La vie à Troyes



La publicité


Il y a 230 ans, le goût de la lecture des journaux se répand de plus en plus. De cette époque, datent les premières publicités.

En voici quelques exemples.

Il existe en 1781, les " Annonces, affiches et Avis divers de Troyes ", qui deviennent, en 1783, le " Journal de Troyes et de la Champagne méridionale ".

On fait insérer par exemple dans le journal, qu’ " une personne désirerait acquérir une charge de magistrature ou de finances ; qu’elle y mettrait de 25 à 60.000 liv. et plus, et qu’elle paierait comptant, si on l’exigeait ".

On répond par la voie du journal : " On demande si la personne qui se propose d’acquérir une charge du prix de 25 à 60.000 liv., y mettrait 80.000 liv. et plus ".

En ces temps, on déserte les campagnes pour venir demeurer à la ville. Les domestiques eux-mêmes ne veulent pas se placer en dehors des villes, d’où les annonces suivantes qui l’attestent :

Une dame désirerait trouver une bonne cuisinière qui fût honnête et voulût demeurer à la campagne, à 8 ou 10 lieues de la ville ".

On désirerait un cuisinier ou une cuisinière, pour mettre dans une terre à 7 lieues de Troyes. On donnera 120 l. de gages. Les profits sont de 100 l. au moins ".

Quant aux domestiques mâles, ce qu’on leur demande surtout, c’est d’avoir les talents d’un coiffeur. Dans ce siècle où la poudre et la perruque dominent, rien n’est plus naturel. Aussi voit-on demander un domestique " qui sache coiffer et raser ". Cela est surtout nécessaire à la campagne.

En voici la preuve : "Un seigneur, à une journée de Troyes, voudrait trouver un domestique sachant raser et peigner perruque. 50 écus de gages, l’habit de livrée aux jours de représentation, l’habit bourgeois le reste du temps ".

A cette époque, 2 diligences vont de Troyes à Paris le lundi et le mercredi, elles arrivent le lendemain. Si l’on est pressé, il faut prendre la poste, mais elle est plus chère que le carrosse. Alors, on s’associe et offre ou demande " une place pour aller en poste en frais communs à Paris ".

Les couvents sont nombreux et ont de beaux jardins, d’où l’annonce : " le Sieur Claude Leroy, élagueur avoué de Mr l’Intendant de Moulins, offre ses services par la voie du journal ".

Nous lisons l’annonce suivante d’un juif de Metz, qui vend une" poudre pour nettoyer l’argenterie… ".

Une autre : " Le sieur Joseph déracine les cors aux pieds et les guérit en moins de cinq minutes avec une liqueur de sa composition . On peut marcher et danser après s’en être servi sans craindre de suites fâcheuses ".

Le Sieur Bonnesse " extirpe les cors avec beaucoup de dextérité, sans douleur, sans saigner et dans une minute ". Ensuite, " il nettoie et blanchit les dents ou guérit le mal dans une minute. Il fait aussi des dents postiches qui imitent les naturelles. Il a un secret particulier pour les punaises ".

 

Pendant la foire de Mars, charlatans, empiriques et montreurs de curiosités abondent. Voici une de leurs réclames : " Le sieur Tiphaine est arrivé en cette Ville pour faire voir un petit homme lapon, âgé de 30 ans, qui vient de 4.500 lieues. Loin d’être difforme à la nature comme tous ceux que l’on a vu précédemment, il est extrêmement bien fait… il est petit père de famille, il a avec un minuscule enfant de 6 ans qui est un astre de beauté… un autre de 8 ans de 17 pouces de hauteur (46 cm). Le père a été présenté devant Sa majesté et il a fait l’admiration de la Famille Royale… le public n’a rien vu de plus surprenant… On le voit de 9 h du matin à 10 h du soir ".

Paraît également cette publicité : " VOUS êtes priés de la part des Dames de Charité, d’assister à la Cérémonie de la Conférence qui se fera Mercredi 19 décembre 1781, à 2 h ½, dans l’Eglise des RR. PP. Jacobins. Le Sermon sera prononcé par M. de LALAUSE, Chanoine de Saint-Etienne. Mademoiselle de MAUROY DE VILLEMOYENNE fera la Quête. En présence de Monseigneur l’Evêque "

En 1836, nos journaux locaux insèrent pour la première fois, des annonces commerciales, ce qui permet d'en abaisser le prix, d'étendre le lectorat et d'optimiser la rentabilité. La formule est révolutionnaire, la publicité est née.

Comme toute activité, la publicité est soumise à une règlementation et à une déontologie : interdiction de la publicité mensongère ou sur la forme : pas trop de sexe ou de violence, par exemple.

 

         Je vous recommande de préserver de la destruction les affiches anciennes, que vous pouvez retrouver, soit dans les vieux papiers d’affaires, où elles servent parfois de liasses, soit au fond d’armoires ou derrière les papiers de tentures, et, si vous ne souhaitez pas les conserver vous-même, portez les aux Archives départementales.

 

         Aujourd’hui, nous sommes envahis par la pub radio, télé, papier…Voici les anciennes publicités de nos produits locaux :

 

 



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