Métiers anciens




Fouilleurs de fourmilières


C’est la recherche des œufs de fourmis.

 

         Ceux qui s’y adonnaient se promenaient d’abord dans les endroits broussailleux et peu fréquentés. Ils en repéraient de petites buttes terreuses, à l’apparence de taupinières. Elles se composaient de brindilles desséchées et détritus de bois ou de paille, matériaux rassemblés par les industrieuses fourmis.

 

         Sous ces dômes, s’élevant parfois à 50 centimètres, les méticuleux insectes se sont installés comme des hommes dans leurs H.L.M. 

 

Sur leurs galeries, ils ont aménagé des logettes,  des celliers et autres cellules. Ils y entassent leurs provisions et y alignent leurs cocons. C’est la vie collective bien comprise.

 

La colonie contient  plusieurs générations de ces bestioles laborieuses. Evidemment, c’était bien fâcheux d’aller les tourmenter. Cependant, les chercheurs, sans pitié, démolissaient à coups de pioche ou à coups de pied, la petite bourgade, soumise ainsi à un véritable tremblement de terre.

 

Les déprédateurs passaient au crible les décombres qu’ils avaient accumulés. Ils en obtenaient ce qu’ils appelaient improprement les « œufs », en se laissant abuser par une apparence de grains de riz. A la vérité, il s’agissait de larves et de nymphes sur lesquelles repose la prolifération de l’espèce.

 

Cette nourriture délicate était réservée aux jeunes oiseaux en cage, mais cette friandise allait également satisfaire la gourmandise des faisans et autres emplumés de valeur.

 

Dans notre région, une famille de ces chercheurs s’était fixée aux confins des cantons de Bouilly et d’Ervy-le-Châtel, à la rencontre des grandes forêts. Elle avait relevé le cadastre des plus grosses fourmilières, qui constituaient son fond d’exploitation.

 

Après ce cataclysme, les courageuses fourmis relevaient leurs ruines et elles ne tardaient pas à revoir leurs tourments.

 

Ces gens redoutaient la publicité qui pouvait susciter des concurrents.

 

C’est ainsi que notre folklore peut enregistrer cette occupation peu banale.

 

Je ne sais pas si l’on rencontre encore aujourd’hui des « fouilleurs de fourmilières ».

 



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