sans frontières). Son plus beau souvenir : l'arrivée du Tour de France en 1987, l'un des événements les plus marquants de l'histoire troyenne tout court.


Pascal Thomas


50 ans, deux mandats (1995-2007) dans l'équipe de François Baroin, il a connu l'avènement de l'Estac, donné son essor à l'OMS et lancé un vaste programme de réhabilitation des équipements, tout en regrettant d'avoir été confronté aux nouvelles réalités économiques.


Valéry Denis


44 ans, premier mandat d'adjoint aux sports, le premier élu à ne pas être président de l'OMS. Il vit de l'intérieur l'évolution de la société et de la pratique sportive.


 

Du 17 octobre 2010


 

Jacques Schweitzer : « J'ai la sensation d'avoir été un bâtisseur et d'avoir donné le coup d'envoi d'un incroyable défi pour la génération montante. »

Conseiller municipal-Maire-Adjoint de la ville de Troyes durant 35 ans, Jacques Schweitzer a marqué la vie sportive de notre département. Paroles d'un sage…

Jacques Schweitzer : l'âme d'un bâtisseur

Qu'est-ce qui a vraiment changé depuis que vous avez passé la main ?


" La première chose à laquelle aucune discipline sportive n'a échappé est la montée en puissance de la notion de loisir qui a littéralement phagocyté la compétition. Nous sommes dans une société où le temps libre et un autre mode de vie ont favorisé cette émergence. Je ne sais pas si nous étions vraiment préparés à une telle évolution. Si on peut se féliciter de l'attrait pour l'effort librement consenti par de nombreux jeunes à l'affût d'un idéal, on peut regretter par ailleurs qu'ils n'aillent pas au bout de leur démarche. Autrefois, on poussait la porte d'un club pour faire de la compétition, pour reculer ses limites. Aujourd'hui on a tendance à se contenter d'une sorte d'entraînement permanent qui manque singulièrement de finalité. Parallèlement l'encadrement bénévole pour ce genre d'activité semble trouver ses limites et cela est plutôt inquiétant. Beaucoup de choses ont aussi changé comme le mode de fonctionnement de l'OMS ou encore l'apparition de la notion d'intercommunalité. Par contre si le cadre n'est plus le même, les acteurs sont toujours là encore plus nombreux et c'est plutôt rassurant. "


La municipalité confie désormais la gestion de certains équipements sportifs comme la patinoire ou le bowling à des exploitants privés. Qu'en pensez-vous ?


" C'est financièrement très correct mais beaucoup plus compliqué pour le monde associatif. Avant, la mairie avait la main, désormais elle est tributaire de ce genre de délégation. Les clubs ne s'y retrouvent pas toujours. Ce genre de gestion est relativement récente et devra forcément tenir compte à long terme de toutes les composantes censées faire vivre ces équipements. Et puis rien n'est définitif, il peut sans doute y avoir des renégociations à certaines échéances. Avec le temps tout devrait s'arranger. "


Dans le même ordre d'idées, le Parc des Expositions est devenu le Cube et n'est plus vraiment à la portée des associations ?


" Là c'est beaucoup plus grave et cela sonne la fin des grandes manifestations sportives à Troyes. Finis le National de pétanque, le forum de la moto, adieu les championnats de France de gymnastique. Et là, je vois mal comment on pourrait faire marche arrière. Cela fait mal au cœur car c'est à travers ce genre d'organisations de prestige que l'on pouvait prétendre faire la promotion d'une discipline et intéresser de nouveaux licenciés. "


Cela était inimaginable à votre époque ?


" Totalement impensable. Nous vivions dans un autre monde où tout était à faire. Je suis à l'origine de la création du service des sports de la ville. On sortait d'une période d'après-guerre, le sport n'avait pas été une priorité depuis trop longtemps. Le stade de l'Aube et le Parc des Sports étaient quasiment les deux seuls équipements existants. En fait c'est une question de choix, une part importante du budget municipal était consacrée à la jeunesse et au sport qui n'en était qu'à ses balbutiements. L'OMS venait tout juste de voir le jour et c'était un formidable levier pour donner au mouvement sportif tout son essor. Ce n'est pas un hasard si dans les années qui suivirent Troyes fut la ville la plus sportive de France. Qu'en est-il aujourd'hui ? "


La création de l'OMS a été un facteur déterminant dans la montée en puissance du mouvement sportif troyen ?


" Tout à fait, et à l'époque la fédération nationale des OMS à tendance socialo-communiste avait plutôt mauvaise réputation dans une ville de droite et il a fallu passer outre tous ces préjugés. Le congrès de Troyes en 1974 évitera même l'éclatement de la FNOMS et donnera le coup d'envoi d'une formidable aventure où nous avons été longtemps un élément moteur. Dès lors, le sport a prévalu sur toutes autres considérations même politiques. Le mouvement sportif troyen était en marche. À l'époque, j'avais toutes les cartes en main, j'étais maire adjoint et président de l'OMS avec une confiance totale de l'équipe municipale. On peut parler d'âge d'or du monde associatif soudain conscient de son importance. "


Encore aujourd'hui la commission des sages au sein de l'OMS est une spécificité troyenne ?


" C'est surtout la mémoire vivante du sport troyen à l'image de son président Claude Gamot, et je prends un certain plaisir à être le trait d'union entre hier et aujourd'hui. On n'a qu'un pouvoir consultatif mais bien souvent, nos idées font leur chemin et cela fait chaud au cœur. Un des gros projets en gestation est la mise en place d'un musée du sport qui pourrait se situer dans la mouvance du futur musée Lacoste. L'idée mérite que l'on s'y attarde. Autrement, nous continuons de mener à bien la collecte d'un fond d'archives du sport aubois où rien n'avait été véritablement fait jusqu'à ce jour. "


Si demain vous reveniez aux affaires, qu'elle est la première mesure que vous prendriez ?


" Sans hésiter une seconde, je ferais en sorte que le maire adjoint chargé des sports redevienne aussi le président de l'OMS. C'est la condition pour aller de l'avant en évitant les détours. Ce genre de situation où l'on assiste à une gestion plus ou moins bicéphale n'est pas vraiment satisfaisante. Lorsque je disposais de tous les leviers, les associations savaient à quelle porte frapper, c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui. Avec ce schéma d'un seul homme à la tête du sport troyen, notre Ville fut reconnue comme la plus sportive de France à deux reprises. C'est difficile de conduire un tel vaisseau à deux et aujourd'hui j'ai le sentiment que l'OMS a perdu de son aura. "


Vous êtes nostalgique de cette époque ?


" La nostalgie je ne connais pas, ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire. Par contre, j'ai eu la chance de vivre à une époque formidable où tout était à construire et il suffisait de vouloir pour entreprendre. J'ai la sensation d'avoir été un bâtisseur et d'avoir donné le coup d'envoi d'un incroyable défi pour la génération montante. "

 

Auteur : Bernard CHOLET

 

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