Pendant les Guerres



Les Allemands dans l’Aube en 1576



Au XVI° siècle, sous le règne de Henri III, les protestants faisaient la guerre aux catholiques.

 

Henri de Bourbon, prince de Condé, s’était mis à la tête des révoltés. Echappé à la Saint-Barthélemy, il abjura, comme son cousin Henri de Navarre, et se lia intimement avec Hercule-François, duc d’Alençon, fils de Henri II et de Catherine de Médicis, chef des mécontents.

 

Le roi fut obligé de lever des troupes contre eux. Or, ne se sentant pas en force, ils appelèrent à leur aide des Allemands. Ceux-ci étaient commandés par Jean-Casimir, prince de Bavière, à qui se joignit François de Coligny, seigneur d’Andelot.

Leur armée, où les reîtres étaient en majorité, occupa, au printemps de 1576, tout le pays entre l’Yonne et la Seine, et y exerça de telles cruautés, que les paysans vinrent se réfugier à Troyes, dont les fortifications offraient un abri contre l’envahisseur.

 

Tel était le danger, que la garde de la ville fut doublée. Le clergé renonça à son privilège d’exemption, pour monter la garde comme les autres habitants. Les chanoines de Saint-Urbain durent interrompre leurs offices publics. Leurs assemblées capitulaires furent suspendues.

 

Le greffier du chapitre, Nicole Mergey, a laissé au registre des délibérations cette note qui dépeint la situation :

 

" Les chapitres des lundis 14 et 21 mai ont été différés jusqu’au lundi suivant pour les empêchements que toute la ville avait à raison de la réception des paysans qui abondaient de tous côtés, avec leurs femmes, enfants, chevaux, bœufs, vaches, veaux, juments, poulains, brebis, volailles et meubles infinis, pour la crainte des reîtres qui étaient venus, lesquels perdaient tout le pays tant des blés étant dans les granges ou sur terre, qu’ils faisaient couper pour donner à leurs chevaux, emmenaient tout le bétail, tant chevaux que bêtes à cornes, brebis moutons, agneaux, et tous les meubles qu’ils pouvaient attraper, brûlèrent plusieurs villages, entre autres Pâlis, Marigny, Saint-Benoît-sur-Seine, Saint-Remy-sous-Barbuise et autres granges et maisons, massacrèrent plusieurs paysans tant hommes que femmes. Par quoi les dits paysans furent contraints de s’absenter de leur fureur et se vinrent ranger à Troyes, là où ils furent avec le bétail plus de 20 jours, et les autres davantage.

 

Les Reîtres séjournèrent à l’entour de Troyes 10 ou 12 jours au très grand danger de la ville et de la foule du peuple tant de la ville que du dehors, partirent de la ville le jeudi 23 mai, et allèrent au gîte aux Petites et Grandes-Chapelles, Pouan, Arcis, Les Torcys, Saint-Nabord et autres villages jusqu’à 20 ou 25 et le lendemain allèrent au gîte à Piney et villages voisins, et ils y retournèrent pour emporter ce qu’ils avaient laissé. Et après qu’ils furent repartis, les autres Reîtres qui étaient venus pour le roi, vinrent de devers Châlons et firent pire que les autres, et y furent plus de 21 jours, au très grand dommage du peuple.

 

Il a été affirmé par des gens de bien que les 2 camps avaient emmené de Champagne plus de 1.000 tant chevaux, que juments, plus de 2.000 bêtes à cornes et plus de 6.000 bêtes blanches, sans les meubles des maisons et grains y étant et autre bétail.

 

"  Et ne peut-on dire que le pauvre peuple se puisse résoudre de longtemps, car les vignes et les blés pour la plupart furent gelés. Peu de fruits et de foins, Dieu y veuille pourvoir par sa grâce ".

Henri III
Henri III
Henri de Bourbon
Henri de Bourbon

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