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Ervy au XVII° siècle



Porte St Nicolas
Porte St Nicolas

          Ervy fut affranchi par Thibault III, comte palatin de Champagne, en 1199, c’est-à-dire avant presque toutes les autres villes du royaume. Ce prince lui donna en outre pour loi la coutume de Lorris et des franchises assez étendues. Ervy, qui avait été envahi par le duc de Bourgogne et autres seigneurs factieux sous Charles VI, retournèrent en juillet 1429 sous l’autorité de Charles VII, son fils, qui, à la tête d’une armée nombreuse où était Jeanne d’Arc, marchait en vainqueur à Troyes, par Saint-Florentin.

 

Dans l’été de 1433, Ervy fut assiégée et reprise par de duc de Bourgogne, mais retourna au bout de peu de temps sous la domination du roi.

 

         La ville d’Ervy avait été érigée, en 1317, en baronnie pairie. Rentrée dans le domaine de nos rois, elle le fut de nouveau par lettres-patentes de 1404, données à Charles le Noble, roi de Navarre. Elle avait alors dans son sein 2 juridictions : une prévôté et un bailliage, plus un siège d’élection et 1 juge « grüyer » (justice des bois). Cette prévôté fut supprimée en 1565.

 

         Une vieille tradition rapporte qu’autrefois les faubourgs étaient beaucoup plus considérables qu’aujourd’hui, que l’église paroissiale actuelle était une collégiale établie par le seigneur, sans doute pour que le châtel ne fût pas privé  du service divin dans les temps de siège, que la paroisse et le cimetière étaient à Montier-Héraut, hameau dépendant d’Ervy.

 

Il existait à une époque très reculée, un faubourg très étendu nommé « Fauxbourg d’Armance », situé au sud de la ville, sur le coteau qui descend à la rivière, dans lequel était bâti le four banal (les habitants de cette seigneurie ne pouvaient utiliser que ces installations seigneuriales, payantes, qui sont donc des monopoles). On avait laissé tomber de vétusté ce four après la destruction du faubourg, et on n’entretenait que celui qui était dans le châtel. Ce dernier fut incendié, et la crainte de voir renaître le danger que l’on avait couru, le fit transporter dans un local sûr.

 

Le faubourg appelé de Fontaine est qualifié « bourg », ce qui signifie qu’il était considérable.

 

Le château avait 2 portes principales, et 1 fausse porte à la poterne, au midi. L’une de ces portes avait 2 tourelles, et communiquait à l’est au faubourg de Fontaine, et se nommait porte Saint-Nicolas. L’autre se nommait porte Notre-Dame et communiquait au grand faubourg à l’ouest. Cette porte avait pris le nom de porte de la Prison, parce que les prisons y avaient été établies. Elle était en même temps tour féodale, et c’était à l’entrée de cette porte que les possesseurs de fiefs, dépendant de la châtellenie et baronnie d’Ervy, venaient rendre foi et hommage.

 

Les 2 portes étaient flanquées de tours et fermées par des ponts levis. La porte des Champs coupait le fossé, à l’extrémité nord de la rue des Champs, dans l’endroit que l’on nomme faubourg Saint-Antoine, à cause d’une petite figure de ce saint et de son compagnon, placée dans une niche creusée dans le mur d’une maison. Au milieu de la façade ouest de la porte Notre-Dame, entre les 2 embrasures du pont-levis, une inscription est au-dessus d’une petite image de la sainte vierge, symbole patronymique du nom donné à cette porte.

 

         La châtellenie d’Ervy-le-Châtel jouit des prérogatives de pairie, après avoir fait partie du domaine de la couronne depuis l’an 1284 jusqu’en 1404, époque où cette ville fut donnée à Charles, roi de Navarre, avec d’autres seigneuries, en récompense des comtés de Champagne et de Brie. Les comtes de Champagne, avant la réunion de cette province au domaine de la couronne, étaient seigneurs d’Ervy et dépendances.

 

La châtellenie d’Ervy fut réunie au domaine de la couronne, comme faisant partie de la province de Champagne, par le mariage de Philippe IV le Bel avec Jeanne de Navarre, seule héritière de ce royaume, ainsi que de comtés de Champagne et de Brie, par la mort de Henri le Gros, roi de Navarre, comte de Champagne et de Brie.

 

La châtellenie d’Ervy, qui faisait partie de temps immémorial du comté de Champagne, n’a cessé d’être tenue, depuis 1199, jusqu’à 1404, par des souverains : les comtes de Champagne, les rois Philippe IV, Charles IV, Jean 1er, Charles V et Charles VI inclusivement. Un acte passé entre Louis XII et Gaston de Foix, fils de Charles de Navarre, neveu du roi, en 1507, fait état d’un acte d’échange des seigneuries ci-dessus, contre la vicomté de Narbonne et terres qui en dépendent, Louis XII renonçant à « toutes réserves et retenues, fors et excepté l’hommage-lige envers la couronne ».

 

Les ducs de Nevers ont cessé d’être propriétaires de la châtellenie d’Ervy vers l’an 1637, époque de la mort de Charles de Gonzague, duc de Nevers, du Rhételois, de Mantoue, de Montferrat, seigneur châtelain d’Ervy, Saint-Florentin et Dannemoine. Ces 3 dernières terres furent acquises à cette époque, par Michel Particelli d’Emeri, surintendant des finances, lequel ayant marié sa fille à messire Louis-Phelippeaux 1er marquis de la Vrillière et Châteauneuf, lui donna en dot la baronnie d’Ervy, et dépendances.

 

Un Hermitage fut fondé en 1610, par 2 frères Godeau de la ville du Château, diocèse du Mans qui revenaient d’un pèlerinage à Notre-Dame-de-Lorette. Ils obtinrent à cet effet l’autorisation du seigneur d’Ervy, qui leur permit de couper du bois dans le parc pour construire le logement et la chapelle. Cet Hermitage n’existe plus aujourd’hui.

 

         Dès 1220, y avait à Ervy 3 foires : une le 2 mai, à la Sainte-Croix, celle de la Saint-Pierre en juillet, et celle de la Saint-André le 1er décembre. C’étaient les seules foires de tout le bailliage. Il y en eut 4 au XVII° siècle.

 

Il y avait un moulin à vent aux Malassises, et 2 moulins à eau. Sur la rivière d’Armance, il y avait 2 foulons à écorce : le foulon Jardelet et le foulon Ludot. La gruerie d’Ervy s’exerce sur tous les bois des seigneurs, vassaux et autres dans l’étendue du bailliage, ainsi que sur les eaux.

 

Le cimetière ordinaire d’Ervy est au prieuré de Montiérault, tout à côté. La Maladrerie lui appartient.

 

         Le droit était une rente d’un « bichet » (quantité différente selon les lieux où elle est en usage) de froment, payable à Ervy, le jour de la Saint-Remi, par chacun des habitants du bailliage ayant 1 arpent de terres, prés ou vignes, à l’exception des clercs ou nobles.

 

Il y avait aussi la halle d’Ervy où les marchands payaient droit d’étalage, chaque jour de marché des mercredis et samedis (ces jours-là, tous les vendeurs donnent chacun un denier au seigneur du fief). La halle circulaire en pans de bois, date de 1836-1837, avec son magnifique plafond en châtaigner, très belle oeuvre d’un compagnon du devoir.

 

         En 1775, presqu’à ras de terre, on a trouvé un grand nombre de pièces d’or de Louis le Débonnaire et de Charles le Chauve, enfermées dans une boîte en fer, brisée d’un coup de pic. Peut-être était-ce l’emplacement du fort Boudin.

 

Au cours du XVIII° siècle, les loups sont nombreux dans les campagnes alentours d’Ervy, situées entre les massifs forestiers du Chaourçois et de la Forêt d'Othe (voir le chapitre : Loups).

 

En février 1949 fut installé proche de la gare le premier passage à niveau automatique de France. La ligne, qui reliait Troyes, n'est plus en service et le passage à niveau a été supprimé.

 

Son Eglise Saint-Pierre-ès-Liens (XVsiècle) est un véritable musée de l’Ecole Troyenne du XVIe siècle, remarquable par sa statuaire.

 

En mai 2017, Troyes a accueilli le congrès national des « Petites cités de caractère ». C’est un logo identique à toutes les cités labellisées et une charte nationale de qualité facilement identifiable par les touristes. Quatre communes sont labellisées dans l’Aube, dont en premier Ervy-le-Châtel depuis 2014, Mussy-sur-Seine depuis 2016, et en 2017 Essoyes et Bar-sur-Seine.

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