Religion



La Sainte Couronne dans l'Aube


Encore une " première " pour Troyes : en effet, un champenois Jean de Brienne, est aux origines de cette histoire ! 

 

" Ayant appris que Jésus se dit roi, les soldats préposés à sa garde se font un jeu cruel de parodier sa royauté. Ils posent sur sa tête une couronne d’épines, afin de simuler la couronne des rois ".

 

Nous retrouvons la Sainte Couronne dans les inventaires de Constantinople aux VI° et IX° siècles, et lors de la première croisade.

Baudouin II, empereur de Constantinople a épousé l’auboise fille de Jean de Brienne.

Sur le conseil de ce dernier, en 1238, il vient en France pour chercher du secours contre les bulgares et pour implorer l’assistance financière de saint Louis, à qui il propose de lui vendre la sainte Couronne.

Le roi verse la somme convenue, et la relique prend le chemin de la France.

La hâte du saint roi français est grande de posséder ce précieux trésor, et il en charge Jacques et André, frères Prêcheurs.

Or, ces religieux, sont redevables à notre comte Thibaud de Champagne de leur couvent et de " merveilleuses aumônes ", en attendant qu’il les dote avec générosité dans son testament.

C’est donc pour eux une façon délicate de marquer leur gratitude à ce bienfaiteur, que de lui réserver l’honneur de recevoir la précieuse relique dans sa capitale de Champagne, et de plus, comme remerciements envers Jean de Brienne.

 

En août 1239, la foire de Champagne fait affluer à Troyes, capitale de la province, des marchands et des acheteurs du monde entier. C’est donc une magnifique occasion pour les religieux, de provoquer envers l’insigne relique, un hommage qui, nulle part, ne pourrait être plus universel et avoir plus de retentissement !

Quand le coffret de bois scellé qui contient le précieux trésor est à Troyes, entre les mains de notre évêque Nicolas de Brie, des messagers sont envoyés au roi, qui part aussitôt, accompagné de la reine, des princes, ses frères et de plusieurs prélats et barons de sa cour.

C’est à Villeneuve-l’Archevêque que le cortège royal rencontre le trésor.

Le 10 août, le vase d’or qui renferme la Couronne, joyau d’un prix incalculable est montré au roi et à toute l’assistance, au milieu d’une vive émotion.

Renfermé dans le reliquaire sous le sceau royal, la couronne est ensuite portée à l’église de Villeneuve-l’Archevêque, que saint Louis orne dans la suite, d’un admirable portail, en souvenir de ce jour mémorable.

Le lendemain, à Sens, le roi, et son frère prennent la châsse sur leurs épaules, étant l’un et l’autre nu-pieds et vêtus d’une simple tunique de laine. Pendant toute la nuit, avec la Cour, devant la relique, le roi se tient en prières.

Le 12 août, le cortège repart pour Paris, où se fait, la réception solennelle de la sainte relique. La châsse est montrée au peuple, puis le roi et son frère portent le brancard sur leurs épaules, jusqu’à Notre-Dame de Paris.

Pour donner à l’insigne relique un écrin de pierre digne d’elle, le roi fait construire la magnifique Sainte-Chapelle.

 

Saint Louis fait fabriquer une médaille où on le voit à genoux avec la reine, devant la Couronne, avec l’inscription : " Cette précieuse Couronne du sauveur vaut mieux que tout l’or de l’univers ".

 

Lors de la révolution, la Couronne est portée au Cabinet des médailles, où le conservateur la place dans un tiroir.

En 1806, la relique est transférée dans l’église Notre-Dame, et exposée à nouveau à la vénération publique.

Mais cette couronne n’a plus aucune épine !

Où sont donc passées les épines ?

Saint Louis le premier, en donne un grand nombre à plusieurs abbayes et à quelques personnages qu’il veut honorer.

Les rois de France imitent son exemple.

En 1549, sous Henri II, il ne reste plus que 5 épines.

Le règne de Henri IV voit disparaître les 3 dernières.

De longues recherches ont permis de retrouver l’existence de 70 épines dispersées dans l’Europe entière. La France en possède le plus grand nombre.

 

Les traces dans notre département du passage de la sainte Couronne d’épines sont :

- à la cathédrale, une console ornée d’un ange tenant de deux mains une couronne d’épines, et un vitrail où il y a un blason de l’évêque de Troyes, entouré d’une couronne d’épines,

- dans le sanctuaire de Verrières, un saint Louis portant une couronne d’épines dans la main gauche,

- à Estissac, un panneau de bois devant la chapelle dédiée à saint Louis, sur lequel est peint un ange tenant la couronne d’épines,

- à Neuville-sur-Vanne, un bâton de confrérie porte une statuette de saint Louis ayant dans la main gauche une couronne d’épines où s’inscrivent 3 clous,

- dans l’église Sainte-Madeleine, un vitrail retrace les faits principaux du règne de saint Louis, que l’on voit recevoir des mains de l’empereur de Constantinople, la Couronne d’épines.

 

Le 30 juin 1939, pour le VII° centenaire du passage de la Relique de la Sainte Couronne à Troyes, un hommage solennel lui est rendu à la cathédrale où plus de 5.000 personnes écoutent un magnifique discours de Monseigneur Feltin, devant ses successeurs, Nos Seigneurs Heintz et Lefevbre.

 

De même, pour ce septième centenaire, de très belles fêtes sont organisées à Villemaur, où le cortège était passé en allant à Villeneuve-l'Archevêque en 1239.

 

 

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