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Chanteloup


D’après une légende, un religieux qui s’est consacré à Dieu pour racheter la frivolité de sa femme changée en chèvre chantante et parlante, vit en sa compagnie près d’une chapelle.

Un jour, la chèvre folâtre quand survient un loup. Apeurée elle s’enfuit et gagne la chapelle, poursuivie par l’animal furieux.

Elle réussit à enfermer le loup dans la sacristie et se sauve.

Libérée de sa peur, railleuse par nature, au lieu de crier " hurle le loup ! hurle ! " elle bêle ironiquement et joyeuse : " Chante-Loup ! Chante-Loup ! "

 

Notre Chanteloup a-t-il quelque rapport avec cette légende ?

 

Ce qui est sûr, il est d’origine gallo-romaine en raison de la découverte de fragments de mosaïque, de marbre blanc et noir de cette époque, qui y a été faite vers 1870.

 

Ce devait être une villa, car les documents du XVI° siècle ne la désignent jamais sous le nom de château, mais toujours sous celui de " maison ".

Les propriétaires accolent à leur nom celui de Chanteloup, se parant du titre de seigneur du lieu, ainsi Nicolas d’Auxerre, garde de la monnaie de Troyes marié (en 1566) à la fille de notre maire Pierre Mauroy, porte le titre de seigneur de Chanteloup. Les armes des 2 familles étant gravées sur la margelle du puits.

En 1607, c’est Nicolas Paillot, maire de Troyes (1618-1622) (représentant le corps municipal au sacre de Louis XIII à Reims).

Puis en 1676, c’est Louis Simon de Vienne, conseiller du roi au bailliage de Troyes.

En 1682, le nouveau propriétaire est un haut personnage de Troyes, Nicolas de La Huproye, garde-marteau de la maîtrise des Eaux et Forêts. En 1689, c’est Eustache Maillard, chevau-léger de la garde ordinaire du roi, et en 1691, à nouveau Louis de Vienne.

 

Fin du XVIII° siècle, cette partie du territoire de Sainte-Savine formait un hameau de quelques maisons.

 

En 1715, le propriétaire est Jacques de la Huproye, grand horticulteur, ayant servi dans la compagnie des Mousquetaires noirs.

Il transforme cette ferme en un domaine dont l’agencement fait l’admiration. Il bâtit une confortable gentilhommière dont il ne reste qu’une cave voûtée datée de 1723, et un mur de craie de plus de 100 mètres de long. Il trace de vastes jardins, établit des abris, aménage des ombrages, creuse des puits, et en fait une magnifique exploitation agricole, avec 30 à 40 ouvriers.

Il cultive légumes, fleurs, fruits, notamment des pêches, qui ont figuré sur les tables des grands de cette époque, comme celles du cardinal de Fleury, du Duc de Lévi, de la princesse de Carignan, même sur celle du roi Louis XV, qui vient loger à Chanteloup plusieurs fois, pour jouir en personne des merveilles qui s’accomplissent dans cette propriété.

Haut fonctionnaire, homme politique, précurseur en horticulture, citoyen au grand cœur, Jacques de la Huproye est enterré dans le chœur de l’église de Sainte-Savine

 

En 1739, le propriétaire est Jacques Gouault, Officier du Roi, un de nos plus fortunés négociants, frère d’Eustache, maire de Troyes (1747-1751) et d’Antoine vicaire général de notre évêque.

 

En 1915, Chanteloup devient un hôpital militaire de 200 lits.

 

En 1917, le dernier propriétaire, l’industriel Léon Poron, fait don de la propriété aux Hospices de Troyes.

 

En 1911 Charles Arpin a fondé la société d'assistance et de prévoyance Le Grand air, destinée à offrir aux enfants de complexion délicate, et appartenant à des familles intéressantes, un séjour gratuit de trois semaines à la campagne. Il devient le directeur de l’Ecole de Plein Air permanente de Chanteloup en 1922.

 

En 1947, la Ville de Troyes y installe l’Ecole de Plein Air, en 1965, le Centre sanitaire Social Pédagogique de l’Enfance, et en 1967 une structure spécialisée d’accueils d’enfants handicapés moteurs, visuels et auditifs, avec 2 structures : le centre médico-social pédagogique (CMSP) avec l’accueil de 45 jeunes de 2 à 20 ans, et 1 internat de 15 places, et les services d’accompagnement (82 temps pleins), qui accueillent 57 enfants jusqu’à 20 ans, scolarisés à l’extérieur.

 

En 2009 ont débuté les travaux pour sa restructuration.

 

        M. Guy Dauphin nous donne les précisions suivantes : « L'hôpital auxiliaire bénévole 301 était installé sur le domaine de Chanteloup, à Sainte-Savine, près de Troyes, entre mai et octobre 1915. Cet hôpital sous tentes était géré par le Scottish Women's Hospitals, sous l'autorité du service de santé militaire français. Le personnel était entièrement féminin et britannique (à l'exception de l'Australienne Olive Kelso King). Il comptait une soixantaine de personnes, dont 4 doctoresses, 2 chirurgiennes, des infirmières, des aides-soignantes, des conductrices d'ambulance, des brancardières, du personnel administratif... Les doctoresses Anne Louise McIlroy et Laura Sandeman étaient les responsables médicales et Katherine Harley, la soeur du Maréchal French, la directrice administrative. Une douzaine de tentes était aménagée sur les pelouses du domaine. La capacité de l'hôpital était de 20.   

 


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