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JEANNE D'ARC


En 1429, Troyes est gouvernée par des officiers anglo-bourguignons, avec 600 hommes. L’évêque Jean Léguisé est considéré comme armagnac, partisan du dauphin. Il est d’origine troyenne, est en relation avec le confesseur du roi et de la Pucelle Gérard Machet.

En 1428, frère Richard, dominicain, vient prêcher à Troyes. Ses succès sont considérables. Il dit chaque jour aux Troyens : " Semez des fèves à foison, celui qui doit venir viendra en brief ". Dénoncé en raison de son attachement au dauphin, il quitte Paris le 1er mai 1429, la veille d’être arrêté. Il retrouve Gérard Machet et devient aumônier de la Pucelle d’Orléans. Peu après, il est à Troyes.

La bourgeoisie prépare la soumission de la ville à Charles VII. Le parti adverse est surtout composé des artisans et des ouvriers.

Le roi, l’armée (12.000 hommes) et Jeanne d’Arc s’arrêtent le 4 juillet, devant Saint-Phal. Troyes leur apparaît, " bien close par sa puissante ceinture de remparts, massés autour des clochers de ses 27 églises ".

Jeanne d’Arc écrit le 4 juillet, de Saint Phal, aux Troyens la lettre suivante : " Très chers et bons amis… Jeanne la Pucelle vous mande… que vous fassiez vraie obéissance et reconnaissance au gentil roi de France. Loyaux Français, venez au-devant du roi Charles... Et si ainsi le faites, je vous promets… que nous entrerons, à l’aide de Dieu… et y ferons bonne paix qui que vienne contre...Nous attendons une réponse rapide, devant la cité de Troyes. "

A la réception de cette lettre, portée à Troyes par frère Richard, les administrateurs de la ville affirment que Jeanne est une folle, pleine du diable et que sa lettre n’a ni rime ni raison, qu’après l’avoir lue et s’en être bien moqué, ils l’avaient jeté au feu et sont décidés à se défendre jusqu’à la mort.

De Saint-Phal, l’armée se rend devant Troyes, qui est " grande et grosse ville.". L’armée du roi campe au bourg de Croncels. Le 5 à 9 h du matin, la ville est investie, et le dauphin demande sa soumission. Pendant 3 jours, le roi et son conseil sont indécis sur la conduite à tenir : l’armée royale n’a pas de vivres, pas d’argent, pas de matériel de siège ni de munitions. Les soldats se nourrissent de fèves. 6.000 personnes, n’ont pas mangé de pain depuis 8 jours.

Le 8, le roi réunit son conseil. Le siège paraît impossible, en raison de la famine de l’armée. Ce serait pourtant une chose merveilleuse de prendre la cité de Troyes, qui est forte et close de fossés et de bonnes murailles, qui est bien approvisionnée de vivres et garnie de gens de guerre et de peuple, paraissant vouloir résister au roi. Il décide d’aller chercher Jeanne d’Arc. A son arrivée, elle dit au roi : "Serais-je crue de ce que je dirai ? ". " Volontiers, répond Charles VII, si vous dites choses raisonnables et profitables ". Jeanne reprend : " Gentil roi de France, cette cité est vôtre. Et si vous voulez demeurer devant, 2 ou 3 jours, elle sera en votre obéissance ". Le conseil de la Pucelle est suivi, l’armée demeure devant Troyes. Les Troyens voient, du haut de leurs remparts, les préparatifs dirigés contre eux. Ils possèdent des provisions et munitions de guerre, ce qui leur permet de résister. Mais, la ville est divisée. Les officiers sont d’avis de résister, tandis que les Troyens, encouragés par l’évêque, le clergé, la bourgeoisie, et une grande partie des métiers, sont d’une opinion opposée. Les gens simples disent qu’ils ont vu autour de l’étendard de Jeanne, une infinité de papillons blancs au siège d’Orléans, que c’était merveilleux, qu’il y a lieu de traiter avec le roi. Le confesseur de Charles VII, et l’aumônier de Jeanne, amis de l’évêque de Troyes, suivent le roi et son armée. L’évêque, le clergé, les bourgeois et les gens de guerre, en grand nombre, se rendent le 9 juillet au camp du roi. Charles VII leur dit qu’il est l’unique héritier du royaume, et va se faire sacrer à Reims. Il tiendra les habitants de Troyes en paix et franchise, ainsi que le roi St Louis tenait son royaume. La députation troyenne rentre en ville après avoir reçu ces assurances. Les habitants décident de rendre au roi " pleine obéissance… moyennant qu’il leur ferait abolition générale de tous cas, qu’il ne leur laisserait aucune garnison, qu’il abolirait les aides, excepté la gabelle ". L’évêque et les habitants en grand nombre, retournent vers le roi, et font connaître leur décision.

Le roi pardonne, et décharge les habitants de tous arrérages d’impôts, de quelque nature qu’ils soient, et obtiennent la facilité du développement de leur commerce et de leur industrie. L’armée royale reçoit des vivres à satiété.

Le dimanche 10 juillet, la garnison bourguignonne quitte la ville, le roi et son armée  entrent à Troyes et assistent à une messe à la Cathédrale. Jeanne d’Arc y tient un enfant sur les fonds baptismaux.

Le lendemain, le roi prend la route pour Reims, où il est sacré le 17.

En récompense de ses services, le roi anoblit Jean Léguisé et toute sa famille.

Le 22 septembre, les Troyens reçoivent de la Pucelle une lettre les informant qu’elle a été blessée sous les murs de Paris.

La soumission de Troyes est un événement capital. Elle décida du succès de la campagne du sacre. C’est à partir de ce moment que Charles VII prend vraiment le titre de Roi.

Jeanne d’Arc a effacé le honteux traité du 20 mai 1420, qui, à Troyes même, avait livré la France à la domination anglaise.

Ces heures décisives pour l’existence même de la France, sont fêtées à Troyes, le 7 juillet 1929, pour le cinquième centenaire du passage de Jeanne d’Arc à Troyes. Une foule innombrable, sans distinction de croyances ni d’opinions, y assiste, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses de la cité. Les cérémonies sont encadrées par 2 escadrons de gendarmes à cheval et par des compagnies de gendarmes à pied. Ceci, non pas par une attention spéciale du Gouvernement, mais pour déjouer les tentatives de sabotage annoncées et préparées par les communistes. Grâce aux mesures prises, les choses se passent sans incident.

Une plaque commémorative est inaugurée le 7 juillet 1929, au pied de la tour de la Cathédrale, rappelant le souvenir de cette journée où " Jeanne d’Arc a fait à nouveau l’unité de notre Ville de Troyes ".

 

Les Troyens d’aujourd’hui ne doivent pas oublier la part que prirent leurs ancêtres à la libération de leur patrie et à la formation du royaume.

 

 

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