Troyes est l’une des 1ères villes de France où s’établissent des cafés.
Le 6 mars 1698, est le jour de l’ouverture de la Foire de Troyes.
Il y a une foule considérable dans le café situé place de l’Etape au Vin (Place Audiffred).
Des tables de bois, des escabeaux de paille et des tasses de faïence, voilà de quoi se compose à peu près le matériel de ce nouvel établissement.
Les étrangers ont afflué en ville, et se pressent autour des tables.
Le service est lent et beaucoup de gens attendent.
Arrivent 2 mousquetaires du roi, 2 frères, Jean et Philippe Hérost.
Ils s’arrêtent sur le seuil, recherchant vainement une place pour s’asseoir.
A une table se trouvent 2 hommes, l’un vêtu de noir, distingué, c’est M. Poupot, maître des Eaux et Forêts de Bar-sur-Seine. L’autre, à l’air doux et bienveillant, est Nicolas Vinot, avocat aux Riceys.
Ces 2 bons amis ont, comme c’est la coutume, pour les hommes exerçant des professions libérales ou publiques, l’épée au côté.
En attendant qu’on les serve, nos 2 aubois, comme beaucoup d’autres, jouent aux cartes.
Les mousquetaires pensent prendre leur place. Un des militaires s’adresse à Vinot et lui dit d’un ton insolent qu’il triche !
L’avocat lui demande de quoi il s’occupe, et qu’il se trompe, car la partie n’est pas intéressée.
Le militaire le provoque à nouveau, disant qu’il a volé son partenaire.
Le mousquetaire tire son épée et suit les 2 consommateurs en disant qu’il va leur donner une leçon.
L’avocat se retourne alors, prend son épée et en garde, attend le militaire.
Le café se vide rapidement, pour assister au duel qui se prépare.
Les mots fusent : " c’est une agression indigne, empêchez cet assassinat ! ".
" Fuyez ! " disent la plupart des assistants à Vinot.
" Non messieurs, puisque M. le Mousquetaire a déshonoré son uniforme, qu’il tâche de le défendre. C’est lui qui attaque ! ", et il engage le fer avec une vigueur inattendue.
L’avocat est un habile tireur, et son épée disparaît bientôt à moitié de sa longueur dans le corps du soldat qui tombe et meurt.
La foule satisfaite, crie : " Fuyez vite ! ".
Il faut savoir que les édits de Louis XIV répriment sévèrement le duel.
L’avocat Vinot se cache pendant plusieurs semaines, fait agir ses amis et recueille des témoignages unanimes, établissant son innocence.
Il reçoit des lettes de grâce signées de Louis XIV lui-même, le 1er mai.
Ne sachant comment témoigner sa reconnaissance au roi, Vinot a l’idée de faire parvenir à Versailles, une pièce du meilleur crû du vin des Riceys.
Louis XIV goûte le vin, le trouve exquis, et ne veut plus désormais en boire d’autre pour sa consommation habituelle.
La famille Praslin devint fournisseur du roi, et toute la récolte de la contrée connue sous le nom de Val des Riceys fut exclusivement réservée pour la table du roi.
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