Troyes et l'Aube précurseurs



Hache paille



Monsieur Le Baron Guillaume-Gabriel Pavée de Vendeuvre (1779-1870), Auditeur au Conseil d'Etat sous le Premier Empire, Maître des requêtes sous la Restauration, Pair de France, était conseiller général et député de l'Aube de 1820 à 1824 et de 1827 à 1837.

 

         Lorsqu’il prononça son premier discours à la tribune de la Chambre des députés, il y dénonça les manœuvres frauduleuses employées lors des élections. Battu en 1824, il crée une faïencerie à Vendeuvre et à Spoy une verrerie.

 

         Sa famille tenait les terres de Vendeuvre-sur-Barse et de la Villeneuve-au-Chêne, pour les avoir rachetées à Louise-Françoise de Mesgrigny, le 17 mai 1752.

 

        La Société d’Agriculture, Sciences et Arts du département de l’Aube, dans sa réunion du 30 juin 1823, adresse toutes ses félicitations et ses invitations à persévérer à leur collègue M. Le Baron Pavée de Vendeuvre qui vient de rendre de grands services à ses concitoyens, pour son invention du « Hache-paille mu par l’arbre d’un moulin à eau ».

 

         Le hache-paille est un instrument employé dans toutes les fermes un peu importantes, non seulement pour couper la paille, mais encore les foins, soient qu’ils proviennent des prairies naturelles ou artificielles.

 

         Ces fourrages, réduits à de petites dimensions, à peu près semblables à celles de l’avoine, sont d’une mastication et d’une digestion plus faciles.

 

         L’expérience vient à l’appui de cette théorie.

 

         M. de Vendeuvre nourrit 16 forts chevaux à raison de 8 livres un quart de foin, autant de paille, le tout haché, et 10 livres d’avoine chacun par jour.

 

         Ces chevaux, constamment occupés aux travaux de la culture, présentent avec ce régime, un surcroit remarquable de force et de vigueur sur les petits chevaux des laboureurs du pays, qui consomment jusqu’à 30 livres de foin en 24 heures.

 

         On obtient donc une épargne importante sur la nourriture des ruminants qui, avec leurs estomacs multipliés, viennent toujours à bout de décomposer les fourrages qu’on leur donne. L’expérience donne pour eux des résultats à peu près semblables, en leur distribuant du foin de luzerne, trèfle et sainfoin, bien hachés, on en épargne une grande quantité.

 

         Si l’on trouve dans les ressources de la mécanique les moyens de hacher les fourrages presque sans frais, on conçoit combien ces avantages deviennent plus grands encore.

 

         C’est donc M. de Vendeuvre qui, le premier, a eu recours à l’excédant de la force motrice d’un moulin à eau pour mettre en mouvement un « hache-paille » perfectionné, mais tel qu’on en trouve dans les bonnes exploitations rurales, et que l’on peut même s’en procurer à l’Ecole des arts et métiers de Châlons.

 

         Tous les instruments de ce genre qui sont à manivelle, qui reçoivent leur action de la puissance d’un axe tournant sur lui-même, peuvent facilement la recevoir d’un moulin à eau.

 

         On conçoit que les produits sont en raison de la supériorité de la force motrice. Celle de l’eau fournit facilement à M. de Vendeuvre, chaque jour, 250 boisseaux de fourrage coupé et menu comme de l’avoine, à l’aide d’un seul homme infirme, occupé à le présenter à la machine et à le retirer, tandis qu’auparavant il était loin d’en obtenir moitié, du travail de 3 hommes, qui ne se livraient qu’avec répugnance, et moyennant un prix élevé, à un ouvrage aussi fatigant.

 

         M. de Vendeuvre dirige l’exploitation de ses propriétés avec beaucoup de zèle, il introduit dans l’Aube des instruments qui peuvent faciliter l’ordre des rotations des récoltes, et loin de s’envelopper du mystère et de chercher à jouir exclusivement de tous ces avantages, il s’empresse de les faire connaître, et d’appeler tous ses concitoyens à les partager avec lui, leur rendant de grands services.

 


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