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Ancien cimetière Saint-Jean


Le souvenir de l’ancien cimetière Saint-Jean, ne subsiste plus aujourd’hui, que par le nom de la rue du Petit cimetière Saint-Jean, donné à l’étroite ruelle qui longe le chevet de l’église, et dans diverses inscriptions que l’on peut lire encore sur les murs extérieurs de cet édifice.

         Primitivement, les paroissiens de Saint-Jean sont inhumés dans des caveaux situés à l’intérieur de l’église. Mais, dès le début du XVI° siècle, ces caveaux étant devenus insuffisants, le curé, Nicolas Dorégny passe avec l’abbesse de Notre-Dame aux Nonnains une transaction qui donne aux paroissiens de Saint-Jean droit d’inhumation dans le cimetière Notre-Dame. Une inscription gravée en 1527 à l’angle extérieur sud-est de l’église, nous donne la date exacte de cette transaction : « LA SEPULTURE DES PAROISSIENS DE CETTE EGLISE EST EN ICELLE ET AU BEAU PORTAIL ET CIMETIERE NOTRE DAME AUX NONNAINS DE CETTE VILE ET PAR TRANSACTIO DU 17 APRIL 1506 ».

         Cette nouvelle sépulture, occasionnant aux paroissiens de Saint-Jean de trop grands frais, est abandonnée par eux à la fin du XVI° siècle. Comme les caveaux de l’église sont trop encombrés pour que l’on puisse y faire la moindre inhumation, l’on songe à créer un nouveau lieu de sépulture. Les marguilliers de Saint-Jean utilisent alors à cet effet, une étroite bande de terrain située en bordure du grand mur de chevet de l’église. D’où le nom de « Rue du Petit Cimetière Saint-Jean », donné à la ruelle qui occupe actuellement la place exacte de cette bande de terrain. Ce cimetière exigu est béni le 13 avril 1597, comme nous l’apprend l’inscription suivante, gravée sur le mur de chevet de Saint-Jean, au-dessous de la grande verrière : « L’AN MILLE CINQ CENT QUATRE-VINGT DIX SEPT LE 13 APVRIL CE CIMETIERE A ESTE BENISTE PAR REVEREND PERE EN DIEU MESSIRE JEHAN LE MEIGNIEN EVESQUE DE DIGNES ».

C’est en 1876 que ce cimetière est découvert. Le 22 septembre un caveau est mis à jour, à la suite de travaux de voirie exécutés dans la partie nord de la rue du Petit Cimetière Saint-Jean. Ce caveau, construit en craie et surmonté d’une voûte en plein cintre, contient environ 150 cercueils, entassés sans être recouverts de terre, afin de ménager la place, et dont la plupart renferment des corps d’enfants. De l’église, on accédait directement dans ce caveau mortuaire par une porte de communication, dite Porte du Petit Cimetière, ouverte à cette époque dans le mur de chevet de l’église. Cette porte est aujourd’hui murée, mais ses traces sont encore visibles, tant à l’extérieur que dans la sacristie.

Le nom de l’église de Saint-Jean-au-Marché, vient de ce que ce centre ville accueillait tous les marchés de la ville. Sans doute, au milieu de toute cette animation, le Petit Cimetière Saint-Jean est peu respecté par les marchands et par la foule, puisque la Municipalité intervient pour faire graver aux deux extrémités du chevet de l’église une ordonnance de police ainsi conçue : « ORDONNANCE DE POLICE DU 13 MARS 1706 QUI FAIT DEFENSE A TOUTES PERSONNES DE FAIRE AUCUNE ORDURE DANS CE CIMETIERE ET L’ENCEINTE DE CETTE EGLISE A PEINE DE 100 f  D’AMANDE DELAQUELLE LES PERE ET MERE SERONT RESPONSABLES ».

Au-dessous de ces 2 inscriptions, placées de manière à être vues de la place de l’Hôtel de Ville et de la rue Urbain IV (ancienne rue Moyenne), on lit une inscription peinte sur le mur : c’est une mesure prise contre les gens qui pourraient compromettre la solidité des voûtes des caveaux : « DEFENSE DE PASSER AVEC VOITURES ET BROUETTES SOUS PEINE D’AMANDE ».

Bientôt, le Petit cimetière Saint-Jean menace de devenir lui-même insuffisant, et comme il n’est pas possible de le prolonger sans acheter tout un pâté de maisons, ce qui coûte fort cher, les marguilliers de Saint-Jean revendiquent à nouveau le droit de sépulture au Cimetière de Notre-Dame aux Nonnains. Dès lors, le Petit Cimetière Saint-Jean est abandonné. Pourtant, j’ai lu que sous Louis XV, on enterre encore dans le Cimetière Saint-Jean, un moment délaissé. La police qui s’en émeut, veut, en 1736, interdire toute inhumation nouvelle, à cause des émanations fétides qu’exhalent tant de corps entassés sans être recouverts de terre. Mais, le 26 février 1737, une sentence du bailliage autorise la fabrique à continuer les inhumations selon l’usage. On ne cesse d’utiliser le Cimetière Saint-Jean que vers 1739, lorsqu’il n’y a sans doute plus de places dans les caveaux. Le 23 mai 1739, il est décidé que l’on creusera, à partir du portail de l’église, jusqu’à l’entrée du chœur, une cave destinée aux sépultures. C’est dans ce caveau qu’en décembre 1865, est établi le calorifère, et, pour cette opération, on remue plus de 10 m3 d’ossements ! Une ordonnance épiscopale de 1776 interdit les inhumations dans le cimetière de Saint-Jacques aux Nonnains. Finalement, les fabriques de Saint-Jacques, de Saint-Jean et de Sainte-Madeleine, achètent chacune une portion d’un terrain situé au lieu-dit Clamart ou Champ Rameau (vis-à-vis l’ancienne porte de la Madeleine). Elles y créent un lieu de sépulture commun, première étape vers un cimetière unique pour l’ensemble de la Cité. Ce nouveau champ de repos, mesurant 2 hectares 11, est béni le 1er septembre 1778.

Après avoir servi pendant 93 ans, le Cimetière de Clamart est désaffecté, lors de l'ouverture du cimetière actuel, dit de la Haute Charme, lequel est béni par Mgs Ravinet, évêque de Troyes, le 6 avril 1871.

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