La Politique



Lettre du Père Duchêne 1791


 

Né dans nos foires du XVIII° siècle, le Père Duchêne était un personnage type, représentant l’homme du peuple toujours empressé à dénoncer les abus et les injustices.

 

            Le Père Duchêne est le titre de différents journaux qui ont paru sous plusieurs plumes durant la Révolution française.

 

            Le plus populaire était celui de Jacques-René Hébert, qui en a fait paraître de septembre 1790 jusqu’à onze jours avant sa mort à la guillotine, le 4 germinal An II (24 mars 17894).

 

            Il est intéressant de nous replonger à cette époque.

 

            A Troyes, ce sont les colporteurs de rue qui vendaient ses journaux en criant : « Il est bougrement en colère aujourd’hui le père Duchêne ! ».

 

            Lors de sa quatre-vingt-unième « Lettre bougrement patriotique du véritable Père Duchêne », datée de 1791, il consacre la dernière page, la 8, à la ville de Troyes :

 

            « De Troyes, capitale du bon vin.

 

            Le reste des bons patriotes du régiment de Guienne, qui était en garnison dans cette ville, en a foutu le camp par ordre pour aller rejoindre le régiment au Port-Louis, Wissembourg, etc.

 

            Ils sont regrettés des citoyens comme des amis sincères dont le patriotisme ne s’est jamais démenti.

 

            Un détachement du sixième régiment de dragons a remplacé les chasseurs.

 

            Le premier soin de ces bons enfants a été de les foutre à la porte de leurs casernes : « Ici logent des Patriotes ».

 

            Le sieur Saint-Georges, commandant pour le Roi, n’a pas trouvé à son gré l’inscription constitutionnelle.

 

            Il a, de concert avec le sieur Fromageot (ce nom ne sent guère bon), écrit une lettre au ministre, où il accuse les soldats « d’insubordination, et d’avoir insulté » les bourgeois, quand une contre lettre des amis de la Constitution, qui dément tous les faits allégués par ces deux foutus artistocruches, prouve que les dragons se rendent déjà dignes de l’amour et des l’estime des troyens.

 

            Quand purgera-t-on l’armée de ces bougres-là ?

 

            Signé :

 

            Le plus véritable des véritables Père Duchêne, marchand de journaux »



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