Aubois très célèbres



François Gentil


Au Moyen Âge, il y a à Troyes, une rue de Montpellier, car fréquentée pendant les foires, par des négociants de cette ville.

Il y a même un jeu de paume dit de Montpellier, au n° 6. A cette époque, ce jeu est synonyme de tripot. Les particuliers riches en ont aussi pour leur usage. Il y en a un à l’évêché, un autre aux bains publics. C’est un exercice cher à nos ancêtres, il développe les grâces et la force du corps. Leur gaieté rabelaisienne s’y formule en saillies et en contes que n’ont pas négligé de recueillir nos anciens auteurs. Mais il y eut des abus, on en fit souvent des lieux de désordre et de débauche. L’autorité s’en émut, et le 24 juillet 1543, il est défendu d’établir de nouveaux jeux de paume.

En 1614, cette rue s’appelle rue de la Clef-de-Bois, d’après une maison où pend cette enseigne.

Par arrêté du 2 mars 1868, elle prend le nom de rue François Gentil.

 

Parmi les artistes du XVI° siècle, qui ont orné de leurs œuvres les églises de Troyes, il en est un dont on parle beaucoup, mais que l’on connaît peu.

Ce statuaire troyen de la Renaissance, naît à Troyes vers 1510.

Tailleur d’images, c’est l’un des plus grands sculpteurs du XVI° siècle.

 

Il est tout d’abord, l’élève de Dominique Florentin. Il visite de bonne heure l’Italie, cette patrie des beaux-arts.

Louis XIII l’appelle pour travailler au Louvre.

 

A cette époque, il est écrit que " Gentil ne travaillait qu’autant qu’il avait besoin d’argent pour boire et pour jouer à la boule ".

Cela est sans doute véridique, puisque lorsqu’il est appelé par le roi, " il était en Prèze, à boire et jouer à la boule. Il ne vint pas sur le champ, mais dit qu’il allait venir; il proposa aux Messieurs (les envoyés du Roi) qui étaient venus, un Hercule en pierre et il s’en retourna boire et jouer... Il partit pour Paris, et, après avoir fait une statue, il demanda son paiement et à revenir à Troyes. Il revint et continua son genre de vie. Il parcourut toute la Champagne et la Bourgogne, où il a laissé grand nombre de statues, qu’il faisait pour sa nourriture et son entretien…".

 

En 1563, François Gentil et sa femme Marguerite font profession avec leurs sept enfants de la religion catholique.

 

Il enrichit les églises de Troyes, sa ville natale, de nombreux bas-reliefs et de belles statues, que l’on trouve à la Cathédrale, à Saint-Jean, Saint-Nicolas, Saint-Pantaléon, à l’Abbaye Saint-Loup, à la Madeleine, à Saint-Pierre...

 

Il fait plusieurs mausolées, parmi lesquels celui du Cardinal de Givry, que l’on admirait avant 1789, dans la cathédrale de Langres.

Il sculpte pour l’église Saint-Martin de Langres, le Christ " le plus admirable qu’il y ait en France ".

 

Troyes possède de ce brillant artiste:

- le David et l’Isaïe, du portail sud de Saint-Nicolas, qui dénotent une grande maîtrise,

- les bas-reliefs de l’ancien retable du Saint-Ciboire de Saint-Jean,

- le Christ à la colonne, de Saint-Nicolas,

- les statues de sainte Élisabeth et de la Vierge figurant la Visitation, dans une des chapelles de Saint-Jean,

- le Christ ressuscité du Sépulcre, à Saint-Nicolas,

- cette incroyable série de bas-reliefs et de statues qui ont rendu l’église de Saint-Pantaléon justement célèbre,

- plusieurs statues pour le portail principal de la cathédrale,

- le Baptême de saint Augustin, pour l’abbaye de Saint-Loup, et qui fut plus tard transporté dans la chapelle des fonts baptismaux de la cathédrale,

- 2 anges pour le Ciborium de Saint-Nicolas,

- la statue de saint Yves, le Crucifix et les autres images sur le portail de cette église,

- des bas-reliefs et des statues pour le jubé de Saint-Étienne,

- 1 statue de saint Jean l’Évangéliste pour mettre sur l’autel de Saint-Jean,

- 1 statue de la Madeleine pour Sainte-Madeleine,

- 1 Crucifix au-dessus du bénitier de Saint-Jean,

- et le Trépassement de Notre-Dame, placé dans la nef de la cathédrale.

 

François Gentil décède en 1585 (certains par erreur disent 1588).

 

En 1901, dans les Nouvelles Archives de l’Art français, est publiée une lettre datée de 1756, de l’érudit Levesque de la Ravallière, qui préparait alors des Mémoires sur les hommes célèbres de Troyes et des environs.

On peut y lire: " Gentil, le plus célèbre des sculpteurs du monde... de l’aveu de tout le monde, il a surpassé tous les statuaires avant lui et après lui... il faut lui attribuer tous les bons morceaux qui sont à Troyes et ailleurs ".

 

Le portrait de Gentil nous a été conservé dans un des tableaux du musée de Troyes et dans le troisième des bas-reliefs de Saint-Jean, où l’on remarque un personnage coiffé d’une toque à plume jetée de côté sur la tête, d’une façon toute cavalière.

 

Dominique a donné sa physionomie à la statue de saint Jacques qui se dresse au premier pilier de droite en entrant à Saint-Pantaléon, au-dessus de sa tombe gravée de 2 pals en sautoir.

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