La vie à Troyes




  

Troyes a eu à subir beaucoup de disettes et de famines, vous en trouverez ci-dessous un résumé avec leurs dates et leurs causes.

 

 

En 1202, famine considérable en raison de la sécheresse de Janvier à l’été.

La famine qui désole la France en 1304 n’épargne pas Troyes.  

La grande disette de 1316 très meurtrière, sévit aussi à Troyes.

La peste et la famine s’abattent à nouveau sur la ville de Troyes, de 1437 à 1439.

 

En 1481 les inondations perdent les grains. Les gens aisés distribuent du grain ou du pain aux indigents.

En 1524, la famine fait sentir ses rigueurs, plusieurs personnes meurent.

Les récoltes manquent en 1529, c’est la famine. La mairie fonde l’Aumône Générale.

En 1625, c’est encore la misère à Troyes, la ville manque de pain, le peuple se soulève. Treize malheureux sont condamnés et pendus. Une seconde tentative d’émeute, puis une troisième éclatent la même année et sont pareillement réprimées. 

Le 15 avril 1626, les troyens crient qu’ils n’ont pas mangé depuis trois jours, qu’il leur faut du pain ou qu’ils n’ont plus qu’à mourir. Des magistrats essaient de les calmer, ils sont accueillis à coups de pierres. La foule se porte ensuite sur les maisons qu’elle suppose renfermer du blé et les livre au pillage. Le lendemain, une douzaine de pendus se balancent aux gibets du Marché-au-Blé.

En 1629, une épidémie est la conséquence de la famine. Les habitants apaisent leur faim avec du pain de chènevis.

L’hiver 1680 fut si long et si rigoureux, qu’il entraîna une disette qui fit monter très-haut le prix des denrées.

En 1693, il y a des émeutes dans la ville à cause de la famine.

Le Jeudi-Saint 1694, il y a distribution de vivres. Un flot d’affamés y court, cinq femmes sont étouffées dans la foule. Le 21 avril, la faim est si grande que la populace pille le marché au pain et les boutiques de boulangers. Le 8 mai, le pain vaut 3 sous 9 deniers. Le maire fait garder les portes pour empêcher le blé de sortir. 

Les disettes affreuses de 1698, 1699 et 1709, réduisent les pauvres à la dernière extrémité, il y a à nouveau des émeutes : « Il y a une telle famine, qu’il n’est pas possible d’en rapporter ici toutes les horreurs ... la population est obligée de vendre tout pour se nourrir, et se voit réduite à la dernière extrémité. Cette calamité a ruiné et dépeuplé la moitié de la villeLa municipalité, pour empêcher la sortie du pain et de la farine fait placer une double garde sur les remparts. Pour nourrir les pauvres, elle a aussi recours à des taxes que doivent payer les gens les plus aisés, à proportion de leurs moyens. » 2.000 décès sont dus à la misère.

 

En juin 1713, des loups chassés des bois par la faim se répandent dans les faubourgs et y dévorent plusieurs enfants.

Avec les inondations de 1740, la disette se fait sentir. « ...Le peuple éclate en plaintes et murmures, 700 ouvriers s’attroupent pour demander au Maire de quoi vivre, avec menaces de faire un coup d’éclat ... La disette, ou plutôt la famine ruine un grand nombre de familles, et réduit presque tous les gens à la mendicité ... »

Début 1741, la mairie établit un bureau général de charité qui distribue chaque semaine pain, bois, riz... La municipalité envoie chercher au loin des blés qu’elle fait cuire pour les distribuer au public. 

Début juin 1767, émeute au marché aux blés, les grains montant tout d’un coup à un prix excessif. Le 11 juin, le pain passe à 4 sols 9 deniers la livre. Le maire ouvre une souscription parmi les citoyens aisés, et distribue 1 sol et 6 deniers aux plus déshérités. Le 18 juillet, incidents sur le marché : des gens volent aux étalages, beaucoup de personnes se battent pour avoir un peu de nourriture. Le 19 juillet, 8.000 personnes assiègent l’Hôtel de Ville où le blé est entreposé, et attaquent avec des pierres et des bâtons.

Après l’hiver 1792, la disette se fait sentir. Chez les boulangers, on se dispute les pains, la garde appelée, est souvent forcée de les faire couper pour contenter la foule. La commune décide qu’il n’en sera fait désormais qu’une seule espèce, et qu’il y entrera un tiers de seigle et d’orge. Le 21 juin, le maire écrit : « la disette est au comble. Nous n’avons jamais eu besoin de secours aussi prompts. Notre pénurie est extrême; la consternation est répandue parmi nous; déjà le peuple craint et s’agite ... ». Le 1er juillet il écrit : « ... la ville n’a plus que pour 36 heures de vivres; elle ne sait où s’en procurer. Elle demande le secours de la Convention .. ». Pourtant depuis un an, la municipalité a dépensé 250 000 livres pour conjurer la famine. La population qui se plaint de la disette, se plaint aussi de la mauvaise qualité du pain. Au marché du 7 août, 600 femmes se retirent sans avoir pu acheter du pain. Les troubles continuent aux abords des boutiques de boulangers qui sont assaillies par une foule nombreuse, qui écarte parfois les personnes faibles et chargées d’enfants, tandis que d’autres vont de boutique en boutique se faire délivrer plus de pain qu’elles n’en ont besoin. 

En 1794, il y a 8.000 indigents, le pain commence à manquer, et la mairie décide de le taxer.

En 1795, Troyes manque de pain pendant plusieurs jours. Dans certains quartiers, des citoyennes attendent depuis 8 h du matin jusqu'à 5 ou 6 h du soir. On en donne une demi-livre, puis quatre onces, puis point ... Il y a des rassemblements préludes d’émeutes : « ventre affamé n’a point d’oreilles ».

L’occupation de 1814 a enlevé grains et toutes sortes de subsistances. L’armée française revient et épuise le reste, en sorte que Troyes a faim. Le 7 mars l’ennemi demande 200.000 rations de pain à rassembler en 24 heures sous peine « d’exécution militaire » Tous les habitants, d’un mouvement spontané, sortent de leurs maisons, et portent les uns plusieurs pains, d’autres un seul, d’autres un demi, enfin jusqu’aux malheureux couverts de haillons, qui font offrande de quelques. Mais, quelle indignation quand l’on apprend que les fourgons de l’ennemi regorgent de pain et d’une quantité prodigieuse de comestibles. Le 12 mars, oh horreur les ennemis jettent dans la Seine, du pont du faubourg Saint-Jacques, une immense quantité de pains, farines et grains, qu’ils ont laissé se gâter ! Le 2 avril, les cosaques exigent 40.000 rations de pain, à livrer dans les 2 heures, sinon, ils pilleront la ville et tueront le maire et les adjoints. La trompette sonne dans toute la ville, et rapidement, chacun s’empresse de courir déposer son offrande.

La disette sévit encore en 1816-1817, avec des émeutes.

En 1845, la mauvaise récolte de céréales fait monter le prix du pain. Les établissements de bienfaisance ouvrent des souscriptions et font des quêtes à domicile, la mairie distribue, aux familles nécessiteuses, des bons de pain à prix réduit. 

En août 1847, près de 3 000 personnes se rassemblent rue de la Cité, devant la boulangerie du sieur Garnier-Buridant qui a payé du blé très cher à un paysan.

En raison de la crise du textile de 1861-1862, il y a de nombreux chômeurs, et le Bureau de Bienfaisance fait des distributions de pain.

Dès le début de la guerre de 1914, le pain manque à Troyes. La mairie ouvre des cantines municipales.

La mairie ouvre une épicerie en 1918, pour les gens les plus démunis.

En 1945, la mairie essaie de trouver le meilleur moyen pour que le pain, la viande et le vin soient plus abondants dans tous les foyers.

   

 

Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.

Rechercher sur le site :