Le département



La Chapelle St-Luc




Etang de Fouchy
Etang de Fouchy

La dénomination de La Chapelle-Saint-Luc apparaît pour la première fois en 1190, sous la forme « Capella Sancti Luce », dans le cartulaire, c’est-à-dire dans le  registre qui contient les titres de propriété et les privilèges temporels de l’abbaye de Saint-Loup. Elle doit son nom à une chapelle de l’Annonciation de Notre-Dame, dite aussi Chapelle aux marchands, qui n’existe plus aujourd’hui, et à une relique de saint Luc disparue en 1814. Le hameau de Villebarot, de la seigneurie de Pouilly, formait le centre du village, qui comptait encore les hameaux des Vassaules et de Fouchy-les-Vassaules. La Chapelle-Saint-Luc faisait partie de gouvernement et généralité de Champagne, de l’élection, coutume et bailliage de Troyes, et de la mairie royale de Preize.

 

         L’existence de ce « village agréablement situé sur les bords des prairies qu’arrose la Seine », remonte à la plus haute antiquité, époque à laquelle autrefois, c’étaient des marais, terrains incultes et boisés. Henri le Libéral donna tous ces terrains en prébende (bénéfices ecclésiastiques) aux chanoines de Saint-Etienne qui les firent défricher, les assainir en faisant creuser le canal qui a porté leur nom et y créèrent « de magnifiques prairies », d’où la dénomination de Preize, dont l’étymologie est prairie. A la fin du XIX° siècle, la construction des rotondes, de la malterie, l’établissement de chantiers…, lui ont attiré un grand nombre de ménages ouvriers. On sait que l’ancien « Pavé du Roy », aujourd’hui  la route de Troyes à Méry, est la voie qui dessert tous les villages de la rive gauche de la Seine, que les besoins du commerce et de l’industrie attirent dans cette vieille cité champenoise. C’était aussi le « Pavé du Roy » que suivaient des milliers de promeneurs troyens pour « aller s’ébattre dans cette région séquanaise ».

 

Le Château seigneurial : dès la fin du XIV° siècle, il y avait une « maison forte » (maison fortifiée qui n’est pas un château, mais plus qu'une simple résidence) à la Chapelle-Saint-Luc. Elle est citée dès 1399, et remplacée au XVI° siècle, par une habitation seigneuriale, ainsi décrite en 1779 : « un grand corps de logis, construit en pierres, écuries, étables, granges, colombier à pied, avec cour, le tout fermé de fossés. Dans les dépendances de la Seigneurie, il y a un moulin à blé sur la noue Robert, lieu dit les « Bas-Prés ». L’entrée du château, qui donnait sur la voie des Charrières, était gardée par un pont-levis, de même que la porte de sortie, qui donnait sur un chemin par lequel on allait droit à l’église.

 

La deuxième maison seigneuriale fut démolie en 1842, et ses ponts disparurent à la même époque. A cette époque, la propriété n’était toujours qu’un bois inculte, marécageux et non approprié à la culture des légumes. C’est M. Bodié qui se mit courageusement à l’œuvre avec le défrichement, poursuivi par son fils. C’est l’honneur des jardiniers et des horticulteurs d’avoir assaini et embelli la banlieue troyenne, en transformant ses marais, ses bosquets bourbeux, en jardins spacieux qui fournissaient alors le marché de Troyes en légumes et fruits. Le colombier était le seul témoin authentique : prisme octogonal, toit à 8 pans surmonté d’un clocheton ardoisé.

 

         Au XIII° siècle, quelques personnages possédaient quelques fiefs plus ou moins importants tels que les filles de Guillaume de La Cour, Guillaume de Sailly, frère et héritier de Guy (1249-1252), Pierre de Saint-Benoit et Guillaume de Vilercel (1274-1275).

 

Nous ne trouvons trace des Seigneurs de la Chapelle-Saint-Luc qu’à la fin du XIV° siècle : les de Foulx ou de Folz, seigneurs de la Chapelle-Saint-Luc avant 1399, les enfants de Gillot de Foulx, jusqu’au XVII° siècle. Les Du Mesnil : c’est par mariage que la seigneurie de la Chapelle-Saint-Luc passa à la famille de Folz dans celle du Mesnil. Odard du Mesnil, écuyer, fils de Laurent du Mesnil et de Madeleine de Fontaine, seigneur du Petit-Mesnil et d’Unienville, épousa Nicole de Foulx, « dans La Chapelle et devint ainsi seigneur de cette localité ». De ce mariage naquirent Olivier du Mesnil, seigneur de La Chapelle, et Edme du Mesnil, qui furent aussi seigneurs d’Unienville, du petit-Mesnil et de Chaumesnil en partie. Devenu veuf, Odard du Mesnil épousa en secondes noces Anne de Hauston. Il était seigneur de La Chapelle dès 1595. Les Paillot : le 17 mai 1597, Nicolas Paillot échangea la terre d’Unienville contre celle de La Chapelle, avec Odard du Mesnil. Nicolas Paillot, fils de François Paillot l’aîné, bourgeois de Troyes, et de Catherine Le Maistre, sa femme, devint donc seigneur de La Chapelle en 1597, et au moins jusqu’en 1617. Nicolas II Paillot, conseiller et maître d’hôtel du roi, âgé de 67 ans en 1674, est seigneur à cette date de La Chapelle-Saint-Luc. Il avait épousé en 1679 Geneviève Laurent, dont il n’eut pas d’héritier. Geneviève Laurent : en 1683, alors veuve de Nicolas Le Febvre, maître des Eaux et Forêts au bailliage de Troyes, est dame de La Chapelle en 1688. Pierre-François de Mesgrigny : chevalier, marquis de Mesgrigny, comme de Villebertin et de Moussey, vicomte de Troyes, comte de Briel, seigneur de Saint-Benoit-sur-Seine, de Bouilly, de Courgerennes… fut aussi seigneur de La Chapelle-Saint-Luc. Les Quinot : Eustache-Louis Quinot était seigneur de La Chapelle-Saint-Luc en 1748. Il épousa Louise-Victoire Butteau. Edme-Marie-Eustache Quinot son fils, écuyer, officier au régiment d’Artois-Infanterie, partage avec sa sœur la seigneurie de La Chapelle, après le décès de ses parents : 2/5 pour lui, 3/5 pour sa sœur. En juin 1779, Edme-Marie-Eustache Quinot devient seul seigneur de La Chapelle. Il l’était encore à la Révolution, et n’émigra pas.

 

La Loge du temple : dans le département de l’Aube, les Templiers possédaient, au XIII° siècle, des immeubles ou des droits immobiliers, ou percevaient des dîmes, des droits seigneuriaux dans plus de 80 villes ou villages ! Ces possessions étaient classées par commanderies. A la Chapelle-Saint-Luc, les Templiers possédaient une maison. C’était une propriété située près du territoire de Preize et du canal de la Haute-Seine, sous le nom de la « Loge du Temple ». Elle dépendait de la commanderie de Troyes. Cette maison n’existait plus au XIV° siècle. Le Concile de Vienne, en Dauphiné, adjugea en mai 1312, tous les biens des Templiers à l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui les louèrent à leur profit. L’emplacement occupé par les Templiers se dénomme « Les champs du Temple », et figure au cadastre sous la désignation de « La Côte » et se trouve situé face à la Malterie, de l’autre côté du canal. Tous ces biens ont été divisés et vendus.

 

Les Cordelières : de 1270 à 1290, il exista à l’endroit des « Cordelières » à La Chapelle-saint-Luc, un couvent de Clarisses, fondé par Isabeau, fille de saint Louis, épouse de Thibault V, roi de Navarre, comte de Champagne. En 1289, elles quittèrent La Chapelle-Saint-Luc pour Paris et prirent le nom de Cordelières Saint-Marcel. Elles gardèrent leur propriété qu’elles vendirent aux religieuses de Foissy, qui la louèrent. Après la Révolution, les « Cordelières » passèrent par plusieurs mains. Un jugement du 28 thermidor an XII (août 1804), reconnait Marguerite Lecraiq veuve de Jean-Louis Verolot, propriétaire des Cordelières. Elles appartinrent ensuite, par héritages successifs, aux différents membres de la famille Vérolot, qui possédaient aussi les moulins de Fouchy au moment de leur destruction en 1814. Il y eut ensuite MM. Petiteau, Truffier-Vasque, Aubin-Maître et Aubin-Harmant son frère, qui le loua à M. Lalaux fermier.

 

L’église a été construite à 2 reprises, le commencement des travaux remontant à 1513. Le mobilier a été inscrit sur la liste des monuments historiques par arrêté ministériel du 4 juillet 1907. La nef comprend 2 travées, la première porte la date de 1579. L’autel est décoré d’un joli bas-relief du XVI° siècle, d’ordre ionique, divisé par 6 colonnes formant 5 arcades abritant chacune un sujet de l’histoire de la Vierge. La statue de la Vierge est une image remarquable du XIII° siècle.

 

Dans les années 1880-1890, le chemin de fer se développe rapidement, les locomotives suivent aussi le progrès. Le dépôt déjà implanté à la Chapelle St Luc étant jugé trop petit, un autre plus moderne est construit en 1892. Les deux rotondes d'une superficie de 3 000 m2 chacune, d'un diamètre de 70 m et d'une hauteur de 33 m, encadrant un atelier de 2 500 m2 sont vraiment très impressionnantes. Dans chacune d'elles 32 voies (800 x 400 m de fosses) abritent les locomotives. En 1895, le dépôt, devenu trop étroit, est agrandi. Un parc à machines de 8 voies est aménagé ainsi qu'un pont pour le relier au dépôt. Un pont tournant de 17 m manœuvré à la main oriente les machines sur la voie choisie. En 1926, l'apparition des nouvelles locomotives de type 241000 engendre un prolongement du pont tournant. Le 4 juillet 1943, sous les ordres d'un anglais, une équipe de résistants fait sauter une bonne dizaine de locomotives et des machines-outils. Le dépôt de locomotives de Troyes abritait un certain nombre de machines d'une grande importance pour les allemands. Le 1er et le 30 mai 1944, les bombardements alliés causent de très gros dégâts dans toutes les installations. A la fin de l'année 1944, la première rotonde est très touchée. Des bâtiments en bois sont construits et une partie de l'atelier en pierres de taille est refaite, seul vestige de ce grand dépôt encore visible actuellement.

 

En 1883, les frères Bonnette fondent la Malterie de Champagne. Cette usine de conception moderne était constituée de greniers à grains, de cuves à tremper, de cases de germinations, d’un séchoir double à deux plateaux et de silos à malt. Son activité principale consistait à transformer l’orge en malt (matière première utilisée pour la fabrication de la bière et du whisky). En 1975, des problèmes de logistique ainsi qu’une concurrence accrue amènent l’Ancienne Malterie de Champagne à arrêter sa production et à fermer ses locaux. En 1995, la commune décide d’immortaliser la mémoire chapelaine dans les anciens magasins à grains de la Malterie. C’est ainsi qu’elle abrite depuis 2000, le musée de l’Ancienne Malterie de Champagne qui présente un patrimoine qui illustre le XXe siècle grâce aux dons de familles, d’entreprises ou d’amis de la ville.

 

Le Conseil municipal de La chapelle-Saint-Luc a souvent changé de couleur politique, mais un élu comme M. Grienenburger, a fait 5 mandats, sous 3 municipalités différentes, car sa commune lui tient à cœur, et il ne « mâche jamais ses mots » lors des séances.      

 


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