Les Crimes



Il voulait acheter la femme de son ami


Pour Françoise, la vie n’a pas été bien douce depuis sa naissance à Troyes en 1957. Confiée par sa mère à une nourrice, elle grandit dans un petit village. Après avoir fait ses études, elle commence à travailler à à peine 16 ans. Elle fait des ménages, effectue un stage de bonneterie et obtient un CAP. Elle entre alors dans une fabrique où elle reste pendant un an. Elle rêve de retrouver sa mère, et obtient l’adresse. Mais, pour sa mère, cette adolescente grandie loin d’elle, n’est qu’une étrangère. Françoise exerce différents petits métiers, connaissant parfois une brève rencontre sentimentale. Le 14 juillet 1977, Françoise croit enfin découvrir l’amour. Ce soir-là, au bal de Saint-André-les-Vergers, un jeune homme l’invite à danser. C’est Paul : " J’aimerais te revoir ", dit-il. Ils vont se retrouver le week-end suivant. Paul la présente à ses parents, Françoise se sent acceptée par cette famille. Aussi, quand son ami l’invite à monter dans sa chambre, quand il l’allonge sur son lit et commence à la caresser, elle se laisse aller. Après cette première étreinte, le jeune homme lui dit : "J’aimerais faire ma vie avec toi". Le 20 octobre 1977, ils se marient et s’installent dans un petit studio à Saint-André-les-Vergers. Son mari dit : "Te fais pas d’illusion, si je t’ai épousée, c’est parce que ma famille me tannait pour que je me marie. Je ne t’aime pas et je veux vivre ma vie. Je sortirai avec des filles aussi souvent que je voudrai. Quant à toi, tu resteras à la maison. Je ne veux pas que tu travailles. Tu risquerais de rencontrer des types et de me tromper". "Tu n’étais pas comme ça quand je t’ai connu », balbutie-t-elle. "Ecrase ! glapit Paul. A présent, tu es ma femme et tu n’as plus le droit de discuter". Leur union dure deux mois. Paul retourne vivre chez sa mère. Françoise entame une procédure de divorce. Dès lors, elle va mener une existence misérable, travaillant de temps en temps, habitant dans des foyers. En mars 1978, l’espoir renaît dans son cœur. Elle revoit à Troyes, un ami d’enfance, Jean-Luc. "Je sors de taule, confie-t-il à Françoise, je suis bien décidé à n’y jamais retourner. J’ai assez fait de bêtises comme ça, toi et moi, nous sommes faits pour nous comprendre. Veux-tu que nous tentions de tout recommencer et d’être heureux ?". Pour elle, c’est la providence, après tant d’années noires.
Le 24 mai 1978, Jean-Luc se promène avec Françoise dans la Vallée Suisse. Il est 18 h 30 lorsqu’ils croisent une vieille connaissance : Patrick, 26 ans qui a déjà un casier judiciaire chargé. Il fait partie d’un passé que Jean-Luc aimerait oublier. Pourtant, par gentillesse, ce dernier accepte d’aller prendre un verre avec lui dans un café. "Je sors de taule, confie Patrick. Si on fêtait ça ? On pourrait dîner tous ensemble". Au café, un autre ami les rejoint : Etienne Barroche, surnommé Tarzan, un garçon qui, lui aussi, a eu maille à partir avec la justice. Patrick va faire des courses avec Françoise. Ils reviennent au bistrot les bras chargés de victuailles. "Françoise et moi, on va aller déposer tout ça dans le studio où j’habite, puis on revient". Sans méfiance, la jeune femme suit Beaugrand. Patrick sur le palier du logement, 11 rue de Preize dit : "Fais pas trop de bruit, il y a une fille qui dort ici". Rassurée, Françoise pénètre dans la petite pièce plongée dans l’obscurité. C’est alors que Beaugrand ferme rapidement la porte à clé et se retourne vers elle. "Fous toi à poil ! lui ordonne-t-il. J’ai envie de faire l’amour avec toi, si tu refuses, tu ne reverras jamais Jean-Luc". Françoise recule vers la porte. Mais elle est verrouillée : "Déshabille-toi !" ordonne Patrick Beaugrand. "Tu es fou, tu ne peux pas…". C’est alors qu’un autre homme couché sur le lit, Francis Mast, à qui appartient le studio dit : "Si tu gueules, on te casse la figure ! Obéis lorsqu’on te parle !". Que peut faire  Françoise ? Machinalement, elle défait son pantalon, son slip glisse sur ses cuisses, il se jette sur elle. Françoise laisse Patrick assouvir en elle son ignoble désir sous le regard de Francis. "Rhabille-toi maintenant, ordonne Patrick. Si tu parles, je te descends". Dix minutes plus tard, ils sont de nouveau au café où les attendent Tarzan et Jean-Luc. Celui-ci voit tout de suite que Françoise a pleuré : "Qu’est-ce que tu as ?". "Rien", dit-elle, terrifiée par la menace de Beaugrand. Elle assiste au dîner des quatre amis dans le studio de Mast. Vers 21 h. il l’entraîne sur le palier et lui fait une proposition : "Françoise m’intéresse. Je te fais un chèque de 200 F et tu me la laisses ". "Pas question, répond Jean-Luc, je l’aime ! ". Les deux hommes rentrent dans le studio et Jean-Luc dit à son amie : "Viens, on rentre". Patrick s’empare d’un fusil à harpon et le brandit vers eux : "Françoise reste !" hurle-t-il. Dans la bagarre qui suit, le fiancé de la jeune fille parvient à s’échapper. Françoise doit enlever son pantalon et son slip. Mast, assis dans un coin, va une fois de plus assister à ce deuxième viol. A peine Patrick s’est-il assouvi en elle qu’une sirène retentit dans la rue de Preize. Un car de police, appelé en hâte par Jean-Luc, s’arrête au bas de l’immeuble. Dans le studio, Françoise se rue vers la porte, descend les escaliers, et court rejoindre ses sauveteurs. Patrick ferme la porte, narguant les hommes en uniforme, qui, sur le palier, le somment de se rendre :" Le premier qui tente d’entrer, je le flingue !". Il tente de se taillader les veines. Les policiers le transportent à l’hôpital des Hauts-clos, il est sauvé, et inculpé de viol, Mast et Barroche, de non assistance à personne en danger.
"Je ferai tout ce que je peux pour que tu oublies", promet Jean-Luc à Françoise.

 

 

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