La vie à Troyes



Les Tramways troyens


Les anciens Troyens, comme moi, s’en souviennent !

 

En 1876, le maire de Troyes, Arthur-Camille Pierret, lit au Conseil Municipal une demande sollicitant la rétrocession d’un réseau de tramways à créer dans la ville de Troyes, à traction à chevaux, que 2 particuliers souhaitent créer.

La population ouvrière qui habite les faubourgs, éprouve une grande fatigue et une perte sérieuse de temps aux heures d’entrées et de sorties des ateliers.

Le projet n’aboutit que le 3 juillet 1890.

Ce jour là, les 15 premiers chevaux sur 35, arrivent, pour la traction des omnibus appelés déjà " Tramways Troyens ", avec les destinations : Ste Savine, St Jacques, Faubourg Croncels et Rue de la Paix.

Les écuries sont rue Hennequin.

Il y a 4 omnibus, 2 fermés, 2 avec plate-forme ouverte à tout vent, transportant chacun 25 personnes, dont 12 assises. Le prix des places est à 0,50 F.

Le service commence à 7 h, pour se terminer à 21 h 30.

Une cavalerie importante est nécessaire à la traction de ces voitures.

Les chevaux frais sont amenés de l’écurie route de St Parres à la rue Notre-Dame (Emile Zola) à l’emplacement de la Brasserie Vosgienne.

Les attelages sont changés toutes les 2 heures, et des chevaux de renfort sont prévus en cas de neige ou de verglas.

Quelques uns existent encore à la fin de la guerre 1914/1918.

 

Les tramways à chevaux ne sont pas exempts de provoquer des accidents. Je lis dans Le Petit Républicain de l’Aube : " le 16 mai 1899, vers 17 h 30, Place de la Préfecture, le tramway hippomobile de Ste Savine à St Jacques, venant de tourner le coin de la rue Notre-Dame, a renversé une vieille femme née en 1820, alors qu’elle traversait la chaussée. Elle eut la tête écrasée par une roue et succomba sur-le-champ ".

 

En juillet 1898, le maire Louis Mony concède l’exploitation, et le 25 septembre 1899, sont mis en fonction les " Tramways électriques de Troyes ", avec 3 lignes : du Bois du Bon Séjour à Sainte-Savine, des Chartreux à la rue de Preize, de l’Hôtel de Ville au cimetière. Le prix des places est pour la 1ère classe 0 F 15, et 0,10 pour la 2°, 5 centimes pour la correspondance avec une autre ligne.

Il y a 20 motrices et 7 remorques. La prise de courant est assurée par trolley avec roulette.

Le point central est devant la mairie, place de la République, qui deviendra notre place Maréchal Foch.

Je lis dans la presse que la première victime est le 29 septembre à 20 h : " une belle grosse chienne appartenant à M. Vernant, poêlier, rue de la Cité. Les cris de la pauvre bête qui avait le ventre ouvert, étaient lamentables. Un garçon boucher est venu l’achever à coups de marteau. Le public du quartier a été vivement impressionné ! ".

Je lis également que le 4 octobre vers 11 h " la voiture à bras que conduisait le sieur Poletti, 43 ans, est culbutée par le tramway au moment où elle débouche de la rue Claude Huez. Poletti, qui n’a pas lâché les limons, est projeté en l’air et reçoit de nombreuses contusions ".

 

Le lendemain, le Maire invite ses concitoyens à la prudence et demande à la Cie des tramways de munir ses voitures de filets protecteurs et de remplacer par des cornes-trompes ses avertisseurs.

L’inauguration officielle a lieu le 29 octobre, par le Ministre des Travaux-publics.

 

Une grève d’avril 1920 à juillet 1921, soit 18 mois, privent les travailleurs troyens de transport. C’est à cette époque que naissent les bataillons de cyclistes qui ont sillonné longtemps la ville !

 

En novembre 1932, une 1ère ligne d’autobus Latil est mise en place sur la ligne Hôtel de Ville – Preize, puis en 1937, une 2ème sur la ligne Hôtel de Ville – Sainte Savine, avec des bus Renault.

En 1939, ligne Hôtel de Ville – Cimetière, avec 15 autocars Citroën transportant 17 personnes assises et 38 debout. Les prix sont de 0.90 et 1,25F.

En 1950, le dernier tram rentre au garage.

Le réseau évolue rapidement, le nombre de bus passe de 15 en 1951 à 51 en 1982.

En 1975, le point central s’installe place Langevin.

Dès 1973, l'usager peut oblitérer son billet seul.

En 1985, les premiers bus articulés apparaissent.

En 2004, les voyageurs en fauteuil roulant disposent de rampes d'accès et les personnes déficientes visuelles d'annonceurs sonores.

En 2010, la biettique magnétique fait place à la carte à puce et à son rechargement par bornes.

Aujourd’hui, la TCAT, avec 79 autobus dont 17 doubles articulés, avec 25 lignes dont 14 à vocation scolaire, couvre le Grand Troyes, et  a transporté en 2011  8.670.000 voyageurs, parcouru 3.703.600 kilomètres - près de 92 fois le tour du monde ou 9 fois la distance de la Terre à la Lune ! - 18 communes desservies.

Mais c’est aussi le Bus Foot qui vous emmène au pied des gradins les soirs de match, le Bus Mariage, décoré et sonorisé, un service pour les personnes à mobilité réduite, et des services occasionnels à la demande...

 

Très important : c'est le bus au naturel avec un carburant propre désulfuré luttant contre la pollution de l'air, comme c'était le cas avec les chevaux, il y a... 125 ans !

 

Bravo à mon ami  Marc Bret, maire-adjoint de Troyes, président de la TCAT, pour son excellente gestion.

 

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