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Les Abbesses du Paraclet



Héloîse
Héloîse

          La première abbesse est Héloïse de Pope et de Colardeau, qui dirige durant 35 ans, « avec une sagesse et une habileté consommées, un établissement  mort en naissant, qu’elle laissera dans l’état le plus florissant, et devenu un chef d’ordre d’où relèvent 5 prieurés ». Elle est adorée de ses saintes filles, qu’elle édifie par ses vertus et par une soumission de toutes les heures, à une règle qu’elle ne trouve pas assez rigoureuse. Elle est comblée des bienfaits des rois et des seigneurs les plus puissants, en correspondance avec les princes de l’Eglise qui l’appelaient leur fille, s’empressant d’accorder à sa personne et à sa maison, des privilèges exceptionnels, et de confirmer les libéralités dont elle était l’objet, présentant enfin en sa faveur le plus certain des témoignages, celui des abbesses qui lui ont succédé, qui se sont transmis d’âge en âge comme un héritage la tradition de sa sainte vie, "et qui se la sont toutes proposée pour modèle".  Héloïse est douée de ce prodigieux savoir qui fait dire à Pierre le Vénérable, que par ses connaissances, « elle avait vaincu toutes les femmes, et surpassé la plupart des hommes ».  Elle lit les Saintes Ecritures dans les 3 langues hébraïque, grecque et latine, et les enseigne dans son monastère où l’usage s’en est longtemps conservé. M. Cousin a dit « cette noble créature aima comme sainte Thérèse, écrivit comme Sénèque, et dont la grâce devait être irrésistible puisqu’elle charma même saint Bernard ». Sa vie publique se trouve soit dans les bulles des papes qui lui ont été adressées, soit dans les chartes sans nombre dans lesquelles elle a figuré comme abbesse.

2° abbesse – Eustachie.

3° abbesse – Millesendis : 1179-1202. En 1194, Garnier évêque de Troyes lui fait une donation, en 1197, Hélie de Villemor, en présence de la comtesse Marie, lui constitue 10 livres de rente sur les péages de Villemor et de Marcilly, pour recevoir sa fille à Nonain. En 1198, une bulle d’Innocent III confirme tous les biens et privilèges du couvent.

4° abbesse – Ida : 1203–1209. En 1203, Innocent III, sur sa plainte, excommunie un chanoine de Troyes pour avoir frappé les chapelains et les frères convers du Paraclet.

5° abbesse – Ermengarde : 1210–1248. En 1229, Philippe Poilet transmet un droit sur les boulangers et pâtissiers de Provins, qui ne manque pas d’originalité. Le jour de la Pentecôte, chaque maître devait payer, à l’issue de la prédiction devant l’église Saint-Thibaut, « 3 deniers de cens et une redevance en pain nommée thouyn ». Chaque nouveau maître « payait le cens et devait fournir, pour sa bien-venue, une tarte et un gâteau bon et honnête ».

6° abbesse : Marie I : 1249–1263. Elle est la sœur d’Eudes, archevêque de Rouen. Le jour de la saint Barnabé 1249, en présence de son frère l’archevêque, de toute la communauté et plusieurs personnages de qualité, elle reçoit le compte de Pierre Desbordes, troyen, qui a régi les biens durant la vacance. On voit que l’abbaye exploite sur ses terres 26 chevaux, 38 bœufs, 54 vaches, 49 porcs, 1.500 brebis,  et des quantités considérables de grain. Ce détail donne une idée de la prospérité de cette communauté.

7° abbesse – Jacqueline, 1263–1278.

8° abbesse – Marie II, 1278– 1298. Les religieuses s’étaient multipliées d’une manière miraculeuse, au point de n’être plus en rapport avec les ressources. Une bulle de Célestin III en fixe le nombre à 60.

9° abbesse : Catherine I Des Barres : 1299-1322. C’est la première abbesse à appartenir à la famille des Barres, une des grandes bienfaitrices du Paraclet.

10° abbesse : Aalips Des Barres : 1323-1354. Dans l’hiver 1353-1354, l’abbesse se rend très souvent à Provins pour y soutenir les droits du couvent devant la justice.

11° abbesse : Elisabeth de Villemeniot : 1354-1366.

12° abbesse : Helisandre Des barres : 1366-1376. Nos guerres avec les Anglais furent désastreuses. Les bâtiments du Paraclet furent ruinés, les religieuses dispersées, la vie du couvent suspendue pendant des années. En 1366, le pape charge l’évêque de Troyes Henry de Poitiers, de s’occuper de la réédification et de rappeler les religieuses retournées dans leurs familles. Notre évêque avait endossé la cuirasse, commandait des forces imposantes, et eut l’avantage en plus d’une rencontre, et comme si ses mœurs eussent dû se ressentir de ce changement d’état, il eut plusieurs enfants de Jeanne de Chevry, religieuse du Paraclet, qui furent légitimés par ordonnance royale de 1370, savoir Henry, bâtard de Poitiers, et 3 filles.

13° abbesse : Jehanne 1ère Des Barres : 1403-1408. En 1408, le couvent n’est pas encore relevé de ses ruines et ne peut y parvenir par ses seules ressources. La pape Benoist XIII, résidant à Avignon, émet un bref où il promet des indulgences aux personnes qui contribueraient à cette restauration.

14° abbesse : Jehanne II de La Borde : 1415.

15° abbesse : Agnès de la Borde : 1423-1456.

16° abbesse : Guillemette de La Motte :1456-1481. Elle meurt dans un âge très avancé, au point que la prieure de Traînel demande à être chargée du temporel.

17° abbesse : Catherine de Courcelles, fille du seigneur de F. Saint-Thibault : 1482-1513. En 1482, elle obtient des bulles pour cumuler l’abbaye de Notre-Dame de Troyes avec le Paraclet. En 1497, elle déplace les tombes des fondateurs Abélard et Héloïse, en grande cérémonie, en présence de hauts personnages. Elle décède en 1519, après avoir reconstruit « cloître, dortoir, réfectoire et autres ».

18° abbesse : Charlotte de Coligny : 1513-1535. En octobre 1513, sur la démission de Catherine de Courcelles, sa tante, elle obtient de Léon X ses bulles de nomination. Elle était trésorière de Notre-Dame de Troyes.

19° abbesse : Antoinette de Bonneval : 1533-1547. Elle déploie une grande sévérité, appelle au Paraclet les sœurs des prieurés de son ressort pour y subir les pénitences prononcées, et, au besoin les fait amener de force par le bras séculier.

20°abbesse : Renée de la Tour : 1548. Elle décède en mai 1548.

21° abbesse : Léonarde de Turenne : 1548-1560.

22° abbesse : Jehanne III Chabot : 1560-1593. Il se présenta 4 prétendantes à la mort de Mme de Turenne. Le roi Charles IX se décide en faveur de Jehanne Chabot. Elle fit scandale en professant ouvertement la religion réformée, n’allant jamais à l’église. De 18, les religieuses se réduisent à 3.

23° abbesse : Marie III de La Rochefoucault de Chaumont : 1599-1639. Elle inaugure la famille de la Rochefoucault qui occupe cette maison sans interruption pendant 200 ans, jusqu’à la Révolution.

24° abbesse :  Anne-Marie de La Rochefoucault Langeac : 1639-1646.

25° abbesse : Gabrielle-Marie de La Rochefoucault : 1647-1675. 27 religieuses.

26° abbesse : Catherine III de La Rochefoucault (sœur de la précédente) : 1675-1706.

27° abbesse : Marie IV de La Rochefoucault de Roucy : 1706-1768. Elle fait construire la dernière abbatiale. 24 religieuses, 10 converses, 5 religieux, des médecins et chirurgiens, 20 domestiques, 9 servantes.

28° abbesse : Marie V de La Rochefoucault-Bayas : 1768-1778. Nommée à l’abbaye de Soissons.

29° et dernière abbesse : Charlotte de La Rochefoucault de Roucy : 1778-1790. A marqué son administration par des constructions considérables : la salle du chapitre, un corps de bâtiment de 126 pieds de long…

Lors de la Révolution, en décembre 1790, les scellés furent apposés sur l’église et les religieuses forcées de se disperser, au grand regret des populations.

Le 14 septembre 1792, le Paraclet est vendu comme bien d’émigré. En vertu de la loi du 17 septembre 1792, sont envoyés à Paris pour y être fondus, les objets servant au culte, en matière d’argent et de vermeil. Les reliques ont été profanées, les cendres des morts, jetées au vent.

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