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Château de Saint-Lyé


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Romain fonda le monastère de Mantenay et en fut le premier abbé. Lorsqu’il succéda à saint Remi sur le siège épiscopal de Reims en 533, saint Lyé en fut le second abbé. Saint Lyé, décédé en 545, donna son nom au pays. Situé sur une voie romaine et aux abords de la Seine, le village aura un rôle capital. Les rois de France y font bâtir un château fort. En temps de paix le château se fait accueillant pour recevoir les personnages de marque, les princes, même les rois (Charles VIII en 1486). En temps de guerre, la forteresse sert à protéger la ville de Troyes. Au XII° siècle, l’Evêque de Troyes, est le premier des seigneurs de Saint Lyé. Il y possède une résidence rurale, composée : « d'un château clos de murs et de fosse à eaux vives et attenant des fosses une basse-cour en laquelle a deux granges et une maison pour mettre les blés et le bétail ». Les hameaux de Riancey, Barberey-aux-Moines et Grange l’Evêque seront rattachés à la commune de Saint-Lyé. Grange l’Evêque existait au 12ème siècle, l’Evêque de Troyes, seigneur de Saint Lyé y possédait un établissement, de là est venu le nom du hameau. Le monastère fut détruit en 959 par les Saxons qui vinrent soutenir à Troyes la cause de l’évêque Anségise. Hatton (1122-1146), évêque de Troyes, fut le premier seigneur de Saint-Lyé. Les dîmes, autrefois perçues par l’abbé, à la disparition de l’abbaye, le furent par l’évêque de Troyes. Ainsi, Henri de Carinthie (1147-1169), fut nommé comme décimateur de la paroisse de Saint-Lyé en 1169, une bulle du pape Alexandre III en faisant mention. En 1177, le roi Louis VII, qui « chérissait » notre évêque Mathieu (1169-1180), confirma d’une façon officielle que ce fief appartenait à l’Evêque, et il lui donna beaucoup pour son évêché. Les autres seigneurs de Saint-Lyé furent les évêques de Troyes : Manassès de Pougy (1181-1190), Barthélemy, Haïce de Plancy (1190-1192), Garnier de Traisnel (1193-1205), Hervée (1206-1223), Robert (1223-1233), Nicolas de Brie (1233-1269), Jean de Nanteuil (1269-1297), Guichard (1297-1314), Jean d’Auxois (1314-1316), Guillaume Méchin (1315-1324), Jean d’Aubigny (1324-1341), Jean d’Auxois II (1342-1352), Henri de Poitiers (1352-1370), Jean Bracque (1370-1375), Pierre de Viliers (1375-1377), Pierre d’rcies (1377-1395), Etienne de Givry (1395-1426), Jean Léguisé (1426-1450), Louis Raguier (1450-1483), Jacques Raguier (1483-1518), Guillaume Parvi (1518-1527), Odard Hennequin (1527-1544), Louis de Lorraine (1544-1550), Antoine Caracciole (1550-1561), Claude de Beauffremont (1562-1593), René Benoit (1593-1604), René de Breslay (1604-1641), François Malier (1641-1678), François Bouthillier (1678-1697), Denis François de Bouthillier de Chavigny (1697-1718), Jacques, Bénigme Bossuet (1718-1742), Matthias Poncet de la Rivière (1742-1758), Jean Baptiste Marie Champion de Cicé (1758-1761), Claude Matthias Joseph de Barral (1761-1789).

         Le château de Saint-Lyé fut bien national à la Révolution. Le sieur Milong, expert, dressa l’inventaire du domaine de Saint-Lyé. C’est ainsi que par les états descriptifs, nous pouvons avoir connaissance de cette propriété : « une maison seigneuriale, composée de plusieurs appartements très beaux, un accin, une maison servant de logement au garde ou jardinier, les cors, jardin potager et fruitier, parterre, massif et parc, le tout contenant y compris l’emplacement des bâtiments 45 arpents, 78 arpents de pré, une garenne de 28 arpents, 9 remises, la pêche dans la Seine… Du domaine dépend aussi une ferme de 368 arpents de terres labourables, plus des prés… ». Le tout faisant environ 230 hectares de nos jours. Relégué au rang des châteaux ordinaires, celui de Saint-Lyé aura de nombreux personnages comme propriétaires.

         Dès que fut connue la mise en vente du domaine, la commune de Saint-Lyé revendiqua pour elle « l’avenue qui allait du grand chemin à la grille de fer du château, la voie d’Aix, à l’autre extrémité du pays, laquelle conduisait à la grande route. Le Conseil communal estime que ces 2 voies d’accès devraient revenir logiquement à la commune qui revendique également, et pour les mêmes raisons, la place près de l’église, voisine de l’entrée du château, ainsi que les arbres qui y sont plantés, une plantation de saules au lieu dit les Banquettes et le terrain où était l’ancien lit de la rivière avant l’ouverture du canal de navigation, enfin les arbres plantés par les évêques sur le bord du fossé qu’un d’eux avait fait creuser dans la réserve de Mantenay pour y faire venir les eaux de la Seine ». L’administration ne retint pour la commune, que l’avenue du Château. Le château de Saint-Lyé resta propriété de l’Etat, environ 15 mois. L’adjudication eut lieu le 16 février 1791, et l’acquéreur fut Nicolas Edme Courtat de Troyes pour le prix de 180.400 livres. Lors de l’adjudication, il y eut 31 enchères. Le 2 août 1856, les héritiers Courtat cèdent le domaine à Louis Isidore Cornet, maire de Saint-Lyé. A son décès le 9 mars 1905, sa nièce, Marie-Estelle Leloup devint sa légataire universelle. Le 28 juillet 1906, elle revendit le domaine à Maître Jules, Paul Bouclier, ancien notaire, demeurant à Troyes. Le 9 février 1920, Mademoiselle Emilie, Isabelle, Suzanne Havequez, dite Dantès, artiste dramatique, demeurant à Paris, se porta acquéreur du château et de ses dépendances pour 60.000 F. M. Dulot, journaliste, acheta la propriété pour sa fille Simone, le 11 février 1926.      

Au IX° siècle, Sainte Maure allait fréquemment en pèlerinage à Saint-Lyé.

Un événement particulièrement important eut lieu au château : le 3 août 1315, Louis X le Hutin épousa en secondes noces Clémence, fille de Charles Martel, roi de Hongrie.

Avant la guerre 1939-1945, est venu plusieurs fois se reposer au château, Edouard Daladier, Président du Conseil.

De la place de l’église, on aperçoit la silhouette du colombier, à 2 étages, et 1 puits enfoncé dans l’épaisseur des murs de fondation, seuls vestiges de l’ancien château des évêques de Troyes. Ce colombier en forme de tour cylindrique, est timbré aux armes du seigneur Odard Hennequin, évêque de Troyes. Il est le dernier témoin de la magnificence de l’épiscopat français au XVI° siècle.

 

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