Métiers anciens



Les monnayers de Troyes


De Mauroy
De Mauroy

 

Les monnayers troyens, outre les libertés qu’ils avaient par concession royale, jouissaient en Champagne du privilège de ne pas payer la jurée, impôt sur la propriété, que devaient au roi les « franches personnes » appelées bourgeois du roi.

            Se trouvant ainsi affranchis d’une charge roturière, les monnayers se considéraient comme presque nobles, ou au moins comme supérieurs aux bourgeois.

            Les Marisy (voir ce chapitre) appartenaient à la corporation des monnayers de Troyes.

            Jean 1er de Marisy, que la généalogie qualifie écuyer, seigneur de Jusanvigny, Valentigny… maire de Troyes, donna à la cathédrale de Troyes une verrière représentant l’« Arbre de Jessé », sur laquelle il est représenté avec sa femme, Guillemette Philippe, revêtu d’un habit armorié. Or Guillemette était monnayère à qui, le 6 mars 1448, le roi maintenait la possession des privilégiés de la corporation, contre ses compagnons, quoiqu’elle fût issue seulement de seconde fille de monnayers.

            Quatre générations après, nous voyons paraître Odart 1er de Marisy, écuyer, seigneur de Cervet et de Bréviande, licencié-ès-lois, avocat à Troyes et lieutenant au baillage et marquisat d’Isle. Il était positivement monnayer, et nous le verrons figurer comme prévôt des monnayers en 1546 et 1549.

            Dans les listes de monnayers de Troyes, on remarque les noms de la plupart des parents des Marisy. On y remarque aussi les premiers auteurs d’un assez grand nombre de familles troyennes. Parmi celles-ci, un certain nombre arriva, par la fortune et par les fonctions publiques, au premier rang de la noblesse.

            Le Parlement de Paris compta plusieurs membres dont le nom est aujourd’hui historique, qui eurent leurs premiers auteurs parmi les monnayers de Troyes.

            Les fonctions de garde de la monnaie étaient quelquefois confiées à des personnes qi avaient une certaine importance. Ainsi, le 23 janvier 1396, Charles VI autorisait Pierre Vallée, l’un des gardes de la monnaie de Troyes, à aller à Venise pour traiter de la délivrance du sire de La Trémouille, du maréchal de Bourgogne, de Renier Pot et d’autres seigneurs faits prisonniers par les Turcs. Deux ans après, le 28 juin, Pierre Vallée était encore envoyé par le roi à Rhodes pour ramener le corps du sire de La Trémouille qui y était mort. Il était remplacé pendant ce temps par Jean Muteau, essayeur (officier de la Monnaie, qui fait l’essai et reconnaît le titre des métaux que l’on veut employer, ou qui ont été fabriqués).

            Le rôle du 2 janvier 1585, donne tous les noms de monnayers troyens à cette date, et commence par ce préambule :

            « C’est le rôle des officiers, ouvriers et monnayers de la monnaie de Troyes, du serment de France, et des veuves d’iceux, fréquentant et besognant en ladite monnaie quand le cas y éschet et qu’il est besoin ; fait par le prévôt et autres officiers de ladite monnaie pour porter et bailler à nos sieurs les généraux des aides et desdites monnaies, à Paris, en la manière accoutumée et suivant les privilèges desdites monnaies desdits officiers, ouvriers, monnayers et veuves d’ouvriers ».

            Suivent les noms de 8 officiers (dont Nicolas Hennequin), de 20 ouvriers, de 26 monnayers (dont Me Nicolas Mauroy) et de 18 veuves (dont Me Jehan de Mesgrigny).

  


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