La vie à Troyes



Noms actuels des rues anciennes


Rue Champeaux
Rue Champeaux

Je pense qu’il est utile, pour la juste curiosité de mes lecteurs, de leur faire connaître, pour les principales rues de Troyes, les différents noms qu’elles ont portés jusqu’à nos jours. En effet, lorsque dans des documents anciens vous trouverez ces noms, vous saurez instantanément où elles se situaient. Il y a plus de 160 ans, Corrard de Breban a écrit un livre sur « Les rues de Troyes, anciennes et modernes ». Depuis cette date, des rues importantes ont changé de nom, d’où ce chapitre.

 

         Rue Argence : ancienne « rue de la Porte Saint-Martin », elle devient le 6 avril 1876, « rue de la Vallée Suisse », œuvre du maire Désiré Argence (1859-1870), et le 13 février 1895, « rue Argence » (1859-1870), en remerciement pour ce maire  qui laissa toute sa fortune à la ville.

 

         Place Audiffred : en 1360, lieu du marché de la paille, elle s’appelle « la Fuerie », puis « le Marché au Fer », la ferronnerie s’y étant installée. A partir du XV° siècle, c’est « l’Etape au Vin ». Le 12 août 1851, elle devient « place de la Banque », la Banque de France venant de s’y installer (elle la quitte pour le Boulevard Victor Hugo en 1882). Depuis le 5 mai 1893, elle porte le nom de « Audiffred », Jean-François Audiffred étant un bienfaiteur de la ville (voir ce chapitre). Un pilori s’élevait au milieu de la place, et jusqu’à la Révolution, des exécutions capitales y eurent lieu.

 

         Rue de la Bonneterie : depuis 1851, s’appelait en 1320 « ruelle Saint-Nicolas-au-Chastre », puis « ruelle Saint-Nicolas ». Le chastre était le château de la vicomté.

 

         Rue Boucherat : ce fut la « rue du Flacon », la « rue des Clochettes » au XIV° siècle, au XV°, la « rue du Rondeau », la « rue de la Tour le Roi », enfin la « rue des Sonnettes ». Entre la rue Hennequin et la rue de la Cité, elle s’appela « rue de la Monnaie », puis « de l’Ancienne Monnaie », les ateliers monétaires de la ville de Troyes ayant été transférés dans la rue qui s’appela alors notre « rue de la Monnaie » actuelle. Le 2 mars 1868, elle reçoit le nom de « rue Boucherat », chancelier de France, maître des Requêtes au Parlement de Paris. 

 

         Rue de Brunneval : en 1475, c’est la « rue par laquelle on va au Bourg-Neuf ». Plus tard, c’est la « rue devant la loge » (du prévôt), puis « rue de la Prévôté-de-Pont », « rue du Bœuf Couronné », et enfin la « rue de la Levrette ». Son nom actuel date du 12 août 1851, M. de Brunneval, fondateur de notre école de dessin, y ayant légué sa maison.

 

         Rue Champeaux : ce nom est très ancien. Les champeaux étaient les terrains cultivés entre les maisons et les fortifications. Cœur des Foires de Champagne du X° au XIII° siècle, elle s’appela « rue de la Filierie » (le marché au fil s’y tenait) au XV° siècle, au XVII°, « rue de la Poulaillerie » marché, « de la Croix-Rouge » (un hôtel), « des Ursins » (hôtel de l’illustre famille, voir ce chapitre). C’est la rue la plus importante du quartier Saint-Jean.

 

         Rue des Changes : dès 1223, portait le nom de « rue de la Coefferie », où les Coiffières vendaient leurs produits (tout ce qui enveloppait étroitement la tête). La partie supérieure de cette rue a été désignée, au XVI° siècle, « rue Pierre-l’Epinglier ». Lors des Foires de Champagne qui amenaient de très nombreux étrangers, les bureaux de change étaient d’une absolue nécessité. Son nom date de cette époque.

 

         Rue Charbonnet : a porté le nom de « Clos de la Madeleine », « Amours de la Madeleine », et quelques fois « rue de la Grande Ecole ». En effet, une des grandes écoles fondée par le pape Grégoire XI en 1378 se trouvait au n° 5. Ensuite, du XIV° siècle jusqu’au 12 août 1851, elle s’appela « rue des Lorgnes », en raison de la place considérable qu’occupait cette famille, puis à partir de cette date, « rue Charbonnet ». L’abbé Pierre-Mathias Charbonnet, né à Troyes le 23 février 1733, fut directeur de l’Université de Paris en 1781, puis inspecteur des Ecoles militaires…

 

         Ruelle des Chats : (voir ce chapitre) c’est son appellation courante sur la plaque côté sud, mais sur celle au nord c’est la « rue des Chats ». Elle porta le nom de ruelle Maillard au XV° siècle.

 

         Rue Chrétien de Troyes : avant le 14 juin 1985, elle comprenait la rue de la place de la Tour à la rue Hennequin et s’appelait « rue de l’Orme », puis « du Chapeau blanc ».  Ce fut la « rue du Chaudron » (hôtel), puis la « rue Saint-Loup » (voir le chapitre). L’ensemble devint la « rue du Musée » le 25 juin 1904, lorsqu’un conseilla déclara que saint Loup avait servi de guide à Attila. A partir du 22 février 1946 elle porta le nom du poète troyen Chrestien de Troyes. Le 14 juin 1985, la partie nord devint la « rue du Chevalier au Lion », personnage légendaire de l’œuvre de Chrestien de Troyes.

 

Rue de la Cité : en 1851, on a réuni sous cette dénomination, 3 rues bien distinctes : celles « de la Cité », « du Pont-Ferré » et « du Bœuf Renouvelé ». On l’appela aussi « rue de Chardinel ». La « rue de la Cité » commençait à la porte de la Girouarde. C’est là que saint Loup aurait interpellé Attila frappant à cette porte. La « rue du Pont Ferré » tirait son nom du pont, sur lequel débouchait l’ancienne porte de la Cité, nommée porte de l’Evêque, siège de la perception  de péage au profit du prélat, qui était chargé d’en entretenir « le ferrage ». On la nommait aussi en 1550 « rue de Saint-Pierre ». La « rue du Bœuf Renouvelé » avait pris son nom de l’hôtel de ce nom (1510-1674).

 

Rue Colbert : appelée à l’origine « Carrefour de Beffroy », ce fut ensuite la « rue des Trois Têtes », nom de l’hostellerie qui faisait l’angle de la rue de la Monnaie. En 1486, c’est la « rue des Trois Vierges » nouveau nom de cet hôtel. Depuis le 2 mars 1868, c’est la « rue Colbert », en l’honneur de ce ministre de Louis XIV, dont le grand oncle Odard Colbert, avait été un bourgeois troyen, seigneur de Saint-Pouange, conseiller secrétaire du roi Louis XIII.

 

         Rue du Colonel Driant : en 1351 « rue du Belfroy », le 2 mars 1868, « rue du Beffroi » et depuis le 7 mai 1919 « rue du Colonel Driant », commandant du 1er bataillon de Chasseurs à pied de Troyes installé à la caserne Beurnonville, tué devant Verdun en 1916.

 

         Rue de l’Eau Bénite : au XVI° siècle, c’est la « rue de Mouilleron » et aussi « de Mouilleçon », ensuite c’est la « rue des Planches » ou « du Pont des Planches », traversée qu’elle était par la rivière Vienne, à laquelle a succédé un bras de Seine. On y trouvait le jeu de paume d’Anvers. Elle doit son nom actuel à une enseigne qui a disparu. Elle est devenue une impasse depuis le 4 février 1972, après la construction de la nouvelle perception.

 

Rue François Gentil : c’était la « rue de Montpellier » fréquentée au Moyen Âge, pendant les Foires de Champagne, par des négociants de cette ville, qui y tenaient surtout les maroquins. Il y avait un jeu de paume. En 1614, c’est la « rue de la Clef-des-Bois », d’après une enseigne. Elle prend son nom actuel 2 mars 1868. François Gentil (1510-1582) était un grand statuaire troyen de la Renaissance.

 

Rue Gambey : s’appelle ainsi depuis le 12 août 1851. Elle réunit sous un même nom trois anciennes rues : celles « de la Grande-Ecole » (dès la fin du X° siècle, les études étaient florissantes à Troyes), « du Donjon » (vaste maison de pierre) et « de la Grimace » (un hôtel dès 1550), derrière le chevet de Saint-Remi. En 1680, c’était la « rue du Chat Botté ». Henri-Prudence Gambey (1787-1847), fabriquait des instruments de précision, étudiant les mouvements des astres.

 

Rue du Général de Gaulle : en 1163, une charte du comte de Champagne autorise la tenue de 2 foires à chevaux, et cette rue s’appelle « rue de la Corterie aux chevaux, puis « de la Corterie ». En 1271, elle se nomme « vicus clausi trecensis, ante ecclesiam Magdalenae », puis le « Clos de la Madeleine », ce dernier nom persista longtemps en concurrence avec celui de « rue du Bois » datant du début du XVI° siècle, et qui tire son origine du marché des bois de charpente qui se tenait à cet endroit. En 1793, momentanément, ce fut la « Grande rue de la Liberté ». Le 12 août 1851 elle prend le nom de « rue du Bois », qui est devenu célèbre par la dissertation touchant un certain usage (voir « Cacare rue du Bois »). Le Conseil municipal de Troyes du 1er janvier 1878 la nomme « rue Thiers » et celui du 9 novembre 1944, « rue du Général de Gaulle ».  

 

         Rue Général Saussier : le Conseil municipal du 26 janvier 1906, la baptise du nom de ce général à la carrière éblouissante (voir ce chapitre), à la suite d’un legs fait à la ville. Appelée primitivement « rue Composte », elle devient « rue du Temple » en raison de la commanderie du Temple, les Templiers occupant l’emplacement du collège Saint-François-de-Sales.

 

         Rue Hennequin : est son nom depuis 1851. Début du XIII° siècle, ce quartier était appelé la « Juerie » ou la « Broce-aux-Juifs », cette nation ayant été comme parquée dans ce canton avec défense d’en sortir pour se mêler à la population. En 1260, le couvent des Cordeliers (aujourd’hui la maison d’arrêt) y fut installé et la rue prit le nom de « Champ-des-Oiseaux » et au nord « des Carreaux » puis « d’Argenteuil » en raison de l’hôtel de ce nom, en face l’Alerte. Le 12 août 1851, on lui donne le nom de « rue Hennequin », évêque de Troyes (1527-1544), fondateur de notre première bibliothèque publique  (voir ce chapitre).

 

Rue Claude Huez : dans les temps reculés, c’est « le Clos de la Madeleine », en 1222, puis elle se nomme « rue des Bûchettes », car on y tenait le marché du menu bois, ou fagots. C’est la « rue Claude Huez » depuis le 2 mars 1858. Le massacre de ce maire (voir le chapitre) du 9 septembre 1789,  fut l’un des premiers crimes de la Révolution.

 

Rue Georges Clémenceau : dite primitivement « vicus magnus », « la Grande Rue », et en 1793 « rue de la Fraternité », pour reprendre son nom après la Révolution. Le 12 août 1851 elle devient « rue de l’Hôtel de Ville », et le 31 mars 1930, « rue Georges Clémenceau », du nom du président du conseil (1906-1917), qui négocia le traité de Versailles. Elle abritait les jeux de paume des Violettes et du Pape Gai.

 

Rue Huguier-Truelle : depuis le 28 juin 1924. C’était l’arrière grand-père de mon épouse (1834-1924), pharmacien philanthrope, bienfaiteur de la ville, fondateur des Jardins ouvriers de Troyes (voir ce chapitre), du Bureau de Bienfaisance et de la société Horticole. C’était la « rue de la Porte Saint-Pierre » au XII° siècle, qui devient au XVI° « la Porte au Ministre » ou « du Bourreau ».

 

         Rue Jaillant-Deschainets : avant de prendre le nom de notre généreux concitoyen (voir ce chapitre) le 12 août 1851, elle porta les noms suivants : « le Croc Jamet », la « rue de la Porte Saint-Antoine » au XII° siècle, puis c’est la « rue de Provins » au XIV° s., le « Quartier de la Rouérie » ou « Rouairie de Troyes » c’est-à-dire le lieu où s’exerçait l’industrie du Charronnage, car Royer était alors synonyme de charron. En 1500, elle porte le nom de « rue du Porc Epic », enseigne d’une hôtellerie considérable, qui prit ensuite le nom d’hôtel des Trois-Filles début du XVII° s. Cet établissement recevait les états-majors des troupes de passage et les étrangers les plus considérables. En 1507, en vertu d’une bulle de Léon X, des filles pénitentes y furent établies. Depuis, la rue s’appela « rue Saint-Abraham », « rue des Filles Pénitentes », « rue des Repenties » et enfin « rue des Filles » au XVII° siècle.

 

         Place Jean Jaurès : (voir ce chapitre). Au XII° siècle, elle s’appelle « place du Marché aux Meules », qui devient « du Minage » (mesure de capacité pour les graines) au XIII° siècle, puis du « Marché au Blé ». A partir de 1500, elle a le triste privilège de servir de théâtre aux exécutions. Après les tortures, on y guillotine.  Elle est aussi le lieu de séditions populaires, d’émeutes, lors des disettes et famines. Une Halle à la Bonneterie y est construite en 1829. En 1851, le conseil municipal appelle ce lieu Place de la Bonneterie. En 1905, la Halle ne répondant plus à sa destination, est transformée en Bourse du Travail, les syndicats y trouvant asile au rez-de-chaussée. En 1919 le Président de la République Raymond Poincaré permet au Conseil municipal d’attribuer le nom de Jean Jaurès à cette place, en hommage à ce grand homme. Après sa complète réfection, notre place Jean Jaurès devient l’une des plus belles places de notre ville. La Bourse du travail est désaffectée, une animation d’eau est créée... La nouvelle place Jean Jaurès est inaugurée en décembre 2005

 

Rue Juvénal-des-Ursins : depuis un arrêté du maire du 2 mars 1868. Elle s’est appelée « rue des Croisettes » : en termes de blason, ce sont des petites croix dont un écu est semé. Son nom actuel lui vient de ce troyen,  prévôt des Marchands de Paris (voir ce chapitre) en 1389, qui avait la confiance du roi Charles VI.

 

         Rue Kléber : avait été divisée en 2 sections : en 1473, au nord « rue du Fort-Bouy » (four de l’évêque), au midi en 1510, « rue du Faucheur » ou « du grand Faucheur ». Elle s’appela « rue Saugette » (nom d’une famille), « rue du Puits-Saugette », et « rue de Breucher » d’après une enseigne, ou « Breuchet » (vase en terre pour conserver l’eau potable). Le 8 octobre 1886, elle prend le nom de « rue Kléber » (1753-1800), général qui s’est illustré lors des guerres sous la Révolution et a été assassiné au Caire. 

 

         Rue du Marché-au-Pain : au moyen-âge, c’était la « Place des Changes »,  des bureaux de changes tenus habituellement par les Juifs et les Lombards, d’une absolue nécessité pendants les Foires de Champagne. En 1677, le statut des boulangers les oblige à étaler sur la place des Changes, d’où le nouveau nom.

 

         Rue de la Monnaie : une partie fut appelée « rue de la Veille Saulnerie », « rue du Tabellionage Saint-Etienne », « rue de l’Auditoire ». L’autre partie se nommait au moyen-âge « rue de Pontigny » ou « des Maisons de Pontigny », parce que cette célèbre abbaye y avait une de ses succursales, puis « rue de la Prévôté des Ponts », « rue du Fer » en1411. En 1450, la fabrication des monnaies jusqu’alors installée rue du Flacon, fut transférée dans l’ancien hôtel de Pontigny, d’où son nouveau nom de « rue de la Monnaie ». Elle s’appela « rue de l’Egalité » pendant la Révolution. Le 3 février 1937, elle devient « rue Roger Salengro », ministre de l’Intérieur en 1936, qui se suicida, calomnié par une campagne de presse. Sous l’occupation allemande (1940-1944), elle reprend son ancien nom de « rue de la Monnaie », puis à la Libération redevient « rue Roger Salengro », et le 26 mai 1992, je vote avec le Conseil municipal, pour qu’elle redevienne enfin « rue de la Monnaie ».

 

         Rue Paillot de Montabert (voir ce chapitre) : au  XIII° siècle, c’était « les halles de Châlons ». On y vendait toile, cuirs, laines, draps, friperie, fils, bestiaux, fourrages, blé, avoine, pois… puis la « rue de Châlons ». Cette rue se composait aussi de la « rue du Domino » (occupée par des orfèvres de ce nom) et de la « rue du Coq » (en 1198 « ruella quae dicitur Harduini »). Elle prend son nom le 12 août 1851. Jusqu’à la restauration des immeubles en 1963, c’était une des rues « chaudes » de Troyes, appelée familièrement « la rue  aux Putes ».

 

         Rue du Palais de Justice : s’appelle en 1349 « rue du Boure Nuef » (Bourg Neuf), puis « rue des Carmélites », et « rue des Jacobins », communautés religieuses qui occupèrent l’emplacement du Palais de Justice actuel en 1620. Elle prend son nom actuel en 1851.

 

         Rue Passerat : depuis le 2 mars 1868. Jean Passerat (1534-1602) professeur d’éloquence au Collège de France, est l’un des auteurs de la Satire Ménippée (pamphlet favorisant l’avènement d’Henri IV). Elle s’appela « rue des Planches, « rue des Trapans », « rue du marché aux Trapans » (planches percées de trous qui servent à faire égoutter les feuilles de papier lors de leur fabrication). Cette rue animait, il n’y a pas encore si longtemps (ouverture du parking du marché), le samedi, le « marché aux Puces ».       

 

Rue du Petit-Credo : depuis 1909 Elle s’appelait dans les temps les plus reculés (1175) « rue de la Loge » ou « rue au devant de la Loge », endroit réservé au pilori. Cette loge était l’auditoire où le prévôt tenait ses plaids (cour de justice). Les bâtiments de la loge ayant brûlé lors du grand incendie de 1524, la rue a porté les noms du « rue du Grand-Credo » ou « rue du Petit-Credo ».

 

Rue des Quinze-Vingts : en 1851. Avant, elle comprenait 3 noms : « rue des Gris d’Arcis », « rue du Mortier d’Or » et « rue des Quinze-Vingts ». Dans la première, on vendait des gris d’Arcis (étoffe fabriquée à Arcis) ; la « rue du Mortier d’Or » a partagé, à l’origine, avec la « rue du Chaperon ». En 1428, c’était la « rue de la Grande Saulnerie », « de Saulnerie », puis de « Vieille Saulnerie ». La Saulnerie de Troyes était le marché où les saulniers vendaient le sel. Cette rue devint dès 1333, la « rue du Général Nivelle », puis « de Colas-Verdey » (Charmont) du nom de 2 notables y habitant. Dès 1460 elle prend son nom d’aujourd’hui. Elle le doit à une très petite maison qui appartenait à l’hospice des aveugles de Paris fondé par saint Louis pour 300 chevaliers (15x20).

 

         Rue Raymond-Poincaré : prend le nom du président de la République de 1913 à 1920, depuis le 6 novembre 1929. Avant 1285, c’était « rue Magna Tenneria » et en 1423 elle devient « rue de la Grande-Tannerie ». La tannerie était une des plus anciennes et des plus importantes industries de la ville de Troyes, fondées par nos Comtes.

 

         Rue de la République : depuis le 4 décembre 1876. Elle fut créée sur le tracé de la « rue Daudes » (nom d’une famille aux XIII° et XIV° siècles) entre la « rue des Bûchettes » (Claude Huez) et la « Grande rue » (Georges Clémenceau), et prolongée jusqu’au « Mail de l’Embarcadère » (boulevard Gambetta). Le 27 juillet 1878, elle fut raccordée à la « Place de l’Hôtel-de-ville », prolongée le 12 décembre 1885 jusqu’à la « rue Urbain IV » et le 25 juin 1891 jusqu’à la « rue de la Grande Tannerie ».

 

         Rue Simart : depuis le 2 mars 1868. Pierre-Charles Simart (1806-1857), né dans la « rue Kléber » voisine, était un célèbre sculpteur (voir ce chapitre). Une première partie de cette rue, au nord, porta le nom de « Fort-Bouy » ou « Fort Buy » (four banal de l’évêché) en 1473, une deuxième, au midi, fut la « rue du Faucheur » ou « le grand Faucheur » (enseigne), en 1510. Les 2 rues furent réunies sous ce dernier nom le 12 août 1851, qui fut aussi celui de la « rue de Meldanson » ou « Merdanson », petit cours d’eau.

 

Place de la Tour : depuis le 12 août 1851. C’était tout d’abord la « Place des Prisons ». A cet endroit s’élevait l’une des résidences des Comtes de Champagne, le château datant du XI° siècle, avec le donjon féodal. Plus tard, ce fut « place de la Tour du Roi », puis « place de la Grosse tour de Troyes ». La tour s’écroula en 1525 et ne fut pas reconstruite. La guillotine fut dressée sur cette place lors des exécutions  capitales de 1885 à 1892. L’Orphelinat Audiffred qui en occupe tout un côté, fut bâti grâce à la générosité de ce Troyen.

 

         Rue de la Trinité : au XIII° s. elle se nommait « rue de Pont » ou « rue de la Prévôté-de-Pont ». En 1444 c’est la « rue des Pains-à Broyer », puis  dans le XVI° siècle « rue du Porcelet » (enseigne d’une hôtellerie), « rue du Cerf » (un hôtel a pour enseigne le Cerf Volant), et enfin « rue de la Trinité ». Ce nom qui a prévalu remonte à la donation en 1560 par Jean de Mauroy (voir ce chapitre), de son hôtel de l’Aigle, dit « de la Trinité », pour y fonder un hospice.

 

         Rue Turenne : elle comprend 2 parties : au XIII° siècle la « rue Saint-Pantaléon » qui devient en 1254 la « rue du Dauphin » et au XV° siècle « rue de la Petite-Croisette » (nom d’un logis). En 1526, elle porte le nom de « l’Hôtellerie-du-Dauphin », l’une des plus considérables de la ville. Mais ce nom sonnait mal aux oreilles républicaines, et en 1793, elle prend le nom de « rue de l’Union ». Le 8 octobre 1886, c’est la rue Turenne : Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, maréchal de France (1611-1675).

 

         Rue Urbain IV : avant de prendre le nom de notre illustre compatriote, elle se composait de 3 rues : « la petite rue Pipejai », la « rue de la Bourserie » et la « rue Moyenne ». Pipejai, ou mieux Papegai, signifie perroquet en vieux langage. On nommait ainsi l’oiseau qui servait de but aux exercices des arbalétriers et arquebusiers. Les boursiers, ou tassetiers étaient fort nombreux dans ce quartier. Les bourses étaient alors une partie essentielle du vêtement, appendues ou cousues à la ceinture. La « rue Moyenne » (vicus medius en 1260) se nomma ainsi, parce qu’elle partage la ville en 2 parties égales. Le 12 août 1851 le Conseil municipal lui donne son nom actuel, en souvenir de Jacques Pantaléon (voir ce chapitre) né à Troyes en 1185, élu pape sous le nom d’Urbain IV, le 29 août 1261.    

 

         Rue Emile Zola : aux âges anciens, elle comportait 4 parties distinctes : en 1332 la « rue du Foin », en 1550 la « rue de la Fanerie » (c’est-à-dire le marché au foin), la « rue du Marché aux oignons », puis la « rue de l’Epicerie », la « rue de la Draperie » et « rue la Savaterie ». Quelques temps en 1550 elle devient la « rue de la Clef d’Argent » en raison d’un grand hôtel, puis la « rue du Marché aux oignons ». Une partie est dénommée le 12 août 1851, et prend le nom de « rue Notre-Dame », emprunté à un couvent de Bénédictines (aujourd’hui la Préfecture), la rue la plus commerçante de Troyes. C’était le quartier des imprimeurs et des libraires. Aujourd’hui encore, les anciens Troyens (dont je fais partie) l’appellent toujours « Rue Notre-Dame » ! Le Conseil municipal du  25 juin 1904 la nomme « rue Emile Zola ». Après la guerre 1939-1945, c’était pour les jeunes « la rue Milo », elle avait sa signification, suivant les trottoirs empruntés !

 

         Bien entendu, je n’ai parlé que des principales rues. Pour les très nombreuses autres, un petit message et je vous répondrai aussitôt.

 

 


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