les Crimes



Après 3 mois d’un heureux mariage à l’essai, ils sont découverts morts côte à côte le jour de leurs noces


Le 9 juillet 1972, André Ramelet, fait les cent pas devant la station de taxis de Chatillon-sur-Seine. Huit jours auparavant il a fait insérer, dans un quotidien : "Célibataire attentionné, travailleur, bons revenus, épouserait femme aimante".

 

Une lettre a répondu à son appel, signée Josette Palenie. Il l’attend, un énorme bouquet de fleurs à la main. Il voit arriver une jeune femme brune de 28 ans. Une heure plus tard, ils sont réunis dans une auberge. Les heures passent et c’est bientôt le milieu de la nuit. Alors, il l’entend murmurer :"Il y a des chambres ravissantes au-dessus, si nous allions dormir ?".

  André n’a jamais encore connu l’étreinte d’une femme. Il reste un instant stupéfait de la voir nue devant lui…Elle se donne avec fougue et ce n’est qu’aux lueurs du petit matin qu’il dort, fourbu et heureux.

 

André a déjà cru rencontrer le grand amour alors qu’il effectuait son service militaire en 1957. A cette époque, il fait la connaissance de Gisèle, et s’éprend immédiatement d’elle. Bien qu’André brûle de lui déclarer son amour les mots refusent de lui sortir de la gorge.

Au bout de 2 ans, il reçoit une lettre :"Je pars dans le midi, écrit Gisèle. Il est inutile de chercher à me revoir".

Des années passent. Les seules distractions d’André sont la chasse et la pêche. En mai 1968, il fait la connaissance de Laure. Bientôt elle lui dit :"Tu sais, je suis amoureuse de toi. Pourtant, je ne pourrai jamais t’appartenir. Ne me demande pas pourquoi", et elle s’enfuit brusquement. C’est un silence de plus d’un mois. N’y tenant plus, André va demander des nouvelles au domicile de Laure. Il apprend qu’elle a été transportée à l’hôpital, atteinte de leucémie. André se rend à son chevet, mais ne peut que l’apercevoir derrière la vitre de sa chambre stérile. Elle décède en janvier 1969.

Ce n’est qu’en 1972 qu’il décide de sortir de son isolement et qu’il fait publier son annonce : "Célibataire attentionné…".

Le 10 juillet 1972, il se réveille donc, tendrement enlacé à Josette dont il veut faire sa femme. Josette lui avoue qu’elle a connu de cuisants échecs :"J’ai épousé en 1963 un homme que je n’aimais pas, et qui n’a jamais su me satisfaire physiquement. Nous avons divorcé en 1966. Ensuite, j’ai connu un homme par petite annonce matrimoniale, Norbert. Celui-là, j’en ai été vraiment amoureuse, mais c’est lui qui n’a plus voulu de moi. Depuis, je cherche à l’oublier".

"Tu seras mon épouse", réplique André plein de flamme. "Nous allons commencer par le mariage à l’essai… " répond Josette.

Le mariage est fixé au 30 septembre 1972. André loue un appartement 3 rue Charles Delaunay à Troyes. Il accueille avec allégresse l’annonce d’une prochaine naissance. Josette lui dit :"Tu sais je ne sais pas si je vais le garder". "Que veux-tu dire ? Tu es folle !" balbutie-t-il. "Je crois que je suis très raisonnable, au contraire, reprend Josette.  

Je ne sais pas si tu pourras me faire oublier Norbert. Norbert c’était le feu. Tu es l’eau tiède. J’ai été voir un médecin la semaine dernière. Dans quinze jours tout sera fini. Nous pourrons nous dire adieu". " Tu n’as pas le droit de me faire cela… Je t’aime.". " Tu sais, je ne voudrais pas être méchante, mais l’amour d’un minable comme toi… ce n’est vraiment pas un cadeau !… ". Tout à coup, les mots s’arrêtent dans la gorge de la jeune femme : les mains d’André se sont brusquement tendues vers elle, ont empoigné son col et serrent, serrent

Le samedi 30 septembre, M. et Mme Carré, témoins de Josette, sonnent à l’appartement du 3 rue Charles Delaunay. Ils viennent pour assister à la noce, et sont très étonnés de trouver porte close. Ils se rendent à la Mairie, et là, la même absence est constatée. Tout le monde repart rue Charles Delaunay. Toujours pas de réponse. L’inquiétude monte :"Est-ce que le jeune couple n’aurait pas pu être victime d’un accident ?".

On interroge les voisins, les commerçants du quartier : personne n’a aperçu les futurs mariés depuis près d’une semaine. M. Carré, appelle les pompiers. Ceux-ci passent par la fenêtre. Derrière la porte les témoins de la noce attendent avec anxiété. Le battant s’ouvre, livrant passage à un pompier très pâle. Une effroyable odeur de mort. Ils devinent dans la pénombre deux cadavres. " La mort doit remonter à une dizaine de jours " déclare le médecin légiste. On trouve un stylo et une lettre inachevée. Une enveloppe porte pour tout destinataire : "Au premier qui trouvera cette lettre".

Cette lettre, André l’écrit après avoir étranglé celle qu’il aimait. Il avale 200 comprimés de barbiturique puis prend place à côté de la dépouille de Josette, sort de sa poche l’enveloppe qu’il place devant lui, et une feuille blanche sur laquelle il continue d’écrire jusqu’à ce que la vie le quitte.

 

Voici le texte intégral :"Notre fin est celle de Roméo et Juliette, mes yeux se voilent. La mort vient, elle est douce pour le meurtrier que je suis. Je regrette profondément d’avoir tué mon amour. Je vais mourir, je ne le regrette pas… je ne peux quitter du regard le visage de mon amour ". L’enveloppe, elle, contient la seconde missive : "Elle m’a traité de minable… Je demande à mon père de me renier au lieu de pleurer. J’écris cette lettre trois heures après mon meurtre. Je le regrette, mais il est trop tard. Je suis un lâche, et pour ne pas affronter la justice des hommes, je vais me donner la mort. Je veux être enterré près de ma mère, c’est le seul être que j’aime, à part Josette…Josette, mon pauvre amour, si Dieu existe, qu’il nous rapproche… "

 

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