Les portes de Troyes

La vie à Troyes



La Porte au Mistre, Porte d’Auxerre, Porta Sancti Petri, ou de Saint-Pierre




Près du grand portail de l’église de Saint-Nicolas-au-Marché s’ouvrait jadis une porte connue en 1175 sous le nom de Porta Sancti Petri, Porte de Saint-Pierre, parce qu’elle était l’entrée de la ville du côté de l’abbaye de Montier-la-Celle, (primitivement Saint-Pierre-de-la-Celle).

         A cette porte aboutissait la route d’Auxerre par la voie de la Grande Planche ou chemin de la Chapelle-au-Blé, ce qui fit nommer cette entrée Porte d’Auxerre. Elle fut aussi appelée Porte au Mistre en 1396. L’origine de ce nom se trouve dans le mot Magister, Maître, dont on a fait Mistre ou Maître des hautes œuvres, fonctionnaire important dans les temps de grande domination. Le bourreau de Troyes prélevait certains droits sur les denrées de nos marchés, et percevait quelques péages sur les bêtes abattues à l’écorcherie, et enfin sur « les filles joyeuses et lubriques, usant et abusant de leur liberté, faisant marchandise de leurs corps, lesquelles doivent au Mistre chacune 5 sols pour une fois seulement ». Cette entrée au haut du Marché-aux-Blés, donnait accès aux habitants de la campagne de ce côté-là. Pour ne pas faire un long détour par la porte du Beffroi ou par celle de Croncels, les villageois préféraient entrer par la porte au Mistre en payant un léger tribut, et arriver directement au marché. Cette porte était construite en pierre de Bourgogne, comme toutes les entrées de la ville. Le porche voûté en ogive avait plus de 4 toises (8 mètres environ) de longueur sur 1 toise ½ de largeur. En avant de la porte et au-dessus du fossé existait une terrasse soutenue par une culée en charpente où s’appuyait un pont-levis pour communiquer avec l’autre rive. La porte au Mistre était un des plus anciens restes de l’architecture militaire de la ville de Troyes. C’est en face de la porte au Mistre qu’aux premiers jours de juillet 1429, Jeanne d’Arc vint planter son étendard et commander l’assaut de la ville. « A la vue de la lumière mystérieuse de jeanne, les Troyens se hâtèrent de se soumettre ». En 1739, l’intendant de Champagne ordonne la réparation des murailles. La porte au Mistre qui menaçait ruine, fut reconstruite, et reliée avec la maçonnerie de soutènement des terres contre lesquelles s’appuyait l’Eglise Saint-Nicolas. Ces réparations faites sans goût compromirent beaucoup le caractère de la vieille porte. En 1754, on abattit les vieux arbres le long du fossé que l’on combla en grande partie, parce que, demeurant sans eau pendant l‘été, ce fossé répandait « des exhalaisons malfaisantes ». Sur le terrain aplani, on planta des ormes en allées régulières auxquelles on donna le nom de « Mail », ainsi qu’aux autres plantations du tour de la ville faites quelques années auparavant. C’est de cette époque que datent les belles promenades qui encadrent si gracieusement notre ville.  Le sol du mail et de la chaussée dut être considérablement exhaussé, depuis la suppression du passage par la Porte-au-Mistre, car les culées en charpente du pont-levis étaient en contre bas de plusieurs mètres. En 1808, on construisit un réservoir sous le porche de la Porte-au-Mistre. Du côté de la ville, le parement de la porte fut reconstruit en pierres de Tonnerre, et l’on aménagea au milieu une niche de 3 mètres de haut sur 1,50m de large. Un socle y attendait la statue du grand homme, dont le nom était promis à la fontaine qui devait s’appeler Fontaine Napoléon.

Lors de la démolition du rempart en 1849, la Porte-au-Mistre fut menacée de mort. Elle fut rasée en 1853. 

 

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