Eglises, Chapelles de l'Aube



Chaplle Sainte-Eulalie d'Urville


D’après un document que je possède, le prieuré Sainte-Eulalie d’Urville était déjà fondé le 16 mars 1095, par les seigneurs de Bligny, mais il n’était plus qu’une grange au XVIII° siècle, tout en restant bénéfice (bénéfices religieux).

 

Originairement, ce prieuré entretenait « outre le prieur, 2 religieux, chargés de la messe quotidienne, du service des fondations, d’une aumônerie dominicale… Sous la commende (bénéfice ecclésiastique confié à un laïque), un séculier (prêtre qui n’appartient à aucun ordre) assurait la desserte ».

 

Ce prieuré était membre de l’abbaye de Cluny.

 

A l’image des grandes abbayes, Cluny fonda de petits monastères implantés sous le nom de prieurés sur des terres données à l’Eglise pour y pratiquer des activités agricoles et viticoles, fixer des populations nomades et assurer près d’elles le service paroissial.

 

Le prieuré de Sainte-Eulalie d’Urville avait reçu en don en 1119, d’Hugues, comte de Troyes et de Bar-sur-Aube, une partie de la seigneurie d’Arconville. La guerre de Cent Ans, puis les difficultés du recrutement des religieux, les baux à ferme à des particuliers, l’attribution en bénéfice à des prieurs non astreints à la résidence, et en dernier lieu, l’institution d’un simple garde ont conduit à la ruine du prieuré et de la chapelle de sorte qu’à la fin du XVIII° siècle, il ne restait plus que la ferme ou grange du prieuré située au finage de Bligny.

 

Le domaine de Sainte-Eulalie d’Urville comprenait la colline lieu-dit La Fourtelle ou La Fortelle, c’est-à-dire la petite forêt, depuis le sommet à l’altitude de 324 mètres, jusqu’à la courbe de niveau de 295 mètres qui, au sud et à l’ouest, se confond avec la limite du finage de Bligny.

 

En 1765 ce domaine était contigu aux terres des habitants d’Urville, à celles de la ferme de Bavon, à celles de « Sainte-Eulalie » appelées aussi les Saints-Joncs.

 

Dépendait du domaine, le lieu-dit La Garenne, autrement dit le parc à gibier des anciens prieurs qui touchait aux terres de Bavon et au bois du marquis de Dinteville, adjudicataire de biens des seigneuries d’Urville et de Bligny.

 

Vers l’ouest de La Fourtelle, au territoire de Bligny, se dresse un tilleul plusieurs fois centenaire.

 

En 1974, à la suite de travaux d’exploitation du terrain, la roue d’un tracteur s’enfonça dans le sol et le sommet d’une voûte apparut. Il s’agissait d’une partie de la chapelle de l’ancien prieuré près du tilleul séculaire. Un examen a révélé une voûte en berceau régulièrement orientée est-ouest, renforcée par des doubleaux de section rectangulaire (voir photo ci-dessous). Une porte semblait avoir été aménagée à l’ouest, et daterait du XIII° siècle.

 

Les tessons de poterie ramassés sur le terrain étaient modernes mais d’assez nombreux débris de briques épars sur le site pouvaient, par leur profil, remonter à quelques siècles. Plus intéressants étaient des carreaux de terre cuite émaillés sur une face et parfois latéralement. Ils devaient recouvrir et décorer le sol et les murs de la chapelle.

 

Parmi les nombreuses pierres taillées, l’une d’elles, par sa sculpture, représentait le départ d’une arcature de la chapelle Sainte-Eulalie.

 

Sainte Eulalie fut une vierge martyre au temps de la grande persécution de Dioclétien et de Maximien (289-203), brûlée vive dans le four public de Mérida, en Estremadure espagnole sur le Guadania, ville comprenant un ensemble de ruines romaines fouillées par René Vallois, ancien élève du collège de Bar-sur-Aube.

 

Dans l’Aube avaient été placées sous le patronage de sainte Eulalie, avec cette chapelle d’Urville, la chapelle d’Auzon, au canton de Piney, connue au XII° siècle, qui dépendait de l’abbaye de Saint-Loup de Troyes, et enfin une ferme, au finage de Rosières-près-Troyes, Sancta Eulalia en 1164.

 

Eulalia est un nom d’origine grecque qui signifie « la bonne parole ».

 

Deux statues de sainte Eulalie (voir photos ci-dessous) se trouvent en l’église d’Urville. La plus ancienne date du XVI° siècle.

 

La Séquence ou Cantilène de sainte Eulalie, le plus ancien poème en langue d’oïl qui nous soit parvenu, comprend 29 vers répartis en 14 couplets de 2 vers. Traduction : « Eulalie fut une vaillante jeune fille, et eut un beau corps, une âme plus belle. Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre, ils voulurent lui faire servir le diable. Elle n’écouta pas les mauvais conseillers lui disant de renier Dieu, qui habite là-haut dans le ciel, ni pour de l’or, de l’argent, ni des parures, pas plus que devant la menace royale ni la prière ».

 

La commune d’Urville a été fondée par des Gallo-romains qui y plantèrent la vigne. Au lieu-dit « Val de Millières », subsistent les vestiges d’un établissement gallo-romain dont les fouilles ont révélé les vestiges de 2 bâtiments bordant une cour.

 

Les maisons de champagne d’Urville sont très renommées !

 


Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.


Rechercher sur le site :