Religion



Prieurés



Prieuré de Saint-Blaise



 

Vers l’an 871, les religieux de Montiéramey obtiennent des comtes de Troyes, une maison dans la ville pour leur service d’hospice.

 

         Dans la suite, ayant étendu leur terrain, ils font bâtir, en l’honneur de saint Jean, une église qui est nommée Saint-Jean-Châtel, dans l’enceinte gallo-romaine, à la proximité du château des comtes, où sont les prisons.

 

Ce lieu est érigé en prieuré, où s’établissent des religieux dépendant de Montiéramey, avec promesse de donner au comte un septier de vin, du pain et du jambon à la porte de la ville qui conduit à Montiéramey.

 

         En 1100, le comte de Champagne Hugues 1er, en considération de l’abbé Otton, donne à ce prieuré la justice du faubourg Saint-Martin, appelée justice de Saint-Jean-au-Châtel, qui est d’une fort grande étendue.

 

22 ans après, ce prince leur remet la redevance qu’ils étaient obligés de lui payer annuellement, pour accomplir un vœu qu’il avait fait à Autun, en faveur de l’abbé Gauthier en partant pour la Terre-Sainte, s’il en revenait en bonne santé.

 

En 1178,  le comte Henri remet chaque année une somme de 20 sous, pour l’entretien d’une lampe placée devant l’autel de saint Blaise. Pour s’acquitter de cette dette, il abandonne aussi tous ses droits en coutume, impôts et justice sur 2 chambres et sur une maison sises à Troyes, ainsi que 2 petites maisons dépendant de l’abbaye de Montiéramey.   

 

         Dans la suite, ce prieuré est uni à la manse abbatiale de Montiéramey, et l’évêque y a droit de visite et de procuration. Le prieuré de Saint-Jean-en Châtel a un bailli exerçant sa juridiction de haute, moyenne et basse justice, sur un territoire situé extra muros et fort étendu. Il comprenait le faubourg de Preize et celui de Saint-Martin, jusqu’aux fossés Patris. Le siège de cette justice « était placé à l’entrée de la ruelle des chats.

 

Vers le milieu du XIII° siècle, on met dans l’église les reliques de saint Blaise, qui, « selon nos écrivains, y opère beaucoup de miracles qui font oublier le nom de Saint-Jean-au-Châtel, et donner au prieuré le nom de Saint-Blaise ». Des miracles se sont produits les 16 mai 1248, 5 janvier 1249 et 30 septembre 1252. Saint Blaise avait la réputation de « délivrer ceux qui ont des arêtes de poisson ou des os au gosier ». Après lui avoir fait l’injonction rituelle, il disait : « Blaise, martyr et serviteur de Jésus-Christ, ordonne que tu montes ou dévales ».

 

Lorsque la peste envahit la ville de Troyes en 1562, le Conseil jette les yeux sur le prieuré de Saint-Jean-en-Châtel, « qui est en bel air et voisin de la maison de ville où sont les pestiférés. Les malades étant dans les anciennes maisons, couchent à la pluie et au vent ». La ville de Troyes prend possession du prieuré et y place ses malades de la peste. En 1668, la peste sévissant à nouveau à Troyes, une partie du prieuré de Saint-Blaise est transformée en établissement hospitalier, nommé La Santé, et où furent reçus les pestiférés.

 

D’après un bail entre M. de Chauvelin, abbé de Montiéramey, et M. Truelle de Chambouzon, conseiller au bailliage et siège présidial de Troyes, qui devient propriétaire du terrain de la chapelle, Monseigneur de Barral, évêque de Troyes,  donne en 1766, un décret pour la faire démolir, et transfère le titre du prieuré dans l’église paroissiale de Saint-martin-ès-Vignes, à la charge que le prieur y fasse célébrer une messe basse les dimanches et fêtes et l’office de saint Blaise.

 

Il est encore ordonné que les reliquaires et la pierre consacrée y soient transportés, que l’abbé de Montiéramey soit libre de disposer de l’emplacement de la chapelle et de ses dépendances, de la manière la plus avantageuse pour son bénéfice.

 

Monsieur de Chauvelin obtient à cet effet des lettres-patentes enregistrées au parlement au mois de juillet 1768. On fait toutes les formalités requises en pareille circonstance, et le dimanche 7 du mois d’août, les reliquaires et autres effets de saint Blaise sont transportés processionnellement dans l’église de Saint-Martin.

 

Depuis ce temps, l’abbé de Montiéramey met à Saint-Martin un chapelain amovible à  sa volonté, pour qui il paie la somme de 300 livres, et ce chapelain est tenu d’aider le curé dans les fonctions de la paroisse, comme son vicaire.

 

Le prieuré de Saint-Jean-en-Châtel ou de Saint-Blaise, disparait définitivement en 1790.

 

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Abbaye de Montiéramey
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