Les Comtes de Champagne



Henri 1er le Libéral ou le Large (1151-1181)


Henri 1er
Henri 1er

Il naît à Troyes en 1127. Fils aîné de Thibaud II, il lui succède. Il est si généreux et possède de si grandes vertus, qu’il portera les surnoms de " Libéral, le large, père du conseil, tuteur des pauvres et orphelins et grand justicier ".

La grande fortune qui lui vient de ses foires, Henri ne l’emploie pas seulement aux dépenses ordinaires de la charité, il la consacre à l’embellissement de Troyes, en l’ornant de beaux monuments (le palais, la collégiale, la maison- Dieu, ...) et d’églises, comme Saint-Etienne, Sainte-Madeleine, Saint-Nicolas et Saint-Pantaléon.

De 1152 à 1180, c’est lui qui gouverne la Champagne, et fait fonction de Maire pour la ville de Troyes.

Il aime lire les poètes latins, Virgile, Horace, et aussi les Pères de l’Eglise. Il est le premier comte de Champagne à constituer une bibliothèque, et il en fait orner les manuscrits par un atelier d’artistes. Il protége les arts. Marie, sa femme, agit de même. Ils font de Troyes, l’un des berceaux de la littérature de son temps et de tous les temps.

Henri devient le gendre du roi Louis VII, qu’il a accompagné à la croisade en 1147.

Marie de France, fille aînée de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine, a 8 ans quand elle est fiancée à Henri 1er, en 1153. Le mariage a lieu en 1164. Leur premier enfant, Henri, naît en 1166.

Les liens entre Louis VII et Henri 1er se resserrent en 1160, quand la sœur du comte, Adèle, épouse le roi de France. De cette union naît Philippe-Auguste. Ces alliances par mariage préparent la réunion de la Champagne à la couronne de France, un siècle plus tard. Un des principaux conseillers du roi est un des frères du comte Henri, Guillaume-aux-Blanches-Mains, qui devient en 1176 archevêque de Reims.

Le comte Henri évite de lever de lourds impôts.

La ville de Troyes commence à prendre la forme d’un bouchon de champagne qu’elle conserve toujours.

Henri 1er fait creuser le canal des Trévois. Grâce aux canaux qui le prolongent, le terrain marécageux se trouve assaini. Les tanneurs et les bouchers s’y installent. La Vienne est dérivée pour servir d’égout. L’eau est utilisée aussi pour combattre les incendies. Il distribue les canaux pour le service des moulins, des papeteries, blanchisseries et autres manufactures.

Le comte établit l’Hôtel-Dieu et les hospices Saint-Nicolas et Saint-Abraham.

Il crée 196 canonicats, plus du quart de ceux qui existent dans le royaume. Le chiffre est tel que le roi Louis VII s’en alarme.

Prolongeant la durée des foires, il parvient à la continuité du mouvement commercial recherchée par Thibaud II, et crée la fonction de garde des foires, et aménage les quartiers qui leur sont réservés, ce qui permet l’arrivée des marchands italiens qui apportent les produits de luxe amenés par caravanes d’Arabie, de l’Inde, de l’Extrême-Orient, épices recherchées en cuisine comme en pharmacie, soieries et précieuses étoffes d’Orient... D’Allemagne, viennent les pelleteries du Nord, les fourrures précieuses, le vair, le gris, l’écureuil…D’Espagne, le merveilleux cuir cordouan. Bientôt on trouve de tout, aux foires de Champagne, même, comme dit un fabliau : " le bon sens q’une épouse demande à son mari volage de rapporter de la foire de Troyes ".

Le rayonnement des foires du comte s’étend à toute l’Europe, et comme l’on y échange non seulement des marchandises, mais aussi toutes informations nécessaires au commerce, leur fréquentation devient indispensable pour tout marchand sérieux. L’on dit :" ne pas savoir ses foires de Champagne ".

En 1178, Henri se croise. Il envoie en Champagne quelques insignes reliques qui feront la gloire et la fortune de ses églises. Il tombe entre les mains des infidèles. Délivré, il revient à Troyes, et son premier soin est d'aller saluer à Sens, le nouveau roi Philippe Auguste, son neveu, un jeune homme de 17 ans. Il arrive à temps pour empêcher le bouillant Philippe de s'engager contre l'Empereur. Il lui fait observer " qu'il n'est ni avantageux ni juste pour complaire au roi d'Angleterre de faire la guerre à un souverain qui n'a fait de tort ni à son père ni à lui-même ".  

Atteint d’une maladie rapportée d’Orient, il meurt le 16 mars 1181.

Son tombeau, à la Cathédrale, a été mis en pièces pendant la révolution :" on délibéra si l'on jetterait à la voirie les restes des bienfaiteurs de la Champagne. On s'est déterminé à en tirer les cercles en pierre où ils ont été ensevelis, et on les a déposés sous le pavé de la même chapelle, où ils demeurent ignorés, sans inscriptions..." 

 

Napoléon, approuve l’arrêté du maire de Troyes en 1808, attribuant à une voie le nom de Quai du Comte Henri.

   


Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.